Le jeune Mohammed Abou Khdeir, enlevé par des inconnus à Jérusalem, et dont le corps sans vie avait été retrouvé quelques heures plus tard, a été brûlé vif par ses ravisseurs, a affirmé samedi un médecin légiste palestinien.Et on apprenait dans le même temps, via l’organisation de défense des Palestiniens Addameer, que le propre cousin de Mohammed, Tarik Abou Khdeir, avait été sauvagement passé à tabac par la police israélienne, comme le montrent les photos et vidéos mises en ligne depuis 24 heures par le site Electronic Intifada (voir plus bas).

Quoi qu’il en soit, dès lors que les assassins de Mohammed restent inconnus, dénoncer le supplice de l’adolescent tout en poursuivant le massacre des Palestiniens est un exercice commode, dont ne se privent pas les dirigeants israéliens. Au cours de la seule journée de jeudi, plus de 170 Palestiniens, dont un grand nombre d’enfants, ont été blessés par la police israélienne, et certains, touchés par des balles recouvertes de caoutchouc tirées à courte distance, étaient encore samedi dans un état critique.
Tarik Abou Khdeir est l’un d’eux.
Son père, Salahedeen Abou Khdeir, a confirmé que la personne sauvagement agressée par des policiers israéliens masqués, que l’on voit sur les vidéos ci-dessous, était effectivement son fils de 15 ans.
Document Palestine TV
Film de la même scène, réalisé avec un téléphone portable, depuis un autre angle de vue
TARIK EST EN PRISON : IL PASSE AU TRIBUNAL DIMANCHE
De fait, selon les témoignages recueillis par Electronic Intifada auprès d’Addameer et de Salaheddeen , Tarik est arrivé en lambeaux au poste de police jeudi vers 20 heures, où il a été laissé sans soins pendant plus de cinq heures, avant d’être conduit à l’hôpital, et ramené en cellule.
Il a comparu vendredi matin devant un tribunal. La juge « s’est étonnée que les jeunes Palestiniens accusés d’avoir lancé des pierres apparaissent systématiquement couverts de bleus et d’hématomes », a-t-elle demandé aux policiers. Ces derniers, qui reconnaissent n’avoir aucun élément de preuve à l’appui de leurs accusations, ont rétorqué, goguenards : « C’est parce qu’ils résistent quand on cherche à les appréhender ».
Tarik dément catégoriquement avoir lancé la moindre pierre ni le moindre caillou.
La juge a refusé de le remettre en liberté, et a ordonné un maintien en détention pendant 48 heures de plus, jusqu’à l’audience de dimanche, à la demande des policiers : « On a encore besoin de l’interroger ». La juge, tout en se prévalant du respect du droit (« on a le système judiciaire le plus moral du monde, n’est-ce-pas ? »), s’est pliée à l’oukase policier.
Alors, Salahedeen a demandé qu’au moins on le laisse en prison avec son fils, non seulement parce que ce dernier ne parle pas un mot d’hébreu et quasiment pas l’arabe non plus (c’est un jeune américain de passage, on le rappelle), mais surtout parce que le médecin de l’hôpital a prescrit la recherche de sang dans ses urines, car on craint que les brutes n’aient provoqué une hémorragie interne. Refus de la juge.
L’association Addameer appelle toutes les ONG et organisations de défense des droits de l’homme à assister, les plus nombreuses possibles, au procès de Tarik dimanche à Jérusalem.
Pendant, ce temps, les assassins de Mohammed n’ont pas d’inquiétudes excessives à se faire : « Dans les 45 minutes qui ont suivi son enlèvement, nous avons alerté la police, et lui avons fourni les photos, aussi bien des ravisseurs que de la plaque d’immatriculation du véhicule ayant servi au kidnapping. Mais rien : et les médias israéliens continuent, pour plusieurs d’entre eux, à diffuser la thèse empoisonnée d’un ’règlement de comptes’ familial », dénonce Salahedeen Abou Khdeir
Tarik quelques jours avant son agression ; jeunesse brisée
Source: electronicintifada
CAPJPO-EuroPalestine
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