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Le Qatar 2022 : déjà 44 ouvriers népalais morts sur un chantier à hauts risques…

Le Qatar, ses gratte-ciel vertigineux qui défient les hauteurs, ses achats compulsifs qui s’achètent une virginité dans les places fortes occidentales, dont la Ville Lumière et dans le vaste imbroglio de la géopolitique, et sa main d’œuvre étrangère, taillable et corvéable à merci et même jusqu’à ce que mort s’en suive, à l’instar des 44 ouvriers Népalais qui ont laissé leur peau sur le chantier gigantesque de la Coupe du Monde de Football 2022.

Aucun temps mort n’est permis pour faire sortir de terre les infrastructures censées émerveiller le monde et masquer la sombre réalité esclavagiste du petit Etat du Golfe. C’est donc à un rythme effréné que se déroulent les préparatifs pour accueillir l’événement sportif aux millions d’aficionados, et à la cadence alarmante d’un mort par jour que le chantier dédié au sport roi et à la gloire de l’émirat a révélé sa part d'inhumanité au cours de l'été.

Intrigué par les questions troublantes qui entourent l’édification des neufs stades high-tech évalués à 100 milliards de dollars, selon certaines estimations, ainsi que par la construction de nouvelles routes estimées à 20 milliards de dollars et d'un réseau ferroviaire à grande vitesse à hauteur de 24 milliards de dollars, sans compter un aéroport flambant neuf et des hôtels grand standing poussant comme des champignons, le Guardian a enquêté sur les coulisses d’une Coupe du Monde à nulle autre pareille.

Documents irréfutables à l’appui remis par l'ambassade du Népal à Doha, le journal britannique a dévoilé les décès suspects d'au moins 44 ouvriers népalais entre le 4 juin et le 8 août, intervenus suite à une crise cardiaque, une insuffisance cardiaque ou à un accident du travail. Le Guardian affirme que ces morts peu ordinaires sont dues aux conditions de travail difficiles, un doux euphémisme, mais aussi à l’exploitation et aux abus continuels subis par des milliers de Népalais, victimes de « l’esclavage moderne », telle que définie par l’Organisation internationale du Travail et telle qu’elle est appliquée par le Qatar, dans l’indifférence occidentale qui sait fermer les yeux et taire son indignation quand ses intérêts sont en jeu.

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Travail forcé, salaires des ouvriers népalais retenus pour les empêcher de fuir, passeports des immigrés confisqués par les employeurs, la situation des ouvriers étrangers est d’autant plus intenable qu’elle est irrégulière aux yeux de la loi, les autorités qataries refusant de leur délivrer des cartes d’identité. Raffinement de cruauté, les travailleurs sont privés d’eau potable gratuite en dépit de la chaleur torride du désert qui les accable, ce qui fait écrire aux journalistes du Guardian : « L’une des nations les plus riches, le Qatar, exploite sans vergogne un des pays les plus pauvres, le Népal, pour préparer la rencontre sportive la plus populaire au monde ».

Replié dans son QG impénétrable, le Comité suprême Qatar 2022, qui supervise l’organisation de la Coupe du Monde, a été contraint de sortir de sa tour d’ivoire pour se dire « profondément préoccupé » par le portrait peu flatteur dressé de l’émirat par le Guardian et assurer que les « autorités gouvernementales » allaient s’enquérir des plaintes en cours. Chantier de l’esclavagisme, le chantier qatari de la Coupe du Monde 2022 est aussi celui de l’hypocrisie politique et diplomatique des temps modernes…

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