En ces temps troublés, l’image n’en est que plus belle et marquante, éloignant d’elle toutes les ondes négatives ambiantes pour ne faire régner que la concorde spirituelle : à Bron-Terraillon, dans le département du Rhône, l’église Saint Etienne résonne des prières musulmanes depuis 2006.
De cette cohabitation temporaire, qui s’est imposée par la force des choses, il y aurait matière à ébaucher une éclatante estampe d’Epinal, tant la force du symbole illumine de sa chaude lueur un débat national qui nous tire constamment vers le bas, crépusculaire et glacial.
L’idée de cheminer vers l’église a germé dans l’esprit de l’association locale le Collectif pour la Construction de la Mosquée à la fermeture du foyer qui faisait office de lieu de culte. Sollicités, le père Yves Bernin et la mairesse Annie Guillemot ont, de concert avec l’association, opté pour une solution pragmatique, non dénuée d’audace et porteuse d’espoir, qui devrait inciter tous les anticléricaux primaires à plus de pondération…
Point de prières retranchés dans des caves lugubres, ou à même le trottoir à Bron-Terraillon, l’église est devenue le havre universel de l’élan vers Dieu, en parfaite intelligence, une partie étant louée pour permettre à la communauté musulmane de se recueillir dignement.
En attendant que la future mosquée, encore embryonnaire, ouvre un jour ses portes, catholiques et musulmans continueront de prier sous le même toit à Bron-Terraillon, faisant rempart contre tous les préjugés, tonitruants et stériles, distillés à tout vent.
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