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Ah ! battre sa femme, disent-ils !

L’autre jour, j’ai croisé dans les escaliers mon voisin de palier. On se connaît depuis trente ans. Il est de gauche et sympathique ; et c’est tant mieux. Je sais qu’il m’aime bien parce qu’il dit partout que je suis le seul dans l’immeuble à ne pas me plaindre de ses continuelles scènes de ménages, souvent trop bruyantes. Ce jour-là, il m’avait dit :

« Vous en avez de la chance, vous les Arabes! Vous au moins, vous pouvez tabasser votre femme tous les matins, et de plus, si vous ne savez pas pourquoi, elle, elle le sait ». Il était on ne peut plus sérieux, le bougre !

Je connaissais le dicton qu’on nous colle depuis le retour de la coloniale, tout comme le retournement de sens du « travail arabe » pour qualifier curieusement, le travail mal fait. Il n’y a que la haine pour transformer l’admiration en mépris et le crétinisme pour confondre arabe et musulman. Et comme cela fait partie des fadaises incorrigibles du roman colonial, peu donc me chaut.

Quand, pour rire, j’ai raconté à ma femme les propos du voisin, elle m’a répondu du tac au tac : « essaie toujours et tu verras bien ». A bon entendeur, salut !

Comment faire alors pour ne pas décevoir mon voisin de gauche, et surtout essayer de le faire douter de la sociologie apprise sur les anciennes colonies, puisqu’on lui avait affirmé que je pouvais changer de femmes – voilées bien entendu – autant de fois que je voulais mais jamais plus de quatre à la fois, et que chez moi, pour passer le temps, on excise les filles ou on vole un œuf en attendant le bœuf et les vierges de l’au-delà ?

Je sais qu’il est inutile d’essayer de l’amener calmement sur le terrain de l’exégèse coranique. Il m’aurait répondu « laïcité » – puisque c’est le mot-valise actuel- pour noyer le parti-pris et la duplicité depuis longtemps entretenus dans la mémoire collective.

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Reste alors à faire diversion avec le ballet des mots pour mieux pointer le ravage des préjugés. Je n’ai pas le talent de Jean Ferrat mais, moi aussi, « je twisterais les mots s’il fallait les twister ». J’ai donc pris le risque de noyer ainsi le poisson, sans être convaincu d’être bien compris, même si nous avons été nourris à la même langue.

« Mon cher voisin, je pourrai vous battre froid ou battre en brèche ou franchement m’en battre l’œil devant ce dicton qui traine depuis longtemps dans les sentiers battus, qui bat de l’aile bien évidemment et qui laisserait penser que vous battez vraiment de la breloque pour avoir recours à cette divagation qui aurait semble-t-il quelque succès, si j’en crois la litanie des femmes battues quotidiennement en France et parfois hélas jusqu’à la mort, sans être arabes ou musulmanes pour autant.

Moi, voyez-vous, à battre pour battre, et si tant est qu’il faille battre, je préfère battre le rythme, la mesure et le tambour ; battre le grain, les œufs et les cartes ; battre pavillon et monnaie ; battre les ennemis de la liberté et enfin battre le rappel de Voltaire et Rousseau en battant des mains, avant de battre la semelle ensuite et en retraite, et pour finir, battre ma coulpe…pour avoir laissé accroire que je pourrais battre ma femme. Cela dit, vous pourrez toujours me répondre, cher voisin, que vous vous en battez le flanc ou les c…, je n’en serais pas surpris pour autant. Et puis enfin voyons ! Nous n’allons quand même pas nous battre pour si peu, n’est-ce pas ? ».

Saad Khiari

Cinéaste-Auteur

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16 commentaires

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  1. Un sujet laçant! déjà vous dites “arabes” mais tout le monde est arabe! si en occident dnas temps ont choisi de vivre a la tribu de lote c’est leurs problème, je ne sais pourquoi quand vous parlez des violences conjugales sont forcément les arabes qui sont visés???!! prenez l’exemple de ce ruse qui a tué plus de 100femmes, en france ils ont emille louis toujours en prison pareil un Suisse dernièrement une assistance s’est faite accompagné par un prisonnier a sa sortie il l’a tranglé en chemin, tous ces gens ne sont pas des “zarabes” sont d’origine europpéenne, et après tous sont les romains du temps de César qui enterraient les filles vivantes il a fallait l’arrivée des “zarabes, islam” afin de les sauver et les rendre civilisionnelle a l’instar de TSAlgérie et France24 bref c’est sujet qui ne m’intéresse plus car de séparation chacun trouve son compte….

  2. Assalamou ‘alaïkoum, oui, les gens de gauche souvent sympathiques s’accrochent à ce genre de préjugés même devant l’évidence. Y croient-ils vraiment, ou veulent-ils y croire pour s’auto-magnifier en dépréciant les autres sommés de n’être que les bénéficiaires subalternes de leur générosité d’accueillants. Et certains Maghrébins ou Arabo-Musulmans se moquent d’eux sans qu’ils en aient conscience en validant ces préjugés, comme celui de la vente et achat de femmes moyennant bestiaux comme nous avons lu ici une romancière qui en fut outragée, mais qui devait en tant que gauchiste entendre la moquerie retournée et le préjugé ridiculisé. Pendant les années 1990, j’ai côtoyé une collègue qui tenait à croire les femmes Algériennes excisées. Moi, je suis pas d’origine Algérienne mais Tunisienne, j’ai eu droit au couplet que c’est pas pareil, parce que Bourguiba a libéré la femme Tunisienne et le reste. Enfin, nous n’avons pas eu le temps d’aller au bout de la conversation, je regrette que l’occasion ne m’ait pas été donnée de la détromper sur cette affaire, en interrogeant des Algériennes, le moyen le plus simple c’est d’aller à la source. Dommage, faute de temps, échec dialectique.

    Et puisque j’y suis, parlant de circoncision, si on l’entend blâmée ou dépréciée ou barbarisée, ce sera la circoncision Musulmane pardis. Pourtant la circoncision Juive est probablement sinon certainement plus traumatisante et perturbante étant au huitième jour après la naissance. Je dis ça, je dis rien, l’ignorance parfois volontaire, certains préjugés entretenus parce que valorisants de l’un et dépréciant l’autre, enfin l’ambiguïté sinon l’hypocrisie est preignante. Les fâchos vous font sentir leur haine, mais ils sont davantage conscients de mentir comme on le constate sur ce forum. Les gens dits de gauche, enfin un grand nombre, tiennent à entretenir un suprématisme soft et admirent et contemplent l’étendue de leur générosité d’accueillants et donc vous infériorisent en se magnifiant ainsi, avec ces préjugés qu’un rien d’observation suffit à dissiper. Sans le dire, sans peut-être le savoir consciemment, ils vous aiment en tant que bénéficiaires mais non en tant qu’égaux.

    Croissant de lune.

    • J’ai du mal à comprendre votre message. Vous répétez un slogan soit – mais en l’occurrence il est question de battre sa femme dans cet article; que signifie votre théorie sur ce point ?
      – > La pensée moderne impose à l’homme de soit de battre sa femme et donc être inhumain soit de ne pas la battre et être féminin ???
      Est-ce vous ou la pensée moderne qui décrète que ne pas battre sa femme c’est perdre sa masculinité ???
      Je n’ai trouvé personne à part un certain chanteur marocain pour dire que si l’on ne bat pas sa femme on n’est pas vraiment un homme et cela est un discours qui n’est pas vraiment moderne.
      Est-ce donc vous qui le décrétez ???
      Votre slogan est bien creux, peut être est-ce pour cela que vous le répétez et re-répétez.
      La pensée moderne – la modernité vient des lumières mais peu importe – comme la pensée d’une grand partie d’entre nous dis simplement: soit un homme et ne bat pas ta femme. Aucun principe de “comparaison” là dedans, aucune modernité non plus.

      • Aucun principe de comparaison, vous dites.

        La pensée moderne ne reconnait que les liaisons basées sur le principe de comparaison des sexes.
        L’islam ne reconnait que les liaisons basées sur le principe de complémentarité.
        Personne n’a jamais comparé la nuit à la journée, on dit toujours qu’elles se complètent pour former le jour du calendrier.

        Quand on appliquera ce principe sur la planète, 90 pour cents des violences conjugales disparaîtront. Le reste des violences reste une erreur de parcourt.

        Tant que la femme défende son statut républicain, au lieu de défendre son statut de mère, on restera dans la violence.

  3. “Les hommes ont autorité sur les femmes en raison des privilèges que Dieu accorde à certains par rapport à d’autres et en raison des biens qu’ils dépensent pour elles. En l’absence de leurs conjoints, les femmes vertueuses sont chastes. Elles préservent ce que Dieu a considéré devoir l’être. En revanche, celles dont vous craignez la sédition, ne vous mettez pas au lit avec elles, vous les reléguerez et vous les battrez, à moins qu’elles ne vous obéissent à nouveau, auquel cas vous les laisserez tranquilles, Allah étant au-dessus, Il est le plus grand.”
    Sourate 4,verset 34
    Comment interpréter ce texte ?

    • Je n’aime pas les traductions,
      On peut traduire l’hébreux en arabe, c’est pratiquement pareil.

      Battre au sens du coran n’est pas battre au sens de holywood.

      Les arabes de l’époque ne brutalisent jamais une femme libre.
      Qui dit mariage, dit femme libre, jamais une esclave.
      Les arabes de l’époque reconnaissent la femme par son père , rarement par par son mari.
      Le mot madame n’existe pas dans le dictionnaire de l’époque.

      Le verbe battre n’est pas le verbe daraba en arabe, cela n’a aucun sens.
      Le verbe battre en arabe, c’est une violence entre deux hommes.
      Le verbe frapper , je ne sais pas.

    • Un regard plus profond sur le mot DARABA ‘( FRAPPER dans le contexte de ÉPOUSES

      Est-ce que le Coran Vraiment donne la Sanction de battre les épouses?
      Le verbe idrib ‘impératif est formé à partir du CRD de la racine et la forme de la terre (la formule 1 ou de la tige) verbe daraba’.
      Le mot arabe utilisé dans le verset 04:34 est dribo ‘(1)’ hunna (2). (Lors de la récitation coranique – ‘idribohun’).
      Les deux mots sont reliés par un pronom sujet wow qui ne fait pas l’objet ici, ni est la conjonction préfixe wa»qui signifie tout simplement et

      Examinons les deux parties principales de la parole à nouveau, ‘Idrib’ (1) étant un verbe à l’impératif et Hunna ‘(2), un pronom féminin pluriel (en référence aux épouses)
      Une compréhension commune de l’arabe est que [Idrib] + nom / pronom signifierait de FRAPPER quelqu’un qui est certainement la forme idribohunn’ est rencontré dans le texte coranique du verset 4:34.
      illustration 3)
      Par une préposition (AN) ‘IDRIB’ peut signifier SEPARER
      Une autre compréhension bien accepté de l’arabe est que [idhrib] + AN + N oun / pronom peut signifier se détourner, fuir, distincte et d’éviter quelqu’un.

      V DARABA. (I) ~ de montré, frapperas, , battre; d’assimiler ou de montré (une parabole ou similitude), pour ne citer (un exemple ou un litige); (daraba fi al-ard) au voyage; de dessiner ou de fonte (un voile); (avec prép ‘ala’.) à la hauteur sur, pour éradiquer; (. avec prép ‘un) pour mettre quelque chose loin; (avec prép Bayn.) à mettre en place entre les deux, pour séparer, (n.vb) frappant, frappant, etc .; (avec prép. fi) voyageant.
      Ceci est également confirmé par l’extrait de lexique illustration 1) , où l’on note que daraba un a été rendu à se détourner de, quitter, abandonner, abandonner, éviter ou fuir. ‘

      L’argument est généralement avancé que la préposition une est absent du texte notamment dans le Coran, le mot idribohunna ‘ne peut être rendu que POUR FUIR / détourner et doit donc conserver le sens de les battre ». Il a pas de comparaison similaire du terme idribohunna ‘coranique sous la forme: idrib + nom / pronom (comme dans le verset 4:34) dans d’autres parties du Coran.
      (S’il vous plaît voir la lillustration 5)

      DRIBOHUNNA FUIR OU DE RENVOYER
      Etudiants arabe classique et de chercheurs lexiques arabes seront cependant noter, que la préposition ‘un’ est pas forcément nécessaire pour rendre le terme «Idribo’hunna« se détourner, fuir, éviter ou séparée. Ce fait peut être attestée de l’extrait de lexique suivante d’Edward Lanes qui cite TA (Taj-ul Urus), S (Le Sihah), MSB (Le misbah d’El Feiyumi) et K (Le Kamoos) pour discuter des termes pertinents.
      De cette façon, le terme coranique ‘Idribo de hunna peut signifier à détourner ou séparée sans la préposition un Cela semble certainement être la compréhension des autorités antérieures arabe classique du lexique qui ont été examinés et cités par Edward Lanes

      ANOMALIE
      Chaque fois que le verbe idrib ‘impératif est utilisé dans le Coran pour désigner montré , si idiomatique ou autrement, le Coran qualifie toujours en faisant clairement par l’un ou les deux des éléments suivants:

      (1) Quel objet à utiliser pour frapper avec, et / ou
      (2) Quelle partie du corps ou l objet qui montre.

      002: 060 Frappe le rocher (2) avec votre personnel (1)
      002: 073 le frapper (2) avec une partie de celui-ci (génisse) (1)
      007: 160 Frappe le rocher (2) avec votre personnel (1)
      008: 012 rayer leurs têtes (2) et rayer chaque doigt (2) d’entre eux
      008: 012 Radier chaque doigt (2) d’entre eux.
      020: 077 montrer pour eux un chemin sec dans la mer (Voir 26:63 – élaboré Faawhayna ila moosa ani idrib biAAasaka albahra fainfalaqa fakana kullu firqin kaalttawdi alAAatheemi
      Alors Nous révélâmes à Moïse: Frappe la mer de ton bâton». Elle se fendit alors, et chaque versant fut comme une énorme montagne. – Frappe la mer (2) avec votre personnel (1))
      038: 044 Prenez dans votre main un faisceau debrindilles (1), et la montré” avec elle Wakhuth biyadika dighthan faidrib bihi wala tahnath inna wajadnahu sabiran niAAma alAAabdu innahu awwabun
      Et prends dans ta main un faisceau de brindilles, puis frappe avec cela. Et ne viole pas ton serment». Oui, Nous l’avons trouvé vraiment endurant. Quel bon serviteur! Sans cesse il se repentait.

      Cependant, seulement dans le verset 4:34 remarquons-nous que le verbe ‘idrib’ impératif nous dit (1) quel objet utiliser pour frapper avec, ni (2) quelle partie du corps le montre.

      Sans qualification, il serait difficile de conclure que l’intention du verbe n’a jamais etait montré. Si ‘idribohunna’ a été traduit de la manière traditionnelle de frapper les ‘, alors une telle ineptie , rendu sans réserve laisserait la porte grande ouverte pour toute mari agressé à battre / frapper sa femme, de quelque manière, là où il voulait, avec tout quantité de force donnée.

      Cependant, seulement dans le verset 4:34 remarquons-nous que le verbe ‘idrib’ impératif dit nous dit (1) quel direction utiliser pour frapper avec, (2) quelle partie nous montre le corp ou l objet l

      Sans qualification, il serait pas logique de conclure que l’intention du verbe de montrr Si ‘idribohunna’ a été traduit de la manière traditionnelle de frapper les / ‘, rendu sans réserve laisserait la porte grande ouverte pour tout mari agressé à battre / frapper sa femme, de quelque manière, là où il voulait, avec tout quantité de force donnée.

      Par conséquent, le verset 4:34 ne correspond pas la qualification des «drib ‘ frapper avec les mains le corp mais frapper avec l esprit dans le Coran lors du rendu de à frapper

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