Abû Hurayra a transmis que le Messager de Dieu (SAWS) a dit :
« Le jeûne est un bouclier. Lorsque vous jeûnez, pas de propos indécents ou ignares. Si l’on vous agresse ou vous insulte, répondez : « Je jeûne, je jeûne. »
Hadîth authentifié rapporté par l’imâm Mâlik. En d’autres versions par Al Bukhârî, Muslim, Abû Dâwud, Ibn Hanbal et An-Nisâî’.
Commentaire du hadith
Nous avons traduit littéralement « Le jeûne est un bouclier », mais on traduit souvent par « Le jeûne est une protection ». Cette traduction interprétée impliquerait un rôle passif de la part du jeûneur or, l’abstinence telle que le Prophète (SAWS) nous l’enseigne est une forme active de Jihâd contre nos passions, c’est-à-dire nous-mêmes. Junna qualifie tout ce qui recouvre ou abrite, comme l’armure ou le bouclier. En ce hadîth, comme au précédent, le Prophète (SAWS) nous intime de nous abstenir de tous propos mauvais, ils sont nuisibles à l’autre tout comme à nous-même. Il s’agit alors de faire du bouclier du jeûne un rempart intérieur contre notre fâcheuse nature.
Marie, face aux pires accusations, répondit : « Je Jeûne. » Notons que si les démons sont enchaînés comme l’a enseigné le Prophète (SAWS), Satan, le nôtre, ne désespère pas pour autant de nous vaincre. Il envoie donc de ses ambassadeurs parmi les hommes pour, par la provocation, nous faire chuter.
Face à l’agression, on ne laissera pas le Diable profiter de la brèche en se précipitant sur l’adversaire, on se protégera de ces crachats derrière le bouclier de la foi et du jeûne. Abandonner totalement ses passions implique de s’abandonner pleinement à Dieu. C’est vivre le fait qu’il n’y a en ce monde et en l’autre qu’un seul Etre réellement agissant. Le jeûne est le bouclier que nous interposons entre nous et tout autre que Dieu .
Extrait de “Quarante Hadîths authentiques de Ramadân” du Dr Al Ajamî
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