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La posture de Nicolas Sarkozy sur le niqab déclenche une bronca dans le monde musulman

Jetant un pavé dans la mare musulmane française, l’assentiment du président de la République à la création d’une mission d’information parlementaire sur le port du voile intégral en France rebondit par de vifs ricochets dans les pays arabo-musulmans, qui s’émeuvent d’une « violation des libertés » caractérisée. Dans son aspiration à se distinguer par des prises de position singulières sur le vaste échiquier international, la France, qui se veut à l’avant-garde de nouvelles tendances renouant avec sa splendeur d’antan, a certes réussi à focaliser tous les regards de la presse étrangère et des autorités islamiques, mais les plus critiques et indignés…

Ainsi, l’ayatollah Mohammad Hussein Fadlallah, une autorité libanaise de l’islam chiite, n’a pas eu de mots assez forts pour fustiger la volonté de la France de vouer aux gémonies la femme musulmane en « l’opprimant et portant atteinte à sa volonté et à sa liberté de choix lorsqu’on lui interdit de choisir ses vêtements”, tout en rappelant clairement qu’aucune prescription coranique n’impose à une musulmane de revêtir le niqab.

S’emparant à leur tour des propos tenus par Nicolas Sarkozy sous les ors de Versailles, les colonnes des quotidiens saoudiens s’embrasent, reprochant avec virulence à la France d’outrepasser un droit des plus élémentaires dont elle se réclame haut et fort : la liberté individuelle et le respect de la sphère privée.

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“Qu’en est-il de la liberté individuelle ? Qu’en est-il du respect des traditions des gens et de la vie privée”, s’insurge Dawood al-Shiryan dans le journal saoudien, Al-Hayat. « Quelle serait la réaction des Françaises et des Européennes si elles devaient couvrir leur visage et cheveux dans les pays islamiques ? » interroge-t-il, tandis que dans la Saudi Gazette, Shams Ahsan monte au créneau : « Qui est indécent et porte atteinte à la morale publique : une femme portant la burqa ou celle qui porte un bikini ? »

Alors qu’une soixantaine de députés ont fait taire leurs divergences pour s’unir dans une tactique de diversion cousue de fil blanc, on aimerait croire que cette affaire inopinée qui est en train d’éclabousser l’image sacralisée du pays des droits de l’Homme, ne sera peut-être au final qu’un très regrettable, mais ô combien révélateur, coup d’épée dans l’eau…

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