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Le vote du parlement irakien en faveur du départ des américains

Le parlement irakien a voté dimanche 5 janvier 2020 en faveur du départ des soldats américains d’Irak ; conséquence de l’élimination par les Etats-Unis par un tir de drone du général Qassem Souleymani, commandant de la brigade Jérusalem des gardiens de la révolution iranienne, et de son lieutenant irakien, al-Mouhandis, chef d’«Al Hached Al Chaabi», la milice chiite irakienne vainqueur de Daech.

Ce vote fait suite à plusieurs jours des manifestations en Irak et en Iran invitant le gouvernement de Bagdad à voter le départ des 5200 militaires officiellement déployés par Washington depuis 6 ans en Irak pour lutter contre l’État islamique.

Les Américains avaient pris pied en Irak à la suite de leur invasion de l’Irak, en 2003, au cours de laquelle avait été renversé Saddam Hussein. Un contingent de 150.000 hommes dans 105 bases militaires avait été déployé, porté à 170.000 lors des violences communautaires de 2006. Les États-Unis avaient fini par se retirer du pays en décembre 2011, sur ordre de Barack Obama, après 9 années d’occupation. Sur les 40.000 soldats encore présents à cette époque, seuls était restée une grosse centaine d’hommes, chargés d’entraîner les forces armées irakiennes et à protéger l’ambassade de Bagdad.

Avec le lancement de la coalition internationale contre l’État islamique en 2014, les États-Unis ont été contraints de réinvestir militairement l’Irak. Le nombre de soldats envoyés sur place est progressivement monté pour atteindre 3500 en juin 2015, puis 5000 en 2016. Ces forces ont été officiellement dépêchées pour jouer le rôle de «conseillers militaires».

Si le vote du parlement irakien venait à se concrétiser, il mettrait fin à une présence militaire américaine de 17 ans, matérialisée par des dépenses de l’ordre de 6 trillions de dollars (six mille milliards de dollars), 5.000 morts et 33.000 blessés.

Un échec d’autant plus cuisant que le démantèlement des bases américaines entrainerait la fermeture de la base américaine d’Al Tanaf, à la frontière syro irakienne, et libérerait ainsi la voie au transit transfrontalier entre l’Iran, l’Irak et la Syrie, affectant considérablement l’efficacité du blocus américain contre la Syrie et l’Iran.

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Intervenant deux ans après la mise en échec du projet de constitution d’un état Kurde indépendant dans la zone frontalière irako-iranienne, en octobre 2017, en vue de servir de plateforme aux menées israéliennes et américaines contre l’Iran, le vote du parlement irakien constitue le pire désastre militaire américain depuis la déroute du Vietnam en avril 1975, il y a 44 ans. Pis, la première déroute politico militaire américaine de grande ampleur au Moyen Orient depuis la chute du Chah d’Iran en 1979.

Faisant écho au vote du parlement irakien, le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah, a estimé dimanche 5 janvier que l’assassinat du général Qassem Souleiymani, constituait un «tournant» dans la confrontation du Moyen Orient.

«Aucun général américain ne vaut le général Soleymani. Toutes les bases et installations américaines au Moyen Orient, de même tout soldat constituent désormais une cible non seulement pour les Iraniens mais également pour toutes les forces opérant dans l’axe de la contestation à l’hégémonie israélo-américaine au Moyen Orient», a ajouté le chef de la milice chiite libanaise, généralement considéré comme l’alter ego du général iranien et son principal partenaire militaire.

Au vu de ces sombres perspectives, l’élimination du principal artisan de l’accession de l’Iran au rang de puissance régionale majeure pourrait n’être qu’une victoire à la Pyrrhus, face à un pays millénaire, inventeur du jeu d’échec et de sa martingale imparable «échec et mat», qui signifie littéralement «As cheikh mat». Le roi est mort. Autrement dit en termes accessibles à l’opinion occidentale, le début de la fin de l’hégémonie américaine dans la zone.

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13 commentaires

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  1. L’Iran “inventeur du jeu d’échecs” ? C’est vite dit, mais ce n’est pas sûr ! Il existe plusieurs thèses sur les origines de ce jeu, mais aucune n’est avérée avec certitude. Le plus simple serait de donner à ce jeu une origine plurielle entre Chine, Inde et zone nord iranienne au sens ancien du terme.

    • Bien au contraire, un vote lourd de conséquences juridiques;. Dans l’hypothèse où les Etats Unis ne font pas droit à la requête irakienne, les troupes américaines seront en position de hors la loi, donc une cible licite aux milices pro-iraniennes. Une cible Halal. Et les Etats Unis une puissance occupante. Son crédit sera progressivement écorné au fur et à mesure que les actions de guérilla vont se développer .Quant à Donald Trump sa campagne électorale serra rythmée par les pulsions iraniennes

  2. “le vote du parlement irakien constitue le pire désastre militaire américain depuis la déroute du Vietnam en avril 1975, il y a 44 ans. Pis, la première déroute politico militaire américaine de grande ampleur au Moyen Orient depuis la chute du Chah d’Iran en 1979.” Sérieux, ce vote serait un désastre militaire américain ?
    Le jeu d’échec serait plutôt d’origine indienne.

    Le fanatisme produit souvent ce genre de dérive.

    • Sans vehémence, inexplicable de votre part, tout en m’epargnant des considérations sur le fanatisme dont vous faites preuve, voila l’explication des origines du jeu d”échec
      L’histoire du jeu d’échecs est longue de plus de quinze siècles.
      L’origine du jeu fait l’objet de plusieurs hypothèses. Le jeu, dans sa forme primitive, est né en Asie entre le troisième et le sixième siècle de notre ère. Le lieu précis est toujours discuté : Inde, Chine, ou Asie centrale (entre la Perse et l’Ouzbékistan). Arrivé en Perse sous le nom de Chatrang au sixième siècle, il est adopté par le monde musulman au Moyen-Orient et y connaît un grand développement qui prépare sa forme moderne.
      Pièce du jeu arabe de dhatranj, ixe siècle.
      Le jeu du Shatranj parvient en Europe avec l’expansion de l’islam, d’abord en Afrique du nord, en Espagne, puis en Italie, il y évolue lentement. Les règles modernes, qui accélèrent le jeu, apparaissent pendant la Renaissance et sont figées avec l’apparition des premiers traités imprimés pour donner le jeu que nous connaissons aujourd’hui

  3. Il y a plusieurs supputations sur ce qui a motivé Trump, mais il est certain maintenant que Trump est un criminel sorti du même tonneau qu’Obama.
    Sa raison la plus probable d’avoir assassiné Soleimani est celle-ci :
    Soleimani avait été invité en Iraq pour assister à des pourparler avec des Saoudiens, afin de détendre l’atmosphère entre l’Iran et l’Arabie saoudite.
    Ces chameaux de Saoudiens et d’Iraniens allaient faire disparaître le lucratif marché d’arme de Trump là-bas. C’est pourquoi Trump a assassiné Soleimani. Trump veut que l’atmosphère reste tendue entre l’Iran et l’Arabie saoudite pour vendre toujours plus d’armes :
    https://www.dailymail.co.uk/news/article-7854971/Soleimani-Iraq-discuss-escalating-tensions-Saudis-killed-PM-says.html

    • Imaginez la situation où les clebs des monarchies arabes qui obeissent aveuglement à l’administration americanosioniste comprennent que Trump et NetanyaHELL veulent les pousser à la guerre contre l’Iran pendant qu’eux leur vendent des armes et les regardent se detruire….que ces monarchies sympathisent après que le general Soleimani leur ait permis de discutter et de s’allier pour la paix et la prospérité avec les iraniens….cela aurait été le pire scénario pour trumpette et son copain de tel aviv qui perdraient définitivement leur mains mises sur le Moyen Orient et une partie de l’asie et la maison occupée par NetanyaHELL reviendrait à ses propriétaires Les Palestiniens. Le terrorisme disparaîtrait complètement dans la région avec ceux qui l’on créer ….tel aviv et Washington…

  4. Le vote des irakiens en faveur du départ des terroristes américains, c’est le titre qui s’impose vue que leur chef Trumpette déclare qu’il a assassiné sur le sol Irakien un général de l’armée iranieene invités officiellement par l’état irakien. Un général qui je précise combattait les terroristes Daech al nusra etc en Syrie en Irak et ailleurs…tous les Etats qui n’ont pas condamné le geste de trump sont complices de cet acte terroriste et nous emmènerons à la guerre pour l’état sioniste de isrealHELL…l’heure est très GRAVE….

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