Editorial. Quelques jours après avoir été condamné pour injure et provocation à la haine, Eric Zemmour, le chroniqueur d’extrême droite de la chaîne de Vincent Bolloré a de nouveau tenu des propos qui tombent sous le coup de la loi. Face à cette dérive, le CSA semble impuissant.
Editorial du « Monde ». Une chaîne de télévision française vient d’inciter le public à la haine envers un groupe humain en diffusant les propos d’un polémiste déjà condamné à deux reprises pour le même délit. Même un leader politique d’extrême droite n’aurait sans doute pas osé, comme l’a fait Eric Zemmour sur CNews, mardi 29 septembre, affirmer à propos des mineurs étrangers isolés qui demandent l’asile à la France : « Ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer. » En pleine émotion suscitée par l’attaque commise devant les anciens locaux de Charlie Hebdo et en pleine polémique sur le statut de mineur isolé frauduleusement revendiqué par son auteur, un Pakistanais de 25 ans, M. Zemmour dissertait sur ses fantasmes favoris : « l’invasion » par les immigrés et la défense de l’« identité française », prétendument menacée.
Ses paroles, mises en valeur par les molles interrogations de la journaliste Christine Kelly, évoquaient douloureusement celles qui, dans l’histoire,
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