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Revirement dans l’affaire des quatre animateurs de colos suspendus

C'est un revirement, mais en demi-teinte, qui fait rebondir l’affaire, au fort retentissement, des quatre animateurs de colonies de vacances suspendus pour cause de Ramadan par la mairie de Gennevilliers.

Sous la pression et la menace de poursuites judiciaires, car ce n’est qu’à ce prix qu’un sursaut politique peut se produire, le maire Jacques Bourgoin a esquissé une marche arrière, non pas en levant la sanction arbitraire qui a frappé les quatre jeunes gens dès le premier jour de leur jeûne, mais en veillant à ne pas imposer une certaine clause, figurant dans le contrat de travail des animateurs de colos, aux jeunes recrutés pour le mois d’août.

Cette fameuse clause, qui est une allusion implicite au Ramadan, est apparue après l’accident de minibus survenu le 25 août 2009, dans la Nièvre, dont Gennevilliers garde un souvenir traumatisant. En effet, une animatrice de colonies de vacances s’était endormie au volant, le bus se retrouvant dans le fossé. Bilan : six blessés, dont l’un grièvement. Les causes du malaise de la jeune femme demeurent inconnues à ce jour, la mairie l’imputant à son jeûne. Un procès est toujours en cours.

Dès lors, les contrats des animateurs ont tous été revus et corrigés, avec cette mention : «L’animateur veille à ce que lui-même, ainsi que les enfants participant à la vie en centre de vacances, se restaurent et s’hydratent convenablement, en particulier durant ses repas, et doit être en pleine possession de ses moyens.»

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Le maire de Gennevilliers, campant sur ses positions, assure que cet article fait l’objet d’une mauvaise interprétation, mais n’a pas pour autant réhabilité les quatre animateurs injustement relevés de leurs fonctions. Pour Me Mohand Yanat, l’avocat des plaignants, l’article 6 n’avait rien de légal : «Seuls trois motifs permettent de rompre un CDD : l’inaptitude physique, la faute grave ou la force majeure. Or, l’inaptitude physique doit être constatée par un médecin. Ce n’était pas le cas ici, aucun protocole n’a été respecté», explique-t-il.

Même s’ils ont été rémunérés pour le mois de juillet, les quatre jeunes gens, en proie à la colère et à l’incompréhension, vivent très mal leur éviction. Pris dans un tourbillon politico-médiatique, ils ont été hier sous les feux des projecteurs, alors que plusieurs associations ont fait bloc derrière eux.

Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) prévoit d’organiser un iftar symbolique, samedi soir, devant la mairie de Gennevilliers, tandis que le CFCM envisage toujours d’attaquer la Ville de Gennevilliers pour discrimination.  La mairie PCF, de son côté, aurait reçu le soutien très opportuniste du Front national, qui se désole de sa volte-face pour le mois d'août, et a annoncé la tenue d’ une réunion de travail, à la rentrée, sur le sujet avec toutes les parties concernées.

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