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Ahed Tamimi, l’icône de la Résistance palestinienne, de nouveau arrêtée par l’armée israélienne

Boucle d’or de la Cisjordanie occupée lorsqu’elle était enfant, Ahed Tamimi, 22 ans, s’est muée à l’adolescence en héroïne de la Résistance palestinienne, dans son village natal de Nabi Saleh, qu’elle a toujours connu sous le joug cruel de l’occupation, et bien au-delà de ses frontières. 

A la fois témoin et victime de la colonisation forcenée, implacable et exterminatrice d’Israël et de ses violations massives du droit international – 3 proches parents ont été tués, ses propres parents ont été arrêtés à plusieurs reprises – la figure iconique de la jeunesse palestinienne extraordinairement résiliente et combative, qui se dressa très tôt, poing levé, contre les soldats de l’armée la plus immorale du monde, a été de nouveau arrêtée, ce lundi matin, aux premières lueurs d’une aube lugubre.

Ahed Tamimi défiant un soldat israélien à l’âge de 11 ans. La photo a fait le tour du monde

Six ans après avoir été brutalement arrachée aux siens, jetée pendant huit longs mois dans des geôles israéliennes infâmes, où règne l’arbitraire le plus absolu, et soumise à des interrogatoires musclés, bien que mineure, la bête noire de l’Etat d’apartheid israélien est, une fois encore, aux mains de ses tortionnaires. 

A l’heure où la population de Gaza est victime d’un abominable massacre génocidaire sous nos yeux horrifiés, la désormais célèbre résistante, blonde aux yeux bleus, de Nabi Saleh a été interpellée et menottée chez elle, avec une sauvagerie inouïe, lors d’un raid israélien au nord de la Cisjordanie occupée. 

Quelques jours à peine après son père, Ahed Tamimi subit donc le même sort effroyable que lui, ainsi que s’en est gargarisé le porte-parole de l’armée d’occupation.

Aux dires de ce dernier, elle est « soupçonnée d’incitation à la violence et à des activités terroristes, à travers un post incitant à tuer des Israéliens dans toutes les villes de Cisjordanie », précisant qu’elle « a été appréhendée à Nabi Saleh, puis transférée aux forces de sécurité israéliennes pour un interrogatoire plus approfondi », au cours d’un raid qui visait « à appréhender des individus soupçonnés d’être impliqués dans des activités terroristes et d’incitation à la haine ».

Ahed Tamimi lors de sa mascarade de procès devant un tribunal militaire en 2018

Nariman Tamimi, sa mère bouleversée, qui réfute catégoriquement les accusations portées à l’encontre de sa fille, a relaté la nouvelle irruption fracassante des soldats israéliens à leur domicile.

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Comme à l’accoutumée, ils ont violemment tiré toute la maisonnée du lit aux aurores, fouillant et saccageant chaque pièce, avant de confisquer tous les téléphones portables. Selon le même mode opératoire que n’aurait pas renié la Gestapo, ils ont semé la terreur et le chaos dans un seul but : arrêter leur cible, sa fille, si possible en la terrifiant, dont elle a rappelé avec émotion qu’elle est lauréate du prix prestigieux Handela du courage.

En 2017, alors qu’elle n’avait que 17 ans, Ahed Tamimi s’est vu infliger des conditions de détention particulièrement inhumaines, au mépris des droits sacrés de l’enfance qu’Israël bafoue allègrement dès lors qu’il s’agit d’enfants palestiniens : elle a été emprisonnée seule dans 3 lieux sinistres différents, subissant la redoutable torture psychologique du placement à l’isolement, avec gravée dans sa mémoire la phrase que répétait inlassablement sa maman :

« La Palestine occupée est un lieu d’enfances massacrées ».

A voir ci-dessous : nos deux vidéos lui rendant hommage

Son émouvant message au monde

C’était au cours d’un 15 décembre 2017 funeste, trois jours avant son arrestation. La jeune Ahed Tamimi, à bout de souffle, s’adressa au monde devant son domicile, à Nabi Saleh, quelques instants après avoir giflé un soldat israélien et, à travers lui, le colonialisme impitoyable d’Israël. Elle venait d’apprendre que son jeune cousin avait été gravement blessé à la tête par le tir ciblé d’un sniper israélien. Une scène particulièrement poignante.

Rencontre avec Ahed Tamimi lors de sa venue en France, après sa libération

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