Il suffit, parfois, d’une remarque caustique qui frappe là où le bât blesse – en l’occurrence le refus de s’exprimer sur ce que la classe politique française, à de rares exceptions près, appelle communément, et cyniquement, « le conflit au Proche-Orient » – pour donner un coup de pied dans la fourmilière de l’hypocrisie ambiante…
C’est ce que Pascal Boniface, le directeur de l’IRIS et géopolitologue de renom, vient d’accomplir, non sans en subir les conséquences. Cet expert avisé des rapports de force entre Etats essuie, en effet, un feu nourri de critiques depuis dimanche 20 octobre.
Que lui reproche-t-on avec autant de véhémence, jusqu’à lui jeter l’anathème ? D’avoir, en quelques lignes acerbes, dénoncer l’auto-censure bassement politicienne de Karim Bouamrane, le maire socialiste de Saint-Ouen, sur le plateau de l’émission Quelle époque, sur France 2, en le traitant de « muslim d’apparence ».
Courageux mais pas téméraire, l’édile francilien, considéré comme l’étoile montante du PS et farouchement hostile à une alliance avec LFI, a préféré se taire sur le « conflit israélo-palestinien » face à Léa Salamé, se murant dans un silence qui interroge grandement, et avec une acuité particulière Pascal Boniface.
La réaction de Pascal Boniface qui a mis le feu aux poudres et qu’il a retirée depuis : « Sincèrement je m’interroge sur cet homme que je ne connais pas perso. Est-il un exemple de la méritocratie ? Alors bravo ! Ou instrumentalisé façon un muslim d’apparence qui ne critique pas Nétanyahou et donc bénéficie d’une grosse promo médiatique »
C’est la formule choc « muslim d’apparence », jugée choquante par beaucoup et au premier chef par Karim Bouamrane, et dont Pascal Boniface reconnaît aujourd’hui qu’elle était inappropriée, qui a embrasé les esprits de ceux là-mêmes qui, d’ordinaire, n’ont aucun scrupule à renvoyer les Français de confession musulmane à leur identité, leurs origines, leur appartenance religieuse. Et avec une hargne inouïe quand l’effroyable génocide en cours qui ensanglante Gaza est abordé, quand cette tragédie humaine universelle, qui devrait hanter toutes les consciences, est traitée.
En 2024, au pays de Voltaire, force est de constater que le deux poids deux mesures sévit toujours aussi férocement, tyranniquement, tandis que l’islamophobie des hautes sphères n’a jamais été aussi prégnante et rentable.
Tout est bien dans le meilleur des mondes, selon l’expression voltairienne désormais consacrée qui devrait résonner chez Pascal Boniface, ce valeureux pamphlétaire à ses heures perdues, dont on ne rappellera jamais assez qu’il fut le seul, en 2011, à oser démystifier « Les Intellectuels faussaires », ce cercle de clercs peu vertueux composé de BHL, Finkielkraut, Fourest, Encel, Val, Sifaoui et consorts….
« Le racisme à caractère anti-musulmans et anti-islam vous assure des promotions dans la presse. On vous donne des émissions, des tribunes et on vous confie la direction d’un journal », dixit Jean-Michel Apathie.
Jean-Michel Apathie: "Le racisme à caractère anti-musulman et anti-islam vous assure des promotions dans la presse. On vous donne des émission, des tribune et on vous confie la direction d'un journal " pic.twitter.com/hW1ZAvyI0S
— Oumma.com (@oumma) January 6, 2024
Je m’appelle MOHAMMED et je suis musulman
“Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde” disait Camus.
La formule de Monsieur BONIFACE n’est ni inappropriée ni insultante; elle est juste et précise. Avec une formule simple et courte, il a caractérisé un comportement.
C’est sa perspicacité qui secoue les esprits tordus et hypocrites.
Le musulman que je suis utiliserai la même formule pour qualifier ce comportement pusillanime.