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De jeunes clandestins marocains fuient l’Espagne devant les ravages du Covid-19

Migrants are seen before disembarking from a dinghy at "Del Canuelo" beach as they cross the Strait of Gibraltar sailing from the coast of Morocco, in Tarifa, sourthern Spain, July 27, 2018. REUTERS/Stringer

C’est une cruelle ironie du sort… Après avoir fui le royaume de l’Atlas sur des bateaux de fortune, en quête d’un ailleurs idéalisé, d’une Europe mythifiée, une centaine de jeunes marocains ont quitté précipitamment l’Espagne où ils avaient accosté clandestinement, repoussés vers la mer par le… Coronavirus.
Signe des temps funestes, c’est l’affolante propagation d’un virus mortel, et moins le durcissement du protectionnisme des hommes, qui a rejeté vers les flots ces migrants. Aussi lourd soit le prix à payer, ils n’ont pas hésité à braver à nouveau tous les dangers, à bord de deux bateaux pneumatiques, et à acquitter chacun la somme de 60 000 dirhams (soit 5 400 euros), pour retourner en toute hâte au pays. On imagine que les voir ainsi s’enfuir, sans demander leur reste, en aura réjoui certains…
Si les ravages du Covid-19 sur le sol espagnol ont définitivement brisé leur rêve d’une vie meilleure, il faut toutefois dire que l’instauration de l’état d’urgence, le chômage et la pression exercée sur les trafiquants de drogue avaient déjà passablement terni l’image de l’eldorado ibérique.
Alors que les forces de l’ordre marocaines de la région de Larache sont sur le qui-vive, ces jeunes clandestins, qui ont été surpris par d’énormes vagues et secourus in extremis par un passeur de Kenitra moyennant la somme exorbitante de 300 000 dirhams (27 000 euros), comme l’a rapporté le journal Al Ahdath Al Maghribia, courent actuellement dans la nature. L’histoire ne dit pas s’ ils ont réellement réglé leur dû.
Ils sont recherchés d’autant plus activement qu’ils arrivent d’Espagne, l’un des principaux foyers de la contagion en Europe. Et comme chacun sait désormais, le dangereux virus traverse aussi allègrement les mers que les frontières terrestres.
 

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5 commentaires

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  1. Complètement d’accord avec marocain ! Il m’enlève les mots de la bouche,pour ainsi dire….
    Son commentaire s’applique aussi avec pertinence à d’autres pays ( je pense particulièrement à la Côte d’Ivoire) et remet en perspective l’utilité de l’émigration.L’Europe ne doit pas être un but en soi,et ne représente en aucun cas une solution à des problèmes économiques, Elle n’est en aucun cas la clé d’un hypothétique bonheur universel !
    Comment construire un pays Si on le fuit?
    Comment y changer les choses?
    Cela prend du temps,beaucoup de temps,mais on arrive peu à peu à changer les choses.
    Le Maroc y arrivera.
    Et d’autres pays avec lui.

  2. Il est plus facile de fuire que de faire face à nos responsabilités dans notre pays.
    On a fini par ne plus voir nos atouts; pire encore, on les a offert à la corruption, à l’humiliation et à la résignation.
    Les chinois construisaient une muraille majestueuse pour se mettre à l’abri des attaques extérieures.
    Celles-ci n’ont pu être évitées: les intrusions ont eu lieu à cause de la corruption des gardiens.
    Ils se sont occupés à bâtir la muraille et avaient négligé de construire l’homme.
    Il est plus que grand temps qu’on s’en occupe: de l’individu et de la famille.
    On a terni l’image de la famille, celle des parents, de l’école et des professeurs et nous sommes choqués quand le système de santé va mal. Nous n’avons pas à l’être, on le mérite malheureusement.
    Et que dire de la courbe décroissante de la qualité de santé dans des pays où le système était àla hauteur des attentes?
    Il ont été frappés du même corona: des valeurs, de la famille, de l’école … des ingrédients nécesaires à faire un HOMME et un HUMAIN.
    L’image de ces clandestins est révelatrice dans le sens où certaines raisons de leur première fuite ont provoqué la deuxième. J’espère qu’ils vont retrouver la VUE
    Soubhana Allah

    • Commentaire pertinent.
      Cette crise sanitaire provoque comme un effet de loupe sur les régimes politiques. En fait, quels sont ceux où le bien-être de la population est au coeur de la politique et ceux où c’est le cadet des soucis su régime ?
      En Chine, le régime attachait peu d’importance au respect des contraintes sanitaires qui auraient pu empêcher le passage du virus de l’animal à l’homme puis sa diffusion. Il a dû réagir surtout parce que sa crédibilité interne et internationale était menacée. L’économie d’un pays d’ 1,5 milliard de gens était en voie de paralysie…
      Dans les pays dits en développement, on ne compte plus les élites qui vont se faire soigner à l’étranger et qui se moquent de l’état de l’infrastructure sanitaire et hospitalière pour le reste de la population…Ces élites ne se sentent pas concernées si on meurt dans les campagnes pauvres…Elles iront le cas échéant se faire soigner à Paris, Londres, Genève ou en Amérique.
      Ainsi, au Maroc, comment peut-on admettre qu’une élite (et singulièrement un souverain) concentre une telle part de la richesse et néglige le système de santé ? En Algérie, ce n’est pas tellement mieux en dépit des moyens économiques du pays…
      On ne compte plus le nombres d’étrangers du Maghreb ou d’Afrique noire qui viennent en France pour obtenir un titre de séjour “étranger malade” et pour se faire soigner en France puis tâcher d’y rester ensuite…
      Que veut dire l’indépendance si un pays n’est pas capable de soigner sa population mais dépense des fortunes en armements tout ça au profit d’une minorité corrompue ? On peut comprendre la révolte si digne et si pertinente des Algériens…Ah, c’est sûr, Bouteflika, lui, ne risque pas d’attraper le virus dans sa résidence de luxe médicalisée de Zéralda…

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