Ce n’est pas dans un royaume enchanté que Disney a planté ses caméras pour filmer certaines scènes de son dernier film d’aventure, et donner vie sur grand écran non pas à une princesse langoureusement endormie, mais à une guerrière chinoise légendaire, prête à tous les sacrifices…
Ce n’est pas dans un pays imaginaire, où les gentils triomphent des méchants, que la machine américaine à fabriquer des contes de fées s’est mise en branle pour glorifier les hauts faits d’arme de Mulan, son héroïne, au cœur de la Chine du VIème siècle.
Non, ce n’est pas dans un monde merveilleux que les studios Disney ont installé leurs décors pour qu’un souffle épique traverse leur film… A la consternation générale, notamment de personnalités et d’associations musulmanes phares Outre-Atlantique, ce sont les paysages bien réels de la province autonome du Xinjiang, rendus lugubres par l’enfer de la répression qui frappe les Ouïghours, qui ont servi de toile de fond.
Pourquoi donc avoir choisi cette région martyre, où coule non pas la rivière des bons sentiments mais le sang de 9 millions de musulmans turcophones, pour tenter d’insuffler de la magie dans les salles obscures ?
Alors que cette question obsédante tourmentait les esprits, les remerciements adressés par Disney au gouvernement tortionnaire du Xinjiang, au Parti communiste chinois et au Bureau de la sécurité publique de Turpan, et figurant en toutes lettres au générique, ont été la goutte qui a fait déborder le vase.
Un an après que la prise de position de l’une des stars du film, ouvertement favorable aux persécutions qui s’abattent sur les Ouïghours et aux violations massives de leurs droits, a suscité une levée de boucliers à l’échelle internationale, les appels au boycott de Mulan retentissent à nouveau avec force de l’autre côté de l’Atlantique.
La voix de l’imam de Dallas, le très estimé Omar Suleiman, et des responsables du Conseil islamique d’Amérique du Nord se joignent aujourd’hui à ce concert d’indignations, d’où s’élève la colère très perceptible de la communauté musulmane, par-delà les mers.
« De plus en plus, nous devons discuter avec les enfants des raisons pour lesquelles nous annulons les abonnements et boycottons certains films qui devraient être innocents. #BoycottMulan ».
« Le nouveau film de Disney Mulan a été partiellement tourné au Xinjiang, en Chine. C’est là que les musulmans ouïghours sont détenus dans des camps de concentration. Disney a remercié le gouvernement du Xinjiang pour le générique du film », a fustigé le Conseil islamique d’Amérique du Nord sur Facebook, avant d’enfoncer le clou : « ICNA CSJ appelle le public à #BoycottMulan car les violations des droits humains ne doivent pas rester sans réponse.»
Ironie du sort : dans l’Amérique désenchantée de Trump, le tournage de Disney au Xinjiang n’abuse personne… Il n’a rien d’un conte de fées, mais plutôt d’un voyage au royaume des ténèbres.
https://www.facebook.com/ICNA/posts/10160067494160828
Un florilège de tweets appelant au boycott :
https://twitter.com/jeannette_ng/status/1302767969466974208?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1302767969466974208%7Ctwgr%5Eshare_2&ref_url=https%3A%2F%2Faboutislam.net%2Fmuslim-issues%2Fworld%2Fmuslims-call-to-boycott-disney-movie-filmed-in-xinjiang%2F
Every cent spent on buying ticket for the movie might be a big crime to support Chinese Genocide of Uyghur people in China occupied Uyghur motherland (ET-Uyghuristan ).#BoycottMulan #Mulan #MulanMovie #Mulan2020 #MulanReview #Uyghur #Uighur #boycottChinaGoods #boycottCCP pic.twitter.com/LpLYZA00id
— Uyghurian (@Uyghurian) September 9, 2020
Dear @Disney: At the United Nations I'm trying to sound the alarm on China's destruction of its Uighur Muslims. Now your film Mulan pays tribute to the very entities involved in herding 1 million Uighurs into camps. https://t.co/WFZ82u69KT Do you think the camps are Disneyland? https://t.co/4aVdnddd5V pic.twitter.com/vqWuXjkhYV
— Hillel Neuer (@HillelNeuer) September 7, 2020
Les pays musulmans ne font rien et signent avec la Chine de nombreux contrats. Alors un peu moins d’hypocrisie : par exemple, qui a construit la nouvelle mosquée d’Alger ?