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Mohamed Moulay, l’homme qui détenait le poignard de l’ex-para Jean-Marie Le Pen, n’est plus

Le nom de Mohamed Moulay restera à jamais associé au souvenir poignant de "l’enfant au poignard", ainsi que l’avait surnommé le journal Le Monde en 2002,  en exergue de son récit familial tragique dans les affres de la guerre et de la torture en Algérie.

Le garçonnet qui, le 3 mars 1957, alors qu’il n’avait que 12 ans, fut le témoin impuissant du supplice infligé à son père par une vingtaine de parachutistes, dont un certain Jean-Marie Le Pen, n’est plus de ce monde. Mohamed Moulay a en effet succombé, samedi à Alger, à une embolie pulmonaire, son décès faisant resurgir des heures coloniales sombres, tout en jetant une lumière crue sur le patriarche du FN, qui n’a pas craint de se salir les mains dans une bien sale guerre.

"Dans la nuit, une patrouille d'une vingtaine de parachutistes conduite, selon les témoins, par un homme grand, fort, et blond, que ses hommes appellent mon lieutenant " et qui se révèlera plus tard être Jean-Marie Le Pen, fait irruption au domicile des Moulay, un petit palais de la Casbah d'Alger. Ahmed Moulay, le père, 42 ans, va être soumis à la "question " sous les yeux de ses six enfants et de sa jeune femme", relatait Le Monde.

Le jeune Mohamed, n’écoutant que son courage, avait alors dissimulé un poignard oublié par l’un des parachutistes, preuve accablante de la participation active de Jean-Marie Le Pen aux sévices subis par son père, puisque c’était le sien. Bonne pioche, serait-on tenté de dire, à la vue du nom inscrit sur la lame : "JM Le Pen 1er REP"…

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L’article du Monde avait fait sortir de ses gonds le para Le Pen, lequel, droit dans ses bottes, avait intenté un procès contre Mohamed Moulay pour diffamation. Mais ce fut peine perdue. Le vieux briscard de l'Algérie française perdit en première instance, et en appel.

Mohamed Moulay nous a quittés, mais son histoire bouleversante restera longtemps dans toutes les mémoires, à défaut de hanter les nuits de certains bourreaux qui se drapent aujourd’hui dans une respectabilité conférée par leur grand âge, et un Lepénisme qui a le vent en poupe… Le poignard, conservé par MeYves Baudelot, avocat du Monde, sera prochainement remis au musée des Moudjahidines à Alger.

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