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Deux journaux belges publient la photo d’un terroriste, mais ce n’est pas lui…

Mardi matin, les deux quotidiens belges La Dernière Heure et Het Laatste Nieuws croient publier en Une les portraits exacts des frères Abdeslam. En premier, Mohamed, relaxé par la justice, car il n'est aucunement lié aux attentats de Paris. Ensuite Salah, toujours en fuite. Et enfin, Brahim. La Dernière Heure commente sa photo : « Ici en 2004, kamikaze à Paris, pyromane à 14 ans. »

Les deux journaux commettent une méprise grave. Cette troisième photo n'est pas celle de Brahim Abdeslam, mais de Brahim Ouanda, 28 ans. Ce dernier l'apprend dans la nuit :

« Un cousin qui travaille à l'aéroport et qui est en charge notamment de la livraison des journaux a vu les Unes. Il nous a directement appelés. Quand mon grand-frère m'a annoncé le truc, je me suis effondré, j'ai fait une chute de tension, j'étais en sueurs. Ma mère a tout de suite senti qu'il se passait quelque chose. Et elle aussi s'est tout de suite retrouvée en état de choc, elle s'est mise à vomir. On est une famille tranquille, on n'a rien à voir avec tout ce qui s'est passé en France mais aussi à Molenbeek », confie-t-il à la chaîne belge RTBF.

Brahim et son frère se rendent à l'aéroport de la capitale pour constater l'erreur et courent ensuite introduire une plainte au commissariat de Molenbeek, commune bruxelloise. « Après nous avoir fouillés, la police nous a alors expliqué qu'elle ne pouvait pas prendre une plainte en ce sens, ce n'est pas dans ses compétences. »

Ils décident néanmoins d'expliquer sur les réseaux sociaux la bévue. Brahim a également contacté un avocat. Il ne compte pas abandonner l'affaire, et il craint de lourdes conséquences. « Je ne lâcherai rien, je ne sais même pas si je vais un jour pardonner. On va me cataloguer quand je vais chercher un boulot, dans la rue. Je ne veux même pas sortir d'ailleurs. Cela prendra du temps.»

La Dernière Heure et Het Laatste Nieuw ont retiré la photo erronée sur internet, mais les éditions papier restent. Elles circulent partout.

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« Une requête unilatérale a été déposée afin de tenter de retirer de la vente tous les exemplaires des journaux concernés », indique Maître Joke Callewaert, avocate de la famille, à la RTBF. « J'ai également demandé à ce qu'un démenti soit publié dès mercredi. Enfin, nous avons introduit une procédure en responsabilité, car il y a une lourde faute dans le chef des deux médias. Un préjudice a été créé. Un dédommagement sera réclamé. »

Het Laatste Nieuw s'est excusé : « Notre journal a publié aujourd'hui la mauvaise image du terroriste Brahim Abdeslam. L'homme sur la photo n'est pas le coupable, mais Ouanda Brahi, qui n'a rien à voir avec les faits ». Et termine : « Les éditeurs vont examiner les processus existants pour éviter de telles erreurs à l'avenir. »

L'autre journal n'a pas encore présenté des excuses publiques, mais a discuté avec la victime de l'erreur.

Brahim Ouanda a pris contact avec un psychologue afin qu'il puisse se remettre de ce bouleversement. Il l'a rencontré le jour même. 

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