OSur une chaîne du réseau social Telegram au nom évocateur « FR DETER Nord (59) », des messages de militants d’extrême droite évoquaient une action « contre la rupture du jeûne du Ramadan » dans le quartier populaire de Wazemmes.
Un remarquable travail d’infiltration de groupuscules d’extrême droite par plusieurs membres du service Tajmaât, qui se présente comme une « plateforme collaborative pour la diaspora maghrébine », a sans doute permis de déjouer un projet de ratonnade dans un quartier populaire de Lille en marge du Ramadan. A côté de cela, ce sont aussi plusieurs chaînes « néonazies » sur le réseau social Telegram, relayant des appels au meurtre, des menaces de mort contre un élu ou des ratonnades, qui ont été dévoilées.
Son enquête au long cours sur le groupuscule d’extrême droite « FRDETER », Tajmaât l’a publiée sous la forme d’un thread sur Twitter. Et les faits qui y sont dénoncés font froid dans le dos. A tel point que lundi, le ministre de l’Intérieur lui-même, Gérald Darmanin, a demandé au réseau social de fermer les boucles en question. Rassemblant les identitaires de toute la France, le groupuscule « FRDETER » compte aussi des ramifications au niveau des départements.
Une attaque en marge du Ramadan
C’est dans celui du Nord que Tajmaât a repéré une discussion plus inquiétante que les autres. Le premier message était posté sous la forme d’un sondage auquel il fallait répondre « oui » ou « sans moi ». La question est sans équivoque : « Qui de disponible le 13 avril (19 heures) à Lille contre la rupture du jeûne du Ramadan ? (minimum 50 personnes) ». En lisant les commentaires, on comprend qu’il ne s’agit pas d’organiser une simple manifestation, notamment en raison du dress code « entièrement noir » et de la volonté de certains de porter des gilets pare-balles. On y apprend aussi que c’est à Wazemmes, un quartier populaire de Lille, que l’attaque devait avoir lieu.
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