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Dalila, la femme enburkanée, face à Jean-François Copé, le prosélyte de la loi anti-voile intégral

Thierry Ardisson peut se vanter de bien commencer l’année, grâce à un face à face sensation, que n’auraient pas renié les parlementaires missionnés sur la lancinante question qui fâche : le port du voile intégral, avec ou sans loi ?

Le 9 janvier dernier, sur Canal +, l’émission « Salut les Terriens ! » a réussi le pari d’une rencontre saisissante, confrontant sur son plateau une vaillante jeune femme de 22 ans, Dalila, revêtue du voile de la discorde, à Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, droit sur son destrier d’une loi liberticide, en présence de Roland Dumas, ancien compagnon de route de François Mitterrand.

Témoin rare de la parole voilée et confisquée par les nombreux avocats de la dignité de la femme, Dalila, originaire de Dijon où elle étudie à la faculté de droit, a été « castée » à la suite de plusieurs refus d’autres candidates potentielles, acceptant de participer à l’émission après avoir eu l’assurance d’être traitée équitablement.

Figure de proue courage, la jeune bourguignonne accompagnée de sa sœur également voilée intégralement, a dépassé ses craintes bien légitimes d’affronter des censeurs partiaux et dénués de la moindre mansuétude, pour justifier un choix intime qui ne traduit nullement la soumission à une autorité masculine, mais plutôt le respect d’une exégèse religieuse.

Un argument inaudible pour Jean-François Copé, qui a immédiatement porté le fer en se référant à l’avis de Mohamed Moussaoui, président du CFCM, dont Dalila a réfuté les compétences religieuses.

Maintenue sous pression, l’invitée spéciale d’Ardisson a néanmoins tenu la distance en répondant à toutes les invectives du maire de Meaux, indiquant se dévoiler pour des besoins d’identification ou de sécurité, jusqu’à retirer sa burqa lors de ses examens universitaires, et osant même une opinion plus politique en se déclarant opposée à l’asservissement des femmes dans certains pays musulmans, notamment l’Arabie saoudite.

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N’y tenant plus certainement, l’ancien président du conseil constitutionnel, Roland Dumas, s’est invité dans la joute contradictoire en dénonçant les relents « vichystes » de la législation anti-voile intégral prêchée par Jean-François Copé.

Une séquence frissons garantis pour plus de 2 millions de téléspectateurs avides d’émotions fortes, qui a tourné au round télévisuel particulièrement éprouvant pour Dalila, laquelle s’est effondrée en larmes à la fin de l’entretien.

Au final, que ressortira-t-il de ce qui frise l’obsession paroxystique nationale ? Rendez-vous après les régionales.

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