Une mère palestinienne de 12 enfants, dont quatre mineurs, partie travailler le matin, n’est jamais rentrée chez elle. Elle a été expulsée vers la bande de Gaza et séparée de ses enfants en un instant, rapporte Haaretz dans un éditorial qui plaide pour son retour.
C’est la triste histoire d’Agzayeh Karan, née à Gaza et ayant vécu en Israël pendant 30 ans. Mariée à un citoyen israélien, elle donna naissance à des enfants israéliens. Après que son mari l’a quittée il y a plusieurs années, Karan n’a jamais réussi à renouveler son permis de séjour israélien.
« Lorsqu’un policier l’a surprise lors d’une fouille de routine sans permis, il n’a pas hésité à agir, sans lui permettre de consulter un avocat, sans qu’elle soit entendue et sans qu’elle puisse parler à ses enfants. Elle a été arrachée à ses enfants et à sa vie en Israël et transportée au terminal d’Erez », s’émeut le quotidien israélien.
Ses jeunes enfants, parmi lesquels figure une fillette de 7 ans, sont devenus orphelins du jour au lendemain. « Elle ne peut pas dormir sans sa mère. Elle était très attachée à elle, et soudain, un jour, sa mère est partie », a confié le fils aîné de Karan à Haaretz.
« Le manque d’humanité, de logique ou de compassion fondamentale dans cette histoire est criant. Aucune des instances gouvernementales impliquées dans cette affaire – la police, le Coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires, l’armée et le ministère de l’Intérieur – n’a mis un terme à cette folie. Même les services sociaux chargés des enfants mineurs n’ont pas réussi à empêcher qu’une mère soit séparée de ses enfants. Le potentiel de dommages psychologiques qui en résultera ne peut être surestimé », commente Haaretz.
Entre la Cisjordanie et Gaza, même les parents au premier degré ne peuvent se rendre en visite qu’en cas de décès familial, de maladie en phase terminale ou d’enterrement. Les familles sont ainsi séparées les unes des autres pour le reste de leur vie, même si la distance géographique qui les sépare peut n’être que de quelques kilomètres.
« Le sort des enfants de Karan, citoyens d’Israël à toutes fins utiles, est ici en jeu. Il ne fait aucun doute qu’il est dans leur intérêt d’avoir leur mère à leurs côtés. Toute autre décision est cruelle et inhumaine », en appelle Haaretz au ministre israélien de l’Intérieur.
« C’est l’histoire d’une seule famille, mais elle reflète la politique cruelle du gouvernement envers les Palestiniens en général et les Palestiniens vivant à Gaza en particulier », conclut l’article.
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