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Jean-François Copé s’en prend au Ramadan et crée la polémique

On jurerait entendre les harangues électrisantes de l’ex-roi de la stigmatisation anti-musulmans, à ce petit détail près que, si vendredi soir, le spectre de Sarkozy planait sur la bonne ville de Draguignan, le meeting de l’UMP a résonné d’une autre voix populiste, empruntant au maître-étalon de la division nationale ses mêmes inflexions droitières.

On reprend les mêmes boucs émissaires tout désignés, on fait sienne la même rhétorique bien huilée, on se drape dans une bonne foi spécieuse, on se fait passer pour un rassembleur d’opérette, et Jean-François Copé, cheville ouvrière de la radicalisation de la droite, est reparti pour un tour, avec à l’horizon, le sacre du nouveau leader de l’UMP, fin novembre !

Se projetant déjà en 2017 dans le saint des saints élyséen, le député-maire de Meaux, dont l’ambition n’a d’égal que le cynisme, n’a pas son pareil pour se faire plus lepéniste que l’héritière fulminante du FN elle-même ! C’est à qui sera le plus outrancièrement démagogique, le plus redoutablement anxiogène, Copé pensant tenir une longueur d’avance avec son très vendeur racisme anti-blanc, et avec la diabolisation, non moins électoraliste, du Ramadan.

Après un été assombri par une pluie de sanctions à l’encontre de jeunes animateurs de colonies de vacances observant le jeûne, Jean-François Copé, l’un des artisans d’une islamophobie populaire et institutionnelle désinhibée, y est allé de son couplet fielleux contre l’un des cinq piliers de l’islam.

Et pour ce faire, rien de tel qu’un récit anecdotique, devant un public exultant d’avance,  relatant le cas d’un jeune adolescent qui s’est vu «arracher son pain au chocolat par des voyous» au motif «qu’on ne mange pas au ramadan».

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«Je pense à ces parents d'élèves traumatisés parce qu’un de leurs fils, qui prenait son goûter à la sortie du collège, s’est fait arracher sa nourriture des mains par une bande de jeunes qui se prenait pour une brigade iranienne de promotion de la vertu », a lancé le triste sire du diviser pour mieux régner, sûr de son effet. 

 «Il est des quartiers où je peux comprendre l’exaspération de certains de nos compatriotes, père ou mère de famille rentrant du travail le soir, apprenant que leur fils s’est fait arracher son pain au chocolat par des voyous qui lui expliquent qu’on ne mange pas pendant le ramadan», a-t-il déclaré, faisant dans le registre de l'empathie.

On aurait juré entendre les accents sensationnalistes et faussement compatissants de la politique de l’émotionnel version Sarkozy, mais c’était son ex-lieutenant Copé qui rejouait la même partition grinçante en l’amplifiant. Et pourtant, le gros couac sonore de la dernière présidentielle devrait l’inviter à changer de refrain et de propagande.

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