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Des Américains convertis à l’islam se sentent seuls pendant le Ramadan

Leur sentiment de solitude est renforcé à l’approche de la célébration de la fraternité et de la solidarité par excellence qu’est le Ramadan, et alors que les cœurs des musulmans sont en joie, les leurs sont en proie au spleen.

Eux, ce sont des Américains convertis à l'islam qui accueillent avec un immense bonheur le mois béni attendu fébrilement par tous, mais en assistant de loin, sans y participer, aux Iftar qui resserrent les liens, restant extérieurs à leur communauté de foi quand ils aimeraient tant faire partie de leur nouvelle famille de cœur.

Vaqar Sharief, un ancien coordinateur de l’Islamic Society de l’Etat du Delaware, en charge des Américains convertis, a témoigné de cet isolement ressenti par un certain nombre d'entre eux, hommes et femmes, sitôt après avoir embrassé l’islam : "J’ai pu constater que la communauté tend à ignorer les nouveaux musulmans, et le résultat, malheureusement, c’est que certains ont fini par s'éloigner de la religion qu’ils avaient pourtant choisie en leur âme et conscience", a-t-il indiqué au Huffington Post.

Paul K. DeMelto est un boulanger de Cleveland qui a répondu à l’appel irrépressible de l’islam à l’âge charnière de 40 ans. Après avoir dévoré le Coran et prononcé la Shahada avec conviction, il s’est adapté, porté par sa foi profonde, à son nouveau mode de vie, sans alcool, sans porc et sans excès de toutes sortes, mais sans avoir réussi à nouer de vraies amitiés avec des musulmans, à sa grande déception.

Le Ramadan venu, le sentiment d’appartenance qu’il aurait tant voulu intensifier juste après sa conversion s’est transformé en un esseulement aigu : "La seule chose qu’il me tardait de faire après avoir choisi de devenir musulman, c’était de m’engager auprès de ma communauté de foi et d’être adopté par elle", a-t-il confié à la presse.

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"Le concept d'être ensemble et de s'unir est une chose essentielle", insiste pour sa part l'imam Talal Eid de Quincy, dans le Massachusetts. Alors à quoi attribuer véritablement cette exclusion ou qui est perçue comme telle par certains Outre-Atlantique ? L’une des raisons majeures relève du relationnel, en d’autres termes la plupart des Américains convertis ne connaissaient personnellement que peu ou très peu de musulmans, voire aucun, avant d’être imprégnés par leur quête de sens, mais nourrissaient secrètement l'espoir que leur conversion serait le sésame qui leur ouvrirait les portes des foyers musulmans.

Kelly Kaufman s’est convertie seule à l’islam en 2010 et c’est en solitaire qu’elle a poursuivi son cheminement après avoir franchi le grand pas vers Dieu: "C'est une expérience incroyablement solitaire que je ne pense pas que beaucoup de gens connaissent et même soupçonnent", a-t-elle commenté, en précisant  qu’elle avait su tirer les enseignements de son propre parcours initiatique en apportant la plus belle réponse qui soit.  La création d’un Web a ainsi germé dans sa tête et s’est animé sur la toile à Chicago, afin de favoriser les échanges de qualité et les rencontres entre les musulmans et les convertis de la région, hommes et femmes.

De leur côté, nombre de musulmans, au premier rang desquels figurent les imams, ne cessent d'appeler les Américains convertis à se joindre aux iftar qui se déroulent dans les mosquées et à profiter pleinement de ces moments de convivialité pour tisser des liens sincères, tout en incitant les fidèles à tendre les bras vers ces concitoyens américains et nouveaux coreligionnaires qui n’attendent que l’occasion du Ramadan pour s’y jeter. 

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