D’aucuns y verront un pied de nez à la consécration occidentale de la beauté extérieure, l’Indonésie a intronisé, mercredi soir, sa première « Miss Muslimah World» émue et radieuse sous son voile, à quelques jours du sacre ultra-médiatisé de Miss Monde, tout en strass, pailletttes et bikinis, qui devait avoir lieu sur son sol, avant de se transporter à Bali, face à la colère des religieux locaux.
Reine de beauté incomparable, l’heureuse élue est Obabiyi Aishah Ajibola, une Nigériane de 21 ans, qui a surclassé en beauté ses 20 rivales pour s’imposer devant un jury sous le charme, subjugué à la fois par son élégance, sa piété et sa belle moralité.
"Montrer au monde que l’islam, c’est beau", tel est le but suprême poursuivi par la toute première « Miss Muslimah » en défilant sur ce podium à la gloire de la beauté de l’âme, laquelle, sous son hijab qu’elle est la seule à porter à l’université de Lagos où elle étudie, rayonne des meilleures intentions : "Avec mon hidjab, je me considère comme une ambassadrice de l'islam. J'essaie autant que possible de ne pas représenter l'islam sous un mauvais jour dans une société qui est toujours prête à fustiger un musulman ou un symbole de l'islam à la moindre occasion", a-t-elle déclaré devant un parterre tout ouïe, qui s’est délecté de ses paroles, de son humanité et de son intelligence.
C’est sur le site de l’événement créé par la World Muslim Foundation que les 20 finalistes originaires d’Iran, de Malaisie, du Brunei, du Nigéria, du Banglandesh, et d’Indonésie, toutes souriantes, parées de voiles chatoyants et maquillées de manière plus ou moins prononcée, ont exposé les raisons profondes de leur attachement au port du voile.
Avant de concourir, les prétendantes au premier couronnement du genre ont suivi un stage de préparation spirituelle de trois jours. Levées à 3h30 pour effectuer la première prière du matin, les jeunes femmes ont enchaîné les exercices sportifs et un entraînement intensif à la récitation du Coran. Une formation préalable, dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle est aux antipodes des habituels séjours dans des édens paradisiaques immortalisés par des séances photos qui ont coutume d'exhiber, en avant première, les formes sculpturales des Miss qui font rêver et prospérer l’Occident.
"C’est très différent de Miss Monde, où les femmes aiment montrer leurs formes, où c’est juste une question d’attirance physique. Ici, il ne s’agit pas de vos caractéristiques physiques ou de votre beauté, mais de ce que vous avez à l’intérieur de vous, ce que vous voulez donner au monde, votre humanité, votre intelligence", a expliqué Obabiyi Aishah Ajibola dont l’émotion à l’annonce de sa victoire et de la pose du diadème sur sa tête est, elle, bel et bien universelle.
Alors qu’elle s’inclinait pour remercier Allah, « Miss Muslimah » 2013 se voyait offrir un pèlerinage à La Mecque, ses dauphines recevant en jolis lots de consolation des « voyages éducatifs » en Inde, en Turquie et au Brunei.
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