Incompréhensible, incroyable, surréaliste…, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire la décision plus que controversée de l’Euroleague de Basket concernant le déplacement de l’horaire d’un match.
En effet, l’horaire initialement prévu pour la finale du Final Four coïncidait avec le début des célébrations du Yom Hazicaron, jour du souvenir en hébreux durant lequel les Israéliens rendent hommage aux soldats tombés et aux victimes du terrorisme (sic !), et pendant lequel la pratique sportive est interdite.
La finale de cette coupe d’Europe de Basket, qui aurait dû se jouer le 8 Mai à 21 heures, a donc été avancée à 16h30 le même jour, les festivités Israéliennes débutant à 20 heures. Le plus drôle dans tout ça, c’est que les joueurs du Maccabi Tel- Aviv ne sont même pas certains de disputer la Finale puisqu’ils ne sont qu’au stade des demi-finales. Un comble ! Mieux que ça, le club de la capitale Israélienne a même menacé de se retirer du Final Four (nom donné au dernier carré d’une compétition) si les horaires n’étaient pas changés. Rien que ça. Conséquence logique de ce « passe-droit », le match pour la 3ème place a été aussi avancé.
Qu’en ont pensé les médias, les sponsors, les supporters adverses ? Car l’affluence, donc les droits TV ne sont évidemment pas les mêmes à 21 heures qu’à 16h30. Peu importe quand c’est pour Israël, on peut tout accepter… "Cette décision a été prise après de longues discussions et de nombreux obstacles qu’il fallait surmonter", a déclaré le président du Maccabi Shimon Mizrahi. "Un effort extraordinaire a été fait et finalement une solution a été trouvée", a-t-il ajouté. On veut bien vous croire Président !
Plus cocasse encore, la déclaration de l’Euroleague : "Après avoir consulté les clubs et les partenaires impliqués, l’Euroligue Basketball a définitivement établi les horaires des matches du Final Four et pris en considération les préoccupations d’ordre juridique de l’une des équipes qualifiées, le Maccabi Tel-Aviv".
"L’Euroligue Basketball aimerait remercier toutes les parties et les partenaires impliqués dans la compréhension de la situation et pour leur aide à trouver un consensus sur la décision. Deux préoccupations étaient primordiales dans la prise de décision : l’intégrité du basket et le plaisir des fans." Ça devient un peu gros là Messieurs !
Le coach du Maccabi Tel-Aviv, David Blatt, poursuit dans la parodie : "Nous sommes très reconnaissants à notre direction d’avoir travaillé si durement pour résoudre ce problème. Je remercie aussi chaleureusement l’Euroleague qui nous a aidés, et a pris la bonne décision pour tout le monde, elle mérite le respect pour cela." Tout le plaisir est pour elle, coach, soyez tranquille. Pour mémoire, dans un précédent article, Oumma.com vous relatait l’exclusion du championnat de Basketball d’une joueuse Suisse d’origine Irakienne qui portait le voile en 2009
Le monde du sport n’est d’ailleurs pas à sa première incohérence puisqu’en 2006 et 2008, deux affaires analogues ont dévoilé au grand jour le « deux poids deux mesures » désormais de rigueur aujourd’hui et la puissance du lobbying israélien dans les décisions d’ordre publique.
Comme le montre si bien la vidéo ci-dessous
Frédéric Kanouté avait écopé en Janvier 2009 d’une amende de 3000 euros pour avoir affiché un tee-shirt « Palestina », alors que John Paintsil sortait fièrement un drapeau d’Israël (car il jouait avec…Tel-Aviv, encore elle) lors de la Coupe du Monde 2006, compétition bien plus médiatisée que la Coupe d’Espagne dans laquelle F. Kanouté avait effectué son geste de solidarité.
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