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Mort du grand humaniste pakistanais Abdul Sattar Edhi, le père des pauvres

Abdul Sattar Edhi est né le 1er janvier 1928 dans le Gujrat. Il quitte l'école à 16 ans et commence à travailler comme commerçant dans un marché textile à Karachi, au Pakistan. En 1965, il se consacre aux personnes dans le besoin, il se marie avec une infirmière du nom de Balquis avec qui il aménage un premier dispensaire dédié à l'adoption des bébés abandonnés. L’association caritative qui porte son nom n’aura alors de cesse de se développer, tant la demande est importante.

Surnommé « l’ange de la miséricorde » ou « le père des pauvres » pour son travail social qui a également remporté une reconnaissance internationale, il consacrera sa vie entière aux  nécessiteux. La fondation Edhi englobe 17 orphelinats (et donc la prise en charge complète de 5 700 orphelins), plus de 20 000 enfants adoptés, 330 centres de santé dont des maternités, 11 dispensaires mobiles, 1 500 ambulances qui se déplacent et interviennent sur les scènes de théâtre de violences, de catastrophes naturelles ou tout simplement car des gens complètement démunis en font la demande. C’est également elle qui organise et finance les obsèques de milliers de personnes, des inconnus que la société aura laissés pour compte.

Sa fondation accueille tout le monde, sans distinction de race, de religion ou de culture. Quand une sensibilité conservatrice au sein de la société l’interpellait sur ce point, Edhi répondait en souriant: "Vous savez, je pense que mon ambulance est plus musulmane que vous".

 

  

Edhi adhère au style de vie le plus simple et modeste qui soit, et ce, malgré les sommes d'argent importantes qui transitent entre ses mains. Il vit, avec sa famille, dans un appartement de deux pièces situé à deux pas du siège social de sa fondation. Edhi et sa femme ne perçoivent aucun salaire et vivent sur les titres d'Etat que lui-même a achetés il y a de nombreuses années. Il ne possède que 3 habits traditionnels pakistanais, appelés salwar-kameez.

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L'acteur oscarisé Sean Penn, à la suite d'une visite au centre Edhi à Karachi, s'est montré particulièrement impressionné par le travail du vieil homme durant toutes ces années. Edhi doit sa fondation à un travail sans répit, sa femme disant de lui qu'il n'a jamais pris de congés. Son objectif est clair : mettre en place un système social si performant qu'il puisse sauver le pays et ses indigents. « Je veux faire du Pakistan un modèle de révolution sociale », disait-il.

Au cours de sa vie, Edhi a reçu le prix Gandhi de la paix, le prix Unesco Madanjeet Singh 2007, le prix de la paix de Londres 2011, le prix de la paix de Séoul 2008, et le prix Hamdan pour les volontaires dans le service médical humanitaire. Il a été à plusieurs reprises nominé pour le Prix Nobel de la Paix; cette année encore, Malala Yousafzai, l’adolescente lauréate du prix Nobel du Pakistan, a ajouté son nom à la liste.

Une grande figure du caritatif au Pakistan s’est éteinte le 8 juillet 2016, à l’âge de 88 ans. Il laisse derrière lui un empire consacré aux plus démunis. « Il y a eu peu d'hommes qui aient fait autant de bien qu'Abdul Sattar Edhi », a réagi le Premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, dans un communiqué peu après ses obsèques nationales qui ont eu lieu le 9 juillet.

En partant, il offrira encore, puisqu’il aura fait don de ses yeux à deux aveugles qui retrouveront la vue ce dimanche 10 juillet. Merci Monsieur et Paix à votre âme.

                                                                                                                                       

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