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Annecy : un homme braque son fusil sur les fidèles à la sortie de la fête de l’Aïd

Les coups de folie succèdent aux actions coup de poing à un rythme effréné, la soif d’en découdre libérant ses pires pulsions depuis que la parole raciste s’est désinhibée, et sous nos yeux médusés les passages à l’acte qui étaient inconcevables, il y a peu encore, ne sont plus l’exception qui confirment la règle. Se banaliseront-ils comme s’est banalisée la bouc-émissarisation de l’islam et des musulmans, plus que jamais dans le viseur du nationalisme vengeur ?

La violence islamophobe surgit partout, dans nos villes et nos villages, mais aussi dans les montagnes de Haute-Savoie, là où l’air est plus pur et vivifiant, mais pas assez pour dissiper le sentiment anti-musulmans en croisade contre l’édification de mosquées.

La fête de l’Aïd aurait pu tourner au drame, vendredi, à Annecy, quand un homme a fait irruption devant le lieu de culte situé dans la proche banlieue de la ville, mettant en joug 500 fidèles qui sortaient au même moment. L’agresseur, dont le local professionnel jouxte le lieu de culte, n’était pas un inconnu, pas plus que son agressivité et son racisme notoires.

Hamif Samate, le porte-parole de l’association qui gère la mosquée, a fait le récit d’une matinée entamée sous les meilleurs auspices et dont l’issue aurait pu être tragique. “Notre service de sécurité lui a demandé poliment de faire attention, signalant qu’il y avait des enfants, des femmes… Une petite altercation a commencé» a-t-il raconté à la presse. Après avoir lancé qu’il en « avait marre »,  l’homme a traité les fidèles de « sales melons ».  Hors de lui, il est retourné chez lui pour en ressortir armé et s’est précipité vers la salle qui servait de mosquée pour braquer son fusil à pompe sur la foule.

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Fort heureusement, les organisateurs ont appelé les forces de l’ordre, et tous sont parvenus à calmer ses ardeurs. L’association qui gère la mosquée envisage très sérieusement de porter plainte, devancée en cela par l’une des personnes présentes sur les lieux.

Sans mosquée suffisamment spacieuse pour se recueillir dignement et en toute quiétude, les musulmans d’Annecy, comme beaucoup d’autres, s’étaient repliés pour l’Aïd vers une salle de réception louée tous les vendredis, avec parking privé, dans une zone industrielle.

 “Notre mosquée du centre-ville date de 1978 et ne peut accueillir que 80 personnes. Or, le vendredi, pour la prière hebdomadaire, nous sommes facilement 200. Ça fait plus de vingt ans qu’on prie dehors, par tous les temps”, a déclaré Hamif Samate, qui déplore que l’opposition farouche d’un homme, fédérant autour de lui une vingtaine de sympathisants, soit parvenue à geler le projet de construction d’une nouvelle mosquée qui avait été signé par la mairie. Le dossier, au point mort, attend aujourd’hui l’arbitrage de la justice.

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