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Etats-Unis: la plus grande université catholique élit la première vice-présidente musulmane de son Association étudiante

Derrière les murs de la prestigieuse université catholique DePaul, l’une des dix plus renommées des Etats-Unis, une prometteuse étudiante en neurosciences de confession musulmane a créé l’événement fin septembre…

Plébiscitée par une écrasante majorité de ses camarades dont elle a su gagner l’estime et la confiance, la très engagée Watfae Zayed, forte de son expérience du terrain, en sa qualité de sénatrice et porte-voix des étudiants de banlieue, a remporté une victoire éclatante qui a transcendé tous les clivages, toutes les différences. Une victoire qui a eu un fort retentissement à Chicago, dans et en dehors de l’écrin de verdure où est nichée depuis 1898, date de sa fondation, la plus grande université privée de l’Illinois.

Première vice-présidente musulmane de l’Association des Etudiants de la très prisée enceinte académique DePaul, qui doit son nom au prêtre français du XVIIème siècle, saint Vincent de Paul, la nouvelle figure de proue de la sphère estudiantine américaine n’a jamais fait mystère de son attachement indéfectible aux belles valeurs de l’islam, mais aussi à ses racines palestiniennes si chères à son cœur.

L’esprit de justice sociale et la solidarité chevillés au corps, Watfae Zayed, qui peut aussi se prévaloir d’être très impliquée au sein de la mosquée qu’elle fréquente assidûment, dispensant notamment des cours afin de promouvoir l’autonomisation et le leadership des femmes musulmanes, était dès le soir de son élection pleinement habitée par sa fonction.

Devant un public hétéroclite qui l’applaudissait, elle en a fait le serment avec solennité : elle sera à l’écoute de tous les étudiants, de toutes origines, sensibilités et obédiences, sa porte sera toujours ouverte pour entendre leurs doléances, leurs problèmes, leurs souffrances, et elle ne ménagera pas ses efforts pour défendre au mieux leurs intérêts.

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Soucieuse de l’intérêt général, Watfae Zayed n’en est pas moins désireuse de profiter des pouvoirs qui lui sont conférés pour représenter les intérêts particuliers, souvent méprisés ou bafoués, de certains étudiants relégués au second plan, quand ils ne sont pas stigmatisés, ou pire encore, diabolisés : les étudiants palestiniens ou issus d’autres minorités. Et là encore, elle n’a jamais caché cet axe fort de son programme, tout au long de sa campagne menée tambour battant.

« Les étudiants palestiniens, en particulier ces trois dernières années, ont été des cibles extrêmes à DePaul », a-t-elle vivement déploré lors de son discours de victoire, avant de clamer haut et fort : « Je m’engage à tout mettre en oeuvre, tout au long de mon mandat, pour aider à la fois l’ensemble des étudiants de DePaul, sans distinction aucune, et les étudiants palestiniens qui en ont grand besoin. Ils ont pâti de n’avoir jamais eu de porte-parole, mais aussi, et peut-être à cause de cela, du manque de respect de l’université à leur égard. Il est grand temps que cela change ».

Alors que les prémices de l’automne se font sentir à Chicago, il semble bien, à travers l’engouement qui s’est cristallisé autour de Watfae Zayed, qu’elles aient déjà fait souffler le vent du changement sur l’Université catholique la plus réputée du pays.

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