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Nelson Mandela, un Juste n’est plus

Son poing levé, signe de sa détermination inébranlable qui n’a jamais faibli même quand la potence l’attendait au bout du chemin, a impressionné la terre entière, Nelson Mandala, une lumière étincelante parmi les Justes, n’est plus, mais son souvenir impérissable et son empreinte indélébile rayonneront pour l’éternité, transperçant toutes les brumes épaisses du racisme et de l’injustice.  

Madiba, comme l’appellent affectueusement les siens, a rendu son dernier soupir, hier soir, chez lui, à Johannesburg, quittant à 95 ans la grande scène de la vie, qui ne lui offrit pour horizon que les barreaux d’une prison infâme pendant 27 longues années, faisant de lui le plus célèbre prisonnier politique du monde. Ce premier titre de gloire fut le prélude à de nombreuses autres palmes honorifiques qui lui furent décernées tout au long de sa deuxième vie passée à l'air libre et aux plus hautes fonctions, dont l’accession à la présidence de son pays et le prix Nobel de la paix obtenu en 1993 pour avoir mis fin au régime d'apartheid et jeté les bases d'une nouvelle Afrique du Sud démocratique furent les belles et inestimables récompenses.

En Afrique du Sud, tous les étendards sont en berne et les cœurs en proie à l’immense chagrin d’avoir perdu leur grand homme, ce libérateur providentiel, charismatique, valeureux et plein de panache, qui a bravé tous les dangers, surmonté toutes les épreuves, au nom d’un idéal qu’il avait chevillé au corps et à l’âme jusqu’à mourir pour lui, comme il le clamait lors de son procès retentissant en 1964 à Prétoria, dans une déclaration passée depuis à la postérité : « Au cours de ma vie, je me suis consacré à cette lutte des peuples africains. J’ai combattu contre la domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle tout le monde vivrait ensemble en harmonie et avec des chances égales. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et que j espère accomplir. Mais si nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».

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Incarnant l’espoir pour tous les opprimés et damnés de la terre, mais aussi pour tous les hommes, de toutes origines et confessions, et notamment les musulmans aux yeux desquels il s’est fait le chantre de nobles valeurs universelles inscrites dans l’humanisme spirituel de l’islam que sont la liberté, la tolérance et la justice, Nelson Mandela, loué, glorifié, quasi canonisé, se défendait pour autant d’être un surhomme, et encore moins « un saint ou un prophète ». Alors que le monde le couvrait de fleurs et le hissait sur un piédestal qui tutoyait les cimes, le mythe vivant de la lutte contre la ségrégation raciale mettait en lumière ses failles si terriblement humaines, faisant preuve d’une humilité à l’aune de sa grandeur.

Fier de ses racines tribales, c’est dans son village natal, où il se plaisait à séjourner lors de retours aux sources vivifiants, que la légende « Madiba » sera inhumée après des obsèques nationales. L’un des derniers héros des temps modernes a rendu les armes devant la maladie et l’usure inexorable du temps, sous une avalanche d’hommages planétaires, parmi lesquels les innombrables laudateurs de la France des Lumières, qui rivalisent de phrases ampoulées pour saluer sa mémoire, seraient mieux avisés de faire leur examen de conscience avant d’encenser des vertus qu’ils trahissent allègrement.

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