Ils sont partis précipitamment, ont tout quitté sans se retourner, fuyant devant l’arrivée au pouvoir fracassante des Talibans, plus de 6 600 Afghans, terrifiés par leur retour en force à Kaboul, ont choisi l’exil, la mort dans l’âme, sous des cieux qu’ils espèrent plus cléments, en l’occurrence ceux de l’Indiana.
A des milliers de kilomètres de leur pays sur lequel plane l’ombre inquiétante d’un grand bond en arrière, impensable il y a peu encore, loin de leurs foyers et de leurs proches qu’ils ont été contraints de laisser derrière eux, en abandonnant une partie d’eux-mêmes, ils ont récemment débarqué avec peu de bagages sur la « Terre des Indiens ». Si plusieurs d’entre eux n’avaient pas de valises, ni même de chaussures aux pieds, tous portaient en revanche le lourd fardeau de la détresse humaine et du malheur.
C’est au cœur d’une Amérique profonde qui a la foi, hospitalière, empathique et généreuse, que ces nouveaux damnés de la terre ont atterri, seuls ou en famille, accueillis à bras ouverts par une population de l’Indiana, riche de ses différences, qui en est l’une des plus belles incarnations.
Qu’ils soient musulmans ou chrétiens, ils sont nombreux à se relayer sans relâche au chevet des réfugiés afghans, dans le camp Atterbury, l’un des huit sites mis à leur disposition par le gouvernement fédéral américain, où ils ont été transférés de manière temporaire. Mobilisés comme un seul homme, les habitants de cet Etat du Midwest ne ménagent pas leurs efforts pour collecter des dons, répondre à leurs besoins les plus pressants, leur fournir des vêtements, des couvertures, des produits d’hygiène corporelle, mais aussi des ballons de football, des livres à colorier et des jouets pour les enfants.
La très dévouée Brikhna Atmar, dentiste de son état, qui a adapté son emploi du temps à son nouveau rôle, ô combien essentiel, de traductrice bénévole, revient à chaque fois bouleversée du camp Atterbury. Au fil des échanges qu’elle a noués avec les familles afghanes, elle mesure mieux que quiconque la véritable tragédie que représente leur exode forcé. « Ces personnes ont vécu beaucoup de choses, traversé tellement d’épreuves, elles sont traumatisées », témoigne-t-elle, submergée par l’émotion.
Parmi les nombreuses rencontres qu’elle a faites, toutes plus poignantes les unes que les autres, celle avec une femme âgée l’a profondément touchée. Sans s’apitoyer sur son sort, malgré son immense fatigue rendue plus aiguë par la douleur indescriptible d’être loin de chez elle, celle-ci, bien que pliant sous le poids des années, n’a exprimé qu’un seul regret : ne pas avoir eu le temps d’emporter son tapis de prière. « J’aurais aimé, vous savez, j’aurais tellement aimé avoir pu emmener avec moi un janamaz », a-t-elle confié à Brikhna Atmar, d’une voix tremblante.
« Dans n’importe quelle religion, quand vous traversez une période difficile, vers qui vous tournez-vous ? Votre Créateur », a souligné la dentiste musulmane de Zionsville. « Dans l’Islam, l’accomplissement des cinq prières quotidiennes, et un espace propre et sacré pour les pratiquer, c’est primordial. Les tapis de prière offrent cet espace pur pour le culte, et ils s’avèrent aussi indispensables pour les musulmans que des vêtements », a-t-elle précisé.
Grâce à l’intervention de Brikhna Atmar, et au formidable élan de solidarité qui a uni, dans une action conjointe, l’Alliance musulmane de l’Indiana et l’église presbytérienne Wabash, dirigée par le pasteur John Van Nuys, le vœu le plus cher d’une vieille femme afghane, que les tumultes de l’histoire ont arrachée à sa terre natale, a été exaucé : plus de 4 000 tapis de prière ont été achetés en ligne, à un grossiste résidant dans le New Jersey.
« Si je peux faire quelque chose pour réconforter ces familles afghanes, apaiser leurs souffrances, et les connecter plus profondément avec Dieu, à travers ces tapis de prière, alors il m’incombe de le faire. C’est aussi une manière de leur dire qu’elles sont les bienvenues ici, et de montrer le respect que l’on porte à leur foi, à la religion musulmane », a déclaré le révérend John Van Nuys, visiblement ému.
Une chose est certaine : les Bons Samaritains, musulmans et chrétiens, ne manquent pas dans l’Indiana, et ils sont nombreux à entourer de leur bienveillante sollicitude les 6 600 Afghans qui ont trouvé refuge sur la légendaire « Terre des Indiens ».
@ Leroy
La France est une constante, l’Amérique est une variable.
Je pense que pour l’Amérique, les Afghans ont un seul point forts, ils ne sont pas arabes.
Ca augure mal de leur intégration.
Que vont-ils comprendre du pays dans lequel ils arrivent, alors qu’ils fuient un islam plus qu’exagéré, si à leur arrivée on leur offre des tapis de prière ?
Mais de qui se fout-on ?