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Pour une réhabilitation de la mémoire musulmane

Mon cher père, tu me demandes si tu dois m’envoyer de l’argent. Sache que lorsque je quitterai l’hôpital je recevrai un vêtement neuf et cinq ( monnaie locale) qui me permettront de ne pas me remettre aussitôt au travail. Inutile donc de vendre une bête de ton troupeau. Maintenant il faut te dépêcher si tu veux me trouver encore ici. Je suis dans le service Orthopédie, à côté de la salle d’opération. Pour me trouver après avoir franchi le portail principal longe la galerie sud. C’est là qu’est située la polyclinique où l’on m’a transporté après ma chute. C’est là que les malades sont examinés à leur arrivée par les médecins assistants et les étudiants. A ceux qui n’ont pas besoin d’être hospitalisé on leur remet une ordonnance qu’ils peuvent faire préparer à côté, dans la pharmacie de l’hôpital. Aussitôt l’examen terminé, on m’enregistra puis on m’amena devant le médecin chef. Après quoi un infirmier me transporta dans la section des hommes, me fit prendre un bain et me donna un vêtement d’hôpital propre. Puis tu laisseras sut ta gauche la bibliothèque et le grand amphithéâtre où le médecin chef donne ses cours aux étudiants. Sans cesser de tenir ta droite, tu longeras le service des maladies internes et le service de chirurgie… Si tu entends de la musique ou des chants à travers une cloison, pénètre dans la pièce, il se pourrait que je sois déjà dans la salle de séjour réservée aux convalescents où l’on se divertit avec de la musique et des livres.

Ce matin le chef est venu comme d’habitude faire sa tournée, accompagné de ses assistants et de ses infirmiers. Après m’avoir examiné il a donné à mon médecin traitant un ordre que je n’ai pas compris. Celui-ci m’a ensuite dit que je serais autorisé à me lever demain et que je sortirai bientôt de l’hôpital. Mais sache que je n’ai pas la moindre envie de m’en aller. Tout ici est si clair si propre ! (1)

Lorsque l’on interroge le commun des mortels (y compris les professionnels de la santé) sur l’époque de cette scène ; la réponse paraît évidente : il s’agit bien sûr du 20e siècle ! Quelques spécialistes accepteraient de la situer vers le 19e siècle mais pas plus !!! En effet les spécialités comme l’Orthopédie ne sont apparues que tardivement en Europe. Les pharmacies, salles d’opération, convalescence, certains prémisses de la musicologie vont de pair avec le monde moderne par conséquent « occidental ».

Eh bien détrompez-vous ! il s’agit d’un des innombrables hôpitaux de n’importe quelle ville arabe il y a mille ans !!! Ces installations étaient jugées indispensables par les musulmans de l’Himalaya aux pyrénées. Quand on pense que la ville de Cordoue ville d’Espagne musulmane comptait au milieu du dixième siècle environ cinquante hôpitaux de cette dimension ! Ces derniers étaient fondés par les califes de l’époque avec un luxe équivalent au palais y compris au niveau de la nourriture. Cette époque est celle de l’âge d’Or de l’Islam. En effet pendant sept siècles tous les savants en médecine, chimie, astronomie, physique… étaient presque tous musulmans.

De « l’autre côté » si l’on peut s’exprimer ainsi, c’est à dire « en occident », les premiers hôpitaux n’ont fait leur apparition qu’au 12e siècle suite aux croisades. Car avant cette période, cette charge incombait aux bénédictins qui avaient fondé des hospices destinés à recevoir les voyageurs, les pèlerins, les orphelins et les malades…

Un des premiers mais aussi l’un des meilleurs hôpitaux d’Occident était l’Hôtel-dieu à Paris. Un autre témoin nous raconte la scène suivante :

« Le sol pavé de briques était recouvert de paille, et les malades s’entassaient sur ces litières, les pieds des uns contre la tête des autres, des enfants côtoyant des vieillards et, si incroyable que cela puisse paraître, hommes et femme pêle-mêle … Des individus atteints de maladies contagieuses en coudoyaient d’autres qui ne souffraient que d’une légère indisposition. Serrés les uns contre les autres, une femme gémissait dans les douleurs de l’enfantement, un nourrisson se tordaient dans des convulsions, un typhique typhique brûlait de fièvre, un phtisique et un homme un homme atteint d’une maladie cutanée, souffrant d’effroyables démangeaisons, s’arrachait la peau à grands coups d’ongles… les malades manquaient souvent de l’essentiel. On leur donnait une nourriture infecte en quantité insuffisante et à intervalles irréguliers. Ils ne mangeaient convenablement que lorsque de charitables citoyens leur apportaient des provisions. A cet effet les portes de l’hôpital restaient ouvertes jour et nuit ; n’importe qui pouvait entrer et apporter ce qu’il voulait, et si certains jours les malades mouraient quasiment de faim, il leur arrivait aussi de faire des excès et de mourir tout à fait d’indigestion. La vermine grouillait littéralement partout, et dans les salles de malades l’air était si pestilentiel que les surveillants et les infirmiers ne s’y aventuraient qu’une éponge imbibée de vinaigre devant la bouche. Les cadavres attendaient au moins vingt quatre heures et souvent d’avantage leur évacuation, et dans l’intervalle les vivants côtoyaient les morts qui, dans cette atmosphère infernale, commençaient très vite à sentir mauvais et à se couvrir de grosses mouches à viande verdâtres ». (2)

Dans un autre registre, toute personne ayant fait des études en Occident connaîtra des noms aussi prestigieux que « Platon, Aristote, Socrate… » sans pour autant connaître Ibn Rochd ( Averoes), Al Ghazali. Ce qui est un véritable paradoxe, puisque les derniers cités nous ont permis de découvrir la philosophie grecque !

Dans le même style, un étudiant en médecine connaîtra de toute évidence Hippocrate et Galien sans jamais avoir entendu parlé d’ Ibn Sina ( Avicenne) et Al Razi ( Razhes). Or n’importe quel historien sérieux vous dira que la première encyclopédie de médecine a été élaborée par El Razi avec plus de trente volumes, et qu’Ibn Sina a fait sa première conférence de médecine à l’âge de seize ans à l’université de Bagdad, enfin qu’Ibn Nafis au treizième siècle avait eu l’idée et prouvé le schéma de la circulation sanguine quatre cents ans avant Harvey, et trois cent avant Servet à qui l’on attribue généralement cette découverte. Il nous paraît nécessaire de remanier le chapitre de l’histoire de la médecine.

Par ailleurs lorsqu’on nous explique que l’Occident est le fruit d’une double culture Gréco-romaine et Judéo-Chrétienne, nous affirmons tout simplement qu’il suffit d’examiner les faits avec justesse et impartialité pour conclure que, et là nous emploierons la fameuse maxime évangélique selon laquelle « Il faut rendre à César ce qui est à César ».

En effet l’histoire n’aime pas les énigmes car elle reste une science. Or l’Europe semble amnésique. Comment expliquer en effet qu’après six ou sept siècles d’obscurantisme, soit apparu comme par enchantement la renaissance puis l’époque industrielle et enfin moderne. Qu’à cela ne tienne, l’ethnocentrisme occidental considère que toutes les grandes découvertes ont été faites en Europe, comme si l’on était complexé à l’idée qu’à un moment ou un autre, une civilisation que l’on a trop longtemps considéré comme ennemie, ait pu tant contribuer à l’histoire et au progrès de l’humanité.

On peut toujours désigner du doigt les seuls européens et américains comme étant les seuls responsables de cette injustice. Les premiers responsables sont les musulmans eux-même qui une fois de plus laissent l’initiative aux autres en adoptant un discours systématique de « victimisation. ». Il serait bon de nous rappeler que sur 114 sourates du Coran, 49 se terminent par « …ce sont certes des signes pour des gens qui réfléchissent », non pas qui croient ou qui prient mais bien qui réfléchissent aux signes du Tout-Puissant, que la première injonction divine est « LIS… », et qu’enfin « nul ne portera le fardeau d’autrui » (3).

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En effet le Coran est le seul livre révélé qui invite le croyant à rechercher la science « … jusqu’en Chine s’il le faut » (4) ( on imagine un voyage en Chine au 7e siècle).

Quand on pense qu’une commission scientifique lors de la conférence islamique mondiale en 1983 à Istanbul, avait estimé le nombre de chercheurs dans les pays à majorité musulmans à environ 45 000. A titre de comparaison le Japon à lui seul en compte plus de 400000 !!!(5)

Avons-nous oublié les préceptes du prophète( pbsl) qui nous explique que « si tu adores Dieu, recherche la connaissance du berceau au tombeau »… (6)

Dieu seul est plus savant.

A suivre…

Notes :

(1.2) Ouvrage « Le soleil d’Allah brille sur l’occident » de Sigrid Hunke éditions Albin Michel

(3) Coran

(4) 6 Hadith du dernier Prophète Mohamed (pbsl)

(5) Extrait de « Grandeur et décadence de l’Islam » de Roger Garaudy

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