L'islam « n'appartient spirituellement pas à l'Europe », a asséné, droit dans ses bottes, le premier ministre populiste hongrois, Viktor Orban, dans un entretien accordé à l'hebdomadaire allemand Focus et publié hier, samedi 17 octobre..
« Il s'agit d'un autre mode d'existence. L'islam est incompatible avec les valeurs chrétiennes », a-t-il rétorqué sur un ton péremptoire au journaliste qui lui demandait si les réfugiés représentent une menace pour l'identité culturelle du Vieux Continent. Viktor Orban juge également que « l'islam n'a jamais appartenu à l'Europe, mais qu'il s'y est invité. »
Le premier ministre hongrois est radicalement opposé à la politique migratoire de la France ou de l'Allemagne. En Hongrie, il prend des mesures impitoyables contre les réfugiés. Il a notamment décidé d'ériger une clôture barbelée séparant la frontière hongroise de la Serbie, dont la traversée tombe sous le coup de la loi et est punie comme un acte hautement criminel.
Fin septembre, fort du soutien majoritaire du Parlement hongrois, Viktor Orban franchissait un palier supplémentaire en autorisant l'armée à tirer à balles réelles sur les migrants. Lors de son allocution devant les députés nationaux, il martelait que « son pays et toute l'Europe sont en danger ».
Ce discours démagogique, aux accents islamophobes et xénophobes, résonne agréablement aux oreilles de Marine Le Pen, mais aussi de Nicolas Sarkozy, ce dernier se répandant à toutes les tribunes en décrivant une société française qui se désintègre et un espace Schengen qui agonise. Rappelons que ces ténors du populisme n'admettent pas le droit à l’asile et le devoir d’accueil pour tout État signataire de la Convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés. La Hongrie fait d'ailleurs partie des signataires depuis le 14 mars 1989.
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