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Les autorités algériennes dépassées par la seconde vague du Covid 19

Face à la seconde vague du Covid19 et en l’absence du Président Tebboune malade, les autorités algériennes sont dépassées. Et des feux de forêt inexpliqués dans tout le pays ajoutent au malaise.

Alors que le président Abdelmajid Tebboune poursuit son traitement dans l’un des plus grands hôpitaux d’Allemagne, les cas de Covid-19 explosent en Algérie. Sans directives présidentielles, le gouvernement tarde à prendre des mesures à la hauteur de la gravité de la situation.

L’ Algérie évitera-t-elle le chaos sanitaire que prédisent les professeurs de médecine ? Alors que la vague déferle de jour en jour, les équipes médicales font face à une saturation des lits d’hospitalisation, révèle pour sa part le quotidien El-Watan, dans un glaçant reportage de Djamila Kourta publié le 7 novembre. « Des scènes effrayantes ont marqué de nombreux patients jeunes et moins jeunes, en attente d’une hospitalisation durant 48 heures, voire 72 heures, dont certains n’ont pas eu malheureusement la chance d’accéder à la salle de réanimation », écrit-elle.

« La situation épidémiologique est hors contrôle depuis deux semaines », alertent depuis le 3 novembre les médecins de l’hôpital Neffissa Hamoud (ex-Parnet) à Alger.

Sur les réseaux sociaux, la panique est tout aussi palpable et les autorités sont accusées pour leur manque de réactivité. Le décès de « l’homme des deux révolutions »,  Lakhdar Bouragaa, ancien résistant et combattant de l’ALN et une des figures emblématiques du Hirak, emporté par le covid à l’âge de 87 ans, a fortement marqué les esprits.

DES SOS SUR LA TOILE

Les demandes d’aide sont désormais lancées via les réseaux sociaux. L’hospitalisation compliquée de l’artiste-peintre et professeur à l’Ecole supérieure des Beaux-arts d’Alger, Karim Sergoua, a ému le petit monde culturel d’Alger. C’est via Facebook et un appel urgent à trouver un respirateur lancé par un de ses collègues que les amis de l’artiste ont appris que Karim Sergoua souffrait d’une forme grave du Covid dans un hôpital peu équipé. « Je vous informe que grâce à vous on a réussi à trouver un respirateur. On espère que Karim va bientôt se rétablir et que Dieu vient en aide à lui et à tous ceux qui ont un malade dans leur entourage », a fini par poster l’ami du peintre, deux jours après avoir lancé l’alerte.

Face à cette seconde vague qui menace d’être plus meurtrière que la première, le gouvernement a préféré reléguer la gestion de la pandémie aux Walis ( préfets). Le ministre de la Santé, le professeur Benbouzid, semble prêcher dans le désert : « le futur sera plus dangereux. Nous n’allons pas attendre que les chiffres flambent », a-t-il déclaré ce 6 novembre sans être capable d’annoncer des mesures nécessaires pour ralentir le nombre des malades nécessitant une hospitalisation.

« En l’absence du président de la république, les autorités n’osent prendre aucune initiative » estime pour sa part, l’analyste El-Kadi Ihssan. 

Or, les services Covid sont déjà inondés, les places en réanimation difficilement trouvables, et l’assistance en oxygène de toute évidence insuffisante. « Le gouvernement redoute de devoir demander un nouvel effort national, alors qu’il n’a pas tenu ses promesses après les pertes de revenus subies par le confinement du printemps dernier », rappelle l’analyste El-Kadi Ihssan

L’ALGERIE DESEMPAREE

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Sans directive du président Tebboune, hospitalisé dans un état critique du covid et transféré vers un hôpital allemand en catimini, les autorités algériennes sauront-elles prendre les mesures adéquates face au chaos sanitaire annoncé ?

Encore faudra-t-il savoir qui sont « les autorités » de ce pays. S’il s’agit «  un parlement décrié avec des députés corrompus, des assemblées locales inefficaces, et une administration en lambeaux », pour reprendre l’expression du journaliste Abed Charef, l’Algérie est effectivement mal partie

LES MILITAIRES DÉSARMÉS FACE AU COVID

Alors, une fois de plus, les regards se tournent vers la grande muette, celle qui détient les clés du pouvoir. Non seulement le haut commandement militaire doit régler l’épineuse question du remplacement, de plus en plus envisagé, du président de la République, si ce dernier n’arrivait pas à se remettre de son hospitalisation, mais il lui faut tôt out tard s’impliquer dans la crise sanitaire. Or, comme l’écrit fort à propos El Kadi Ihssan dans Maghreb Emergent « La tutelle militaire sur le pouvoir politique fonctionne pour les désignations clés, mais devient inopérante lorsqu’il s’agit de délivrer des mesures dans l’opérationnel de la gouvernance. ». Selon le journaliste, le pouvoir occulte mais réel de l’Algérie devient plus un facteur de blocage supplémentaire. « Personne ne voudra prendre de mesures dont il ne sait pas si elles ne vont pas déplaire à la haute hiérarchie de l’armée. Le parapluie présidentiel n’est plus là pour endosser l’action du gouvernement », conclut-il.

UN PEUPLE DIVISE 

Si, dans les hautes sphères, la situation semble dramatiquement figée, dans les rues et les villages du pays, l’atmosphère est électrique entre ceux qui continuent à porter le masque et ceux qui n’ont plus rien à perdre. Comme si cela ne suffisait pas, des incendies de forêts ravagent plusieurs villes du pays, de Tipasa à Oran, en passant par  Blida et Chlef. On déplore déjà deux morts à Tipaza.

Une crise sanitaire sans précédent et des autorités incapables d’y faire face, un pouvoir militaire tétanisé et un peuple divisé.

Mondafrique

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