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La Tunisie au bord de la faillite financière

Après l’agence de notation Moody’s en février 2021 qui octroyait une note rabaissée à B3 associée à des perspectives négatives, c’était au tour de Fitch ratings, début juillet, de dégrader la note tunisienne à B-, soit la dernière marche avant les abysses du défaut…

Le Président Saïed, aussi économe en explications sur ses visées politiques finales que dispendieux en déplacements impromptus, appelle à la baisse des prix des produits de première nécessité, dénonce des réseaux de corruption et d’affaires qui « affament » les Tunisiens, propose une « trêve » à 460 businessmen supposés véreux en se fondant sur un rapport rédigé… en 2011, évoque le montant faramineux de 13 500 milliards d’argent spolié à restituer, sans préciser s’il parle en dinars ou en bolivars, et érode méthodiquement la patience, et donc la confiance, des Tunisiens.

Pour renflouer en urgence les caisses de l’État, une délégation de « haut niveau » (ministre, gouverneur de la banque centrale, président de l’UTICA, le MEDEF tunisien) s’est rendue à Washington début mai dernier afin de « discuter » avec le FMI des nécessaires réformes à mettre en place et de leur mode de financement. Et dans le fol espoir d’être en mesure d’obtenir un nouvel accord de prêt d’un montant de… 4 milliards de dollars américains…

Depuis, le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, Ali Kooli, a été limogé par le Président Saïed début août. Il lui était reproché d’être injoignable et en villégiature en Italie. Le ministère n’a donc plus de vis-à-vis officiel à offrir et les négociations, s’annonçant déjà périlleuses, se retrouvent désormais au point mort.

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Vers un tour de vis supplémentaire?

En juillet et août 2021, la Tunisie s’est vaillamment acquitté du remboursement de deux emprunts obligataires assortis de la garantie des États-Unis pour un montant de 500 millions de dollars américains, chacun. À fin août 2021, le reliquat des échéances à rembourser d’ici le 31 décembre sur emprunts extérieurs est estimé à 1952 millions de dinars auxquels s’ajoutent 5337,5 millions de dinars concernant des tombées en bons du trésor, soit un total de plus de 7 milliards de dinars tunisiens à chercher… et à dégotter.

Il est fort probable que les réformes souhaitées depuis plusieurs années par le FMI, par ailleurs d’une manière de plus en plus insistante (réorientation des subventions publiques, réduction de la masse salariale de la fonction publique, etc.), ne voient pas le jour avant longtemps. Le Président Saïed, infatigable promoteur de l’indépendance nationale, n’y est clairement pas favorable et, surtout, bon nombre de ménages tunisiens verraient d’un très mauvais œil un tour de vis supplémentaire et de nouvelles restrictions. Avec des conséquences pouvant avoir un air de déjà-vu.

Mondafrique

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