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Nicolas Sarkozy, Eric Besson, André Gérin et les autres…

Débat sur l’identité nationale en trompe-l’oeil, mission parlementaire de la peur sur le port du voile intégral, les architectes du pouvoir qui décrétent, retranchés dans leur tour d’ivoire, ce qui est bon pour le peuple de France, ne sont-ils pas les artisans maléfiques de ce qu’ils prétendent éradiquer à la racine : le communautarisme ?

Loin de privilégier la concorde nationale, la fameuse tribune présidentielle parue dans le Monde, a contribué à envenimer un climat de crispation très palpable, suscitant une levée de boucliers à gauche, un réel embarras au sein de l’UMP, et l’émoi légitime de la communauté musulmane.

Alors que l’insatiable transfuge de gauche, Eric Besson, en mission commandée pour porter la bonne parole de l’identité nationale au cœur du sanctuaire législatif, n’a pas fait le plein à l’Assemblée Nationale, celui-ci se défend de devenir le paria de la majorité, tout en réfutant l’idée, pourtant très largement répandue, que l’intrusion de Nicolas Sarkozy signe son désaveu…

“Il ne s’est pas senti obligé du tout de recadrer le débat. Ce débat, il l’a voulu, il le porte”, a déclaré le ministre de l’Immigration qui a réussi le tour de force de pimenter le contexte d’une nouvelle polémique, courrouçant les syndicats de police, en reconnaissant que les contrôles au faciès était « une réalité » en France.

Equilibriste de l’ambiguïté, Nicolas Sarkozy peine aujourd’hui à se dissimuler derrière un subterfuge politicien qui stigmatise clairement la deuxième religion de France.

La réprobation du recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, est révélatrice à ce titre du ressentiment qui monte, reprochant au président d’une France plurielle de considérer l’islam comme une « foi d’immigrés », et d’exhorter à “l’invisibilité” des musulmans dans l’espace public : « Le Président dit qu’il faut que l’islam se fasse le plus discret possible (…) Je ne crois pas qu’en demandant aux musulmans d’être discrets, on règle les choses », a-t-il protesté.

Tandis que le débat dévie inexorablement vers les signes extérieurs musulmans, la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, prône la fermeté envers le voile intégral, allant jusqu’à envisager de refuser la naturalisation à un homme dont l’épouse serait voilée de la tête aux pieds.

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La boucle étant bouclée, il est temps de s’enquérir de la mission de tous les débordements de langage, et de son chef de file, le député communiste du Rhône, André Gérin.

Six mois d’audition se sont déjà écoulés, et le 16 décembre prochain mettra un point final à cette série d’entretiens, triés sur le volet.

Se prononçant pour une réponse d’envergure nationale visant à juguler « l’islamisation de l’espace public », rien de moins, un premier enseignement se fait déjà jour : la perception d’André Gérin sur l’islam n’a pas évolué d’un iota, et au contraire l’a conforté dans une représentation outrancière, à travers le prisme de préjugés qui sembleraient même s’être avivés…

« Les femmes portant la burqa sont des fantômes et des prisons ambulantes, je le pense encore plus qu’avant ! » claironne le parlementaire, ajoutant « Nous n’avons trouvé personne qui défendait le voile intégral, y compris parmi les responsables du culte musulman. Ces derniers admettent même que le voile intégral pose de réels problèmes au sein de la société ».

Derrière un discours faussement magnanime, qui indique ne « pas vouloir d’une loi de stigmatisation », pour mieux masquer l’extrême difficulté juridique de légiférer en la matière, André Gérin précise qu’un éventail de « propositions très fortes, couvrant plusieurs secteurs comme l’éducation nationale et la santé, seront présentées, sous la forme de circulaires, voire de décrets ».

Alors, la République française est-elle islamo-compatible ? Bien sûr, mais uniquement sous conditions : à grands coups de propagandes anti-musulmanes récurrentes, que complétera bientôt un arsenal législatif…

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