Cela aurait pu clore l’année en beauté, tel un joli conte de Noël au cœur de la France profonde qui ensoleille la grisaille du lourd climat national, mais l’histoire de la paroisse Saint-Eloi désaffectée du terroir vierzonnais, dans le Cher, trop merveilleuse pour enchanter notre quotidien, ne commencera pas par l’expression de Charles Perrault : « Il était une fois une petite église de campagne, mise en vente et devenue… » tout, sauf une petite mosquée dans la prairie berrichonne…
L’affaire était certes loin d’être conclue lorsque la communauté musulmane locale avait approché, début octobre, l’économe du diocèse de Bourges afin de manifester son grand intérêt et son intention de l’acquérir, suscitant un emballement médiatique à mille lieues de l’univers fabuleux du conte, mais en plein dans la controverse prosaïque qui a fait sortir du bois tous les esprits chagrins, les apeurés, les scandalisés.
Un son de cloche qui semblait sonner le glas d’une transformation inédite dans le paysage local et hexagonal, mais qui n’avait rien d’une hérésie puisque la petite paroisse sans paroissiens aurait trouvé un second souffle spirituel en résonnant d’autres invocations.
Dans ce conte de « faits », où l’on évoque officiellement une salle de prière trop petite pour la communauté musulmane, la réalité a finalement rompu la magie de ce qui promettait d’être le beau pied de nez de Vierzon aux artisans de la haine, et l’église Saint-Eloi sera bientôt la propriété de la Confrérie des charitables de Saint-Eloi, une organisation laïque ancienne, qui a demandé un délai de six mois pour collecter les 170 000 euros exigés.
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