Les guerres israéliennes ont infligé un coût très élevé à la population de Gaza, pas seulement en termes de vies perdues. Des milliers d’enfants et de jeunes adultes vivent avec des traumatismes de la guerre.
Samer Murad, qui vit à al-Shiekh Redwan, souffre de problèmes psychologiques puisque la guerre 2008, quand il avait 13 ans, et il n’a pas parlé depuis la guerre de 2012.
Sa mère a dit à Al-Araby Al-Jadeed comment la souffrance de son fils a commencé : « Alors qu’il quittait son école, une maison a été bombardée devant lui et il a vu ce qui restait des corps à l’intérieur, » dit-elle. « Quelques jours plus tard, ses deux meilleurs amis ont été déchirés en lambeaux par un missile, devant l’école. »
À l’intérieur de la maison familiale de Murad, où vit Samer avec ses parents et un frère, se trouvent cinq cages contenant des oiseaux colorés. « Samer a commencé à montrer de l’intérêt pour les oiseaux après la guerre, » raconte son père. « Ils sont devenus ses seuls amis. »
Samer met ses mains devant son visage au moment du flash pendant que nous essayons de le prendre en photo. « L’éclair lui rappelle le bombardement, » dit sa mère.
Tandis qu’il n’y a aucun bilan officiel sur le nombre de Gazaouis avec des problèmes de santé mentale, les études suggèrent que le chiffre avoisine des milliers. Une étude du Bureau central de statistiques palestinien a indiqué que 68,9 pour cent des adolescents exposés au conflit à Gaza avaient développé des désordres post-traumatiques – un terme qui signifie en réalité : « des traumatismes dus aux bombardements ».
Hasan Khawaja, un psychiatre au centre médico-social mental de la communauté de Gaza, a indiqué que les enfants touchés par la guerre étaient souvent les plus affectés par des problèmes de santé mentale, et que « leur souffrance pouvait durer des décennies. »
« Il y a des nombres élevés d’enfants qui souffrent d’un traumatisme psychologique dû à la guerre ; ils viennent au centre pour la thérapie. Certains montrent une amélioration, alors que d’autres régressent. Samer est l’un de ces derniers, » dit-il.
Khawaja explique que l’expérience de Samer de chacune des trois guerres sur Gaza fait de lui un de ses cas plus difficiles, et il a diagnostiqué une schizophrénie et un désordre post-traumatique.
Samer a cessé d’aller à l’école après la guerre 2008. Il est resté à la maison pendant presque une année et demie, et il a tendance à s’enfermer.
Pendant les guerres de 2012 et 2014, le docteur a doublé sa dose de médicaments pour le maintenir endormi aussi longtemps que possible.
La mère de Samer nous dit : « Pendant la guerre de 2012, j’ai terriblement souffert avec Samer. Je suis la seule personne qui pouvait le comprendre, et c’était une immense charge puisque j’avais été déjà blessée à la jambe dans une attaque précédente en 2003. »
Elle montre un coin de sa maison où Samer a passé une grande partie de la guerre de 2014 – un espace pas plus grand qu’un mètre de long avec 30cm de large, dans lequel il rampait quand les bombes commençaient à tomber.
Al Araby al-Jadeed
Traduction : Info-Palestine.eu
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