Accessoiriser sa paire de Nike avec les mots « Islam » et « Musulman » est plus qu’une gageure, c’est carrément mission impossible, comme l’a expérimenté un New Yorkais fort stupéfait et déconfit, qui n’a pas pu apporter sa petite touche personnelle à ses chaussures en raison d’une censure insidieuse qui ne dit pas son nom…
C’est en parcourant le magasin en ligne Nikeid, en quête des vocables qui allaient faire toute l’originalité de ses sneakers, et après avoir procédé à des simulations vouées à l'échec, que Nabeel Kaukab a réalisé, non sans amertume, qu’ils figuraient sur la liste noire établie par la direction de Nike.
Se disant « outré » par le veto de la célèbre enseigne, ce quadragénaire a médiatisé l’affaire sur sa page Facebook, révélant les incohérences flagrantes et ahurissantes d’une charte déontologique qui proscrit les mots classés dans la catégorie du « Blasphème », « Argot inapproprié », « contenu insultant ou discriminatoire », ou encore « contenu incitant à la violence », mais tolère volontiers des termes entachés de haine et de sang, tels que « Ku Klux Klan, Al Qaida, Daesh, Oussama, Pol Pot », ou encore « Dahmer », le tueur en série et cannibale du Milwaukee. De quoi laisser pantois !
« Alors que j'essayais de choisir plusieurs mots pour faire personnaliser mes chaussures, j'ai remarqué que pour Nike, ni le mot "Musulman" ni le mot "Islam" n'étaient "en accord" avec votre guide d'utilisation. Sur la base de votre guide, je dois vous demander, dans quelle catégorie de mots interdits doivent entrer les mots "Islam" et "musulman"? », s’est-il insurgé sur Facebook.
Et d’enfoncer le clou : « pour autant que je (ainsi que toute personne rationnelle) peux supposer, aucun de ces mots n'est un blasphème, argot (approprié ou inapproprié) [ou ne présente un caractère] injurieux ou discriminatoire (plus d'un milliard de personnes se sentent concernés quand on parle des musulmans) . Sachant qu'il n'y a pas de marque déposée ou de protection sur les mots "musulmans" ou "islam", et en procédant par élimination, il ne reste plus à vos clients qu'à supposer les choses suivantes: soit vous croyez que les mots "islam" ou "musulman" incitent à la violence soit ce sont des mots que Nike ne veut pas mettre sur ses produits ».
En va-t-il des mots comme des hommes ? Certains termes religieux sont-ils moins audibles ou visibles que d’autres, de la même manière que certains musulmans omnipotents, régnant d’une main de fer sur des émirats regorgeant d’or noir, s’avèrent plus fréquentables que d’autres ? Dépité, Nabeel Kaubab a dû se rendre à l’évidence : Nike consent sans l’ombre d’une objection à ce que les vocables « Juif », « Hindou », « Christ » soient incrustés sur ses chaussures, mais s’oppose obstinément à ce que « Allah », « Coran », voire « Jihad » soient associés à son logo, de peur qu’il en soit dénaturé sans doute…
Toutefois, face à l’ampleur de la polémique qui n’est jamais très vendeuse, la direction de Nike a accepté d’assouplir son « filtrage », promettant que "Islam et Musulman" seront rajoutés dans les prochaines options de son programme Nikeid. Quant à Nabeel Kaubab, celui par qui la censure sournoise a été dévoilée au grand jour, il a reçu l’assurance que ses sneakers pourront se démarquer des autres, ornés des deux mots qui, grâce à sa saine indignation, ne devraient plus être blacklistés.
en tant que musulman ce n’est pas sur mes chaussures que je mettrai islam, musulman ou Allah. Vs ne vs rendez même pas compte de ce que vs réclamez et au finish vs faites comme les autres religions. Ignorants ns voulons être.