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Les Mérites de la Prière

La Prière est la colonne dorsale de la foi et la tâche éclatante des actes de dévotion. Beaucoup de traditions ont été rapportées sur les mérites de la prière dont le recueillement est l’une des meilleures règles de bienséance. Ainsi on rapporte d’après Uthman ibn Affân que le Prophète que Dieu lui accorde la grâce et la paix a dit : »pour tout individu qui à l’heure de la prière prescrite, accomplit bien ses ablutions et l’observe convenablement dans un parfait recueillement, cette prière constitue une expiration pour les péchés commis auparavant tant qu’il n’aura pas commis un péché majeur. Et ceci lui est assuré pour toute sa vie.

La prière comporte des fondements, des obligations et des règles relevant de la Sunna et que son esprit se trouve dans l’intention, la sincérité, le recueillement et la présence du cœur.

En effet la prière renferme des récitations , des dialogues intimes et des actes. Aussi , en cas d’absence du cœur, le but recherché par les invocations et les conversations intimes ne se réalise plus parce que l’articulation des mots devient du simple délire lorsqu’elle n’exprime pas ce qu’il y a dans la conscience. De même que le but recherché par les gestes n’est pas atteint non plus, si le but de la posture debout c’est le service divin, si par le rukû (inclinaison) et par le sujûd (prosternation) on recherche l’humilité et la vénération et si le cœur n’est pas présent, le dessein visé à travers tout cela n’est pas atteint. En effet lorsque l’acte dépasse le but recherché, il devient une forme sans valeur. Dieu dit dans la sourate 22 verset 37 « Ni leur chair, ni leur sang n’ atteindront jamais dieu ; mais votre crainte révérencielle l’ .atteindra ».

Le dessein visé, c’est que ce qui fait parvenir à dieu, c’est cette qualité qui s’empare du cœur au point de l’amener à se conformer aux commandements exigés. Donc la présence du cœur dans la prière est nécessaire.

Les sens qui donnent vie à la prière sont multiples et nombreux :

Le premier sens : la présence du cœur comme nous l’avons indiqué. Cela signifie que le cœur doit se vider de tout ce qui ne l’absorbe pas, car la cause en cela réside dans la préoccupation. En effet lorsqu’une chose nous préoccupe notre cœur devient nécessairement présent. Il n’y a donc aucun autre remède pour assurer sa présence que de concentrer sa préoccupation sur la prière. Mais l’action de concentrer et de diriger la préoccupation peut faiblir et se renforcer en fonction du degré de puissance de la foi en la vie future et du mépris du bas-monde. Ainsi lorsque nous voyons que notre cœur n’est pas présent dans la prière, sachant que la cause en est la faiblesse de la foi.

Le deuxième sens : la compréhension du sens des paroles car il s’agit d’une question qui déborde la présence du cœur. En effet il arrive au cœur d’être présent avec les mots à l’exclusion du sens. Il revient donc de diriger le mental vers la perception du sens en repoussant les associations d’idées préoccupantes et en coupant cours à leurs matières, car si les matières ne sont pas coupées, l’association d’idées ne les quitte pas. Or ces matières sont soit extérieures comme tout ce qu’absorbent l’ouïe et la vue, soit intérieures, et il est plus difficile de s’en débarrasser, comme lorsqu’on est harassé par les soucis dans les méandres du bas-monde. La pensée ne peut plus se concentrer sur un seul objet, et le fait , par exemple, de baisser le regard ne suffit plus parce ce qui a touché le cœur est déjà suffisant pour l’occuper.

Le remède pour cela, lorsqu’il s’agit des matières extérieures, consiste à couper court à ce qui occupe l’ouïe et la vue. Ce remède consiste pour l’orant à se rapprocher de la qibla à regarder l’endroit où il se prosterne à se méfier en prière des objets et des espaces décorés, à ne rien garder auprès de soi qui puisse absorber les sens. En effet le Prophète a prié dans un vêtement qui portait des motifs décoratifs, il l’a enlevé en disant : » il a tout à l’heure, détourné ma concentration dans la prière ». s’il agit de matières intérieures, le moyen pour y remédier consiste pour le fidèle à ramener par la force son âme à la récitation qu’il fait dans la prière et à l’en occuper. Il doit se préparer avant d’entrer en prière, en réglant ses affaires, en s’efforçant de vider son cœur et en ravivant le souvenir de la vie future, la gravité de se trouver en présence de dieu et l’horreur des débuts du jour des comptes. Si ces pensées ne s’apaisent pas devant tout cela, qu’il sache alors qu’il ne pense en fait qu’à ce qu’il l’intéresse et à ce qu’il désire. Il doit abandonner ces désirs et rompre avec ses attaches.

Lorsque le mal est enraciné, seul un remède puissant peut l’enrayer. Si ce mal devient puissant, il ne cesse d’attirer l’orant qui passe son temps à s’en débarrasser tout au long de la prière, qui se passe ainsi entre attraction et arrachement. Cela s’apparente au cas d’un homme se trouvant sous un arbre, qui désire avoir des idées claires alors qu’autour de lui, le bruit des oiseaux le gêne. Aussi il se met à les chasser avec un bâton, mais dès que sa devient claire, les oiseaux reviennent à la charge et il se met à les chasser. On lui a dit alors : » c’est quelque chose qui ne cessera pas. Si tu veux en être délivré, tu dois couper l’arbre ». Il en va de même de l’arbre du désir : lorsqu’il grandit et que ses branches se ramifient, il attire les pensées à l’instar de l’attirance des oiseaux par les arbres et des mouches par les saletés. Ainsi toute la vie de l’âme s’épuise à repousser ce qui ne peut être repoussé. Or la cause de ce désir, qui implique tout cet éparpillement des pensées c’est l’amour du bas-monde.

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On a demandé à Âmir ibn Abd Qays :ton âme te fait elle penser à quelque chose parmi les affaires du bas-monde pendant que tu es en prière ? » il a répondu : »je préfère être transpercé par les lances plutôt que de connaître ce genre de choses. »

Déraciner du cœur l’amour du bas-monde est une chose difficile et que l’effacer entièrement est chose rare. Aussi il convient de s’y exercer dans la mesure du possible, et c’est dieu qui accorde le succès et l’assistance.

Le troisième sens : c’est le respect et la vénération de dieu. Ceci est généré par deux choses : la connaissance de la majesté et de la grandeur de dieu et la connaissance du caractère vil de l’âme et de sa propension à la servitude. Ces deux sortes de connaissances produisent à leur tour la soumission et le recueillement. Tout cela génère également l’espérance et la crainte.

En effet bien des personnes qui vénèrent un roi craignent sa puissance et espèrent sa bienveillance. Aussi l’orant doit par sa prière espèrent récompense et en même temps, du fait de ses manquements, craindre le châtiment.

C’est dire que l’orant doit avoir son cœur présent à tout ce qu’il fait ou entend à l’occasion de la prière. Ainsi lorsqu’il entend l’appel à la prière, il doit se représenter le grand appel du jour de la résurrection et s’apprêter à répondre à l’appel, il doit donc voir à qui il répond et avec quel corps il se présente. De même lorsqu’il cache sa nudité, qu’il sache qu’à travers cet acte le but visé est de soustraire les actions honteuses de son corps aux regards des créatures. Qu’il se rappelle les nudités de son intérieur et les hontes de son secret intime qui ne sont connues que du créateur, et qu’il sache que rien ne peut les soustraire au regard de dieu et qu’elles ne peuvent être expiées que par les regrets, la pudeur et la crainte.

Le croyant lorsqu’il se met en direction de la QIBLA il se détourne de toutes les directions et tourne son visage dans la direction de la maison de dieu, il doit savoir que tourner son cœur vers dieu est plus important que tout le reste. Or il ne se tourne dans la direstion de la maison de dieu que s’il détourne vraiment vers dieu que s’il se détourne complètement de tout ce qui est autre que lui.

Lorsque le croyant cherche refuge auprès de son créateur, sa demande de protection doit être faite avec son cœur sinon ses paroles seront vaines. Donc il est important que l’orant comprenne le sens de ce qu’il récite et que son cœur soit présent dans la compréhension en disant « louange à dieu, le seigneur des mondes. » on rapporte que Zarâra Ibn Abî Awfa tomba raide après avoir récité le verset suivant au cours de sa prière : » lorsque l’on sonnera de la trompette : »(sourate LXXIV-8). En se représentant ce verset il fût si profondément ému qu’il perdit la vie.

L’orant doit ressentir au cours de son Rukû la modestie et être durant son Sujûd encore plus humble car il a mis son âme à sa juste place il a ramené la ramification à son principe et son origine en se prosternant sur la terre d’où il est issu. L’orant doit saisir le sens des invocations par le goût spirituel.

Il faut savoir que l’accomplissement de la prière selon ces conditions constitue la cause du polissage du cœur et de son illumination par des lumières par lesquelles on aperçoit la grandeur de celui qui est adoré. Mais ceci n’est compris que par ceux qui savent. Quant à celui qui ne maintient que la forme de la prière sans s’occuper se son esprit, il ne connaît rien de tout cela ou plutôt il nie son existence.

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