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Birmanie : on massacre les musulmans, on rase les mosquées

Les semaines passent, la chape de plomb des premiers instants a été brisée par une pluie de condamnations internationales, mais les nuages de la barbarie continuent de s’amonceler dans le ciel de Birmanie, alors que la main de fer du pouvoir, qui n’a cure de l’indignation qu’elle suscite, s’acharne contre la communauté musulmane, et notamment les Rohingyas, parias parmi les parias.

Meurtres, vols, viols, arrestations, l’extermination effroyable que subissent les musulmans de l’Etat d’Arakane ne connaît aucune trêve, et condamne les familles démunies, persécutées et démembrées à vivre dans un climat de peur permanent. Terrorisés, préférant rester cloîtrés dans leur petit village de Tha Yae Kone, situé non loin de la frontière avec le Bangladesh, de crainte d’être interpellés, agressés, ou pire encore, les musulmans de cette bourgade ont assisté, pétrifiés, à la destruction de leur mosquée et de leur madressa.

"Maintenant, ils nous disent que nous ne sommes pas autorisés à pratiquer notre foi", a confié, bouleversée, une habitante au journal South China Morning Post.

C’était le 21 août, vers 16h, trois camions transportant des soldats ont surgi dans le village, relate Amena Begum, 68 ans, une autre résidente : "Ils ont tiré en l’air et s’en sont pris à la mosquée. Alors que des bouddhistes s’attaquaient à la mosquée avec des barres de fer, les forces de sécurité nous ont crié que quiconque s’y opposerait serait abattu. Certains ont encore lancé que tous les endroits musulmans devraient être démolis dans l’Arakane et que les Rohingyas devraient quitter la Birmanie. Ils sont partis vers minuit après avoir détruit entièrement la mosquée", a rapporté cette femme. Au total, une trentaine de lieux de culte auraient ainsi été rayés de la carte.

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On assassine les musulmans, on rase les mosquées, la junte birmane a du sang sur les mains au point de faire planer le spectre du génocide sur les Rohingyas, ces apatrides qui ont eu le triste privilège d’être classés par l'ONU parmi les minorités les plus persécutées au monde, et décrétés indésirables par le président birman, Thein Sein en personne.

Selon phayul.com, l’agence d’information de Tibétains en exil, certains silences assourdissants ont heurté plus que d’autres, notamment celui  d’Aung San Suu Kyi, figure emblématique de la résistance à la dictature militaire birmane, que des observateurs indulgents expliquent par la volonté de ne pas s’attirer les foudres de la majorité bouddiste, et dont le Dalaï-Lama, sensibilisé au long cortège de souffrances des musulmans de Birmanie, s’est ému dans une lettre à son attention, le 20 août dernier.

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