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Les Latinos musulmans, les nouveaux ambassadeurs de l’islam

Ils se sentent l’âme d’ambassadeurs spéciaux de l’islam, nombre de latino-américains devenus musulmans ne ménagent pas leurs efforts pour porter la bonne parole dans leur pays d’origine, afin de démystifier la religion musulmane auprès des leurs, voire même d’être des acteurs de la défense de la dignité et des intérêts du culte.

Alors que les conversions parmi ceux que l’on appelle les « Latinos » sont en recrudescence chez l’Oncle Sam – le très sérieux Pew Research Center estimant que 6% des musulmans américains ont des racines hispaniques (un chiffre en constante augmentation) – la profonde aspiration à Dieu qui anime ces nouveaux musulmans se double d’une non moins remarquable volonté de s’investir au service de leur communauté de coeur, loin des rhétoriques fielleuses et semeuses d’effroi.

"J’ai demandé à Dieu de pouvoir m’épanouir dans un métier où je pourrais l’adorer et porter mon voile", a déclaré à la presse locale Morales Nahela, employée en qualité d'assistante administrative au sein du Centre islamique de l'Amérique du Nord (ICNA), dans le New Jersey.

Native de Mexico, cette immigrante installée à New York et musulmane fraîchement convertie est la coordinatrice du programme de sensibilisation à l’islam, élaboré en langue espagnole par l’ICNA. "Il est évident que l’islam pâtit d’une grande ignorance au Mexique", reconnaît-elle, tout en positivant depuis ses derniers séjours : "Mais il est aussi très clair que les gens ont soif d’apprendre et notamment de se familiariser avec la religion musulmane".

Originaire de Porto Rico, Wilfredo Ruiz, un avocat et analyste politique spécialisé dans le monde islamique, a embrassé l’islam en 2003 et ne cesse depuis de collaborer étroitement avec divers organismes à but non lucratif, tels que l’Association musulmane d’Amérique du Nord (AMANA), jusqu’à officier en tant qu’Imam d’une mosquée en Floride.

Pour cet homme entreprenant et très impliqué, si les femmes latino-américaines sont plus nombreuses que les hommes à franchir le pas de la conversion, contrairement aux idées reçues et largement répandues, cela s’explique par l'éthique prônée par l’islam, source de richesse intérieure, de respect et d’une infinie sagesse.

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"le nombre de femmes qui se convertissent est supérieur à celui des hommes, à la fois dans les bureaux d’AMANA et dans les mosquées dans le sud de la Floride", a indiqué ce dernier, renchérissant : "J'ai souvent entendu des femmes latino-américaines se réjouir d’avoir trouvé dans l’islam la protection et le respect qu’elles recherchaient".

Des rapports et enquêtes corroborent les dires de Wilfredo Ruiz. Ainsi, selon le rapport annuel publié par Whyislam, une organisation dont la vocation est de lutter contre les préjugés islamophobes, sur les 3 000 personnes que l’association a accompagnées dans leur conversion en 2012, 19% étaient issues de la communauté « Latinos », et plus de la moitié (55%) étaient des femmes. Une étude menée en 2011 sur 524 mosquées aux Etats-Unis a, quant à elle, mis en relief que le nombre de femmes devenues musulmanes avait fait un bond notable de 8% depuis 2000, le groupe des Latinos représentant 12% des nouveaux convertis à l’échelle nationale.

Parmi ces immigrants hispanisants expatriés aux Etats-Unis et appelés par l’islam, certains ont décidé de revenir au pays en vue d’apporter leur pierre au rayonnement du culte, à l’image de la Colombienne Liliana Anaya. Diplômée en sciences-politiques et relations internationales au sein de l'Université de Rollins à Orlando, en Floride, la jeune femme de 32 ans a prononcé la Shahada en 2002 et épousé un Argentin converti également, diplômé en théologie en Arabie saoudite.

Le couple s’est installé à Barranquilla, une ville dans le nord de la Colombie, après avoir constaté que la mosquée locale Othman Ben Affan Mosque manquait cruellement de ressources. Dédier leur vie à la communauté musulmane du cru et à  la création d’une école islamique s'est imposé comme une évidence : "Si je veux quelque chose, je dois le créer. Si je veux des cours islamiques pour mes enfants, je dois les créer", a confié Liliana Anaya, dont le rêve américain, qui a perdu de sa puissance onirique, n'est plus qu'un lointain souvenir.

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