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La lamentable Histoire de l’association Vivre l’Islam et de l’émission musulmane sur France 2 (partie 1 sur 5)

 Il existe sur la chaîne de télévision publique, depuis une quinzaine d’années, une émission musulmane régulière, diffusée chaque dimanche matin, avec les autres émissions religieuses d’autres confessions. Certains musulmans de France et d’autres pays tentent de la regarder mais l’on ne sait pas grand chose en général de la manière dont elle est fabriquée, élaborée, réalisée. Aussi, nous avons tenté, alertés par des informations qui avaient pu nous parvenir à travers nos contacts, de savoir ce qui se passait exactement autour de cette émission dont le fonctionnement nous semble opaque, étrange, insaisissable. Sans doute d’ailleurs n’aurions nous pas eu de renseignements, sinon quelques affirmations de la langue de bois, si des résistances à ces fonctionnements et des volontés de pratiquer autrement, dans le respect d’un cadre et de formes démocratiques, ne s’étaient pas manifestées depuis quatre années, depuis la création de la nouvelle association chargée de l’émission.

Cette résistance est le fait de quelques rares personnes de l’association mise en place en 1998 sur l’initiative du Ministère de l’Intérieur chargé des cultes. Elle conduit à remettre toujours sur le tapis l’exigence de moralité, de légalité, d’efficacité et de qualité. Les dix épisodes qui vont suivre montrent, autour du combat du principal de ces résistants à la combine, à la politique des arrangements médiocres, combien il est difficile de lutter contre ceux qui mettent au service de leurs intérêts strictement personnels, une émission qui devrait permettre aux musulmans de se sentir fiers de leur héritage de spiritualité, de culture et de civilisation. Actuellement toutes les tentatives de sortir de la situation honteuse à tous égards dans laquelle se sont installés les principaux responsables de cette association et de cette émission ont été vouées à l’échec et des gens ont passé du temps et dépensé de l’énergie en vain pour lutter contre ce qui est une véritable corruption. Nous voudrions simplement souhaiter que nos dix épisodes aient une suite heureuse et que l’émission musulmane à la télévision publique arrive un jour à être ce qu’elle peut être, tenant compte de la richesse, de la variété, de la complexité et de l’ampleur de notre héritage islamique. Nous avons donné des pseudonymes aux protagonistes de cette histoire, pour mieux la suivre, dans le respect des personnes, même de celles qui ne méritent pas ce respect. Nous sommes à la disposition, dans la mesure de nos possibilités, de ceux qui voudront en savoir plus ou connaître la suite

PREMIER EPISODE : LA CURIEUSE NAISSANCE DE L’ASSOCIATION « VIVRE L’ISLAM » (deuxième moitié de l’année 1998)

A partir de l’été 1998, à la suite de tensions dans l’association « Connaître l’islam », le ministère de l’intérieur s’est ingéré dans les affaires internes de l’association productrice de l’émission télévisuelle musulmane du dimanche matin sur France 2. Il l’a fait en particulier à la suite de l’intervention d’une personne qui assumait la responsabilité essentielle du contenu des émissions depuis des années. Cette personne avait été mise en cause à l’intérieur de l’association « Connaître l’islam » par le président et certains membres. Menacée dans sa position, elle décide d’intervenir auprès du responsable du dossier de l’islam à l’époque au Ministère en vertu d’une amitié ancienne qui la liait avec ce politique. Nous appellerons Makir cette personne, inamovible depuis des années et toujours présente et malfaisante malgré toutes les tentatives d’assainissement relatées dans l’histoire qui suit.

C’est en fonction de cette circonstance surtout qu’il a été décidé au Ministère de remplacer « Connaître l’islam » par une nouvelle association chargée de chapeauter l’émission télévisuelle. Les membres du cabinet ont dans ce sens pris des contacts avec un certain nombre de responsables d’association de musulmans et de personnes liées aux fonctionnaires du Ministère. Des intellectuels ont aussi été contactés. Certains ont considéré qu’une initiative venant du Ministère pour mettre en contact et en action des musulmans d’un bon niveau de compétence dans une telle entreprise, n’avait rien d’inacceptable et ils se sont impliqués dans le projet.

C’est ainsi qu’a été constituée « Vivre l’islam », en remplacement de « Connaître l’islam », avec un Conseil d’administration, un bureau et une présidente. Très vite cette présidente, imposée par les membres du Cabinet, a été contestée et écartée par son bureau, du fait qu’elle est apparue comme une créature des politiques et parce qu’elle ne paraissait pas dotée d’une réelle autorité morale et intellectuelle.

Un président par intérim a donc a été nommé par le bureau au mois de juillet 1998, jusqu’à la fin de l’année, en attendant la réunion d’une Assemblée générale pour début 1999. Nous appellerons ce président Moukhbir. Les responsables du cabinet du ministre ont été un moment affectés de cette manifestation d’indépendance et de la révocation de la présidente choisie par eux. Ils ont été rassurés par le fait que Moukhbir était tout de même lié par des relations d’amitié avec l’un d’entre eux, fonctionnaire de police, et finalement tout à fait soumis et manipulable.

Les membres du bureau étaient au nombre de six, un président, Moukhbir, un vice-président, (à savoir Makir, le transfuge contesté de « Connaître l’islam »), un Trésorier,(un Comorien qui disparaîtra très vite avec la misérable petite somme que le Ministère avait versée pour les premiers frais), un Secrétaire général, que nous nommerons Hasidate plus deux assesseurs, que nous affublerons des pseudonymes de Zougagui et Mounsif. Ils ont entrepris les premières réflexions avec France 2 pour un nouveau projet éditorial. Très vite le Trésorier comorien disparaît comme on l’a dit et sa charge est confiée à un des deux assesseurs, Zougagui, le bureau ne comportant plus désormais que cinq personnes, avec les mêmes fonctions et un seul assesseur, un intellectuel, Mounsif, qui va vite se révéler comme un sérieux empêcheur de magouiller en rond.

Sur l’initiative de ce dernier, le contact a été gardé avec l’ancien réalisateur, seul vrai professionnel de l’audio visuel encore présent dans le projet. Mais il est apparu que la présence de cette personne ne convenait pas aux membres du cabinet du Ministre de l’époque et au président de l’association. C’est donc avec le conseil d’un autre réalisateur, non musulman, que les négociations avec France 2 se sont effectuées, à la demande de Mounsif. Mais le besoin de conseil de professionnels n’était pas partagé par les autres membres du bureau qui ont cru pouvoir mener les négociations sans se faire assister ni de juristes compétents ni de consultants connaissant l’audio visuel. De plus, au moment où les discussions ont commencé avec France 2, le ministre de l’intérieur est tombé malade, comme chacun s’en souvient et les incertitudes causées par cette maladie ont compliqué le dossier. Quoi qu’il en soit, un producteur délégué a été nommé en la personne de Mounsif, unanimement reconnu comme le plus apte à assumer cette responsabilité. Ce dernier aurait souhaité constituer une équipe et promouvoir une méthode mais les autres membres du bureau, qui l’avaient nommé avec l’assentiment du ministère, ont considéré que l’équipe devant travailler sous sa responsabilité était le bureau lui-même. Ainsi le producteur délégué était-il en même temps subordonné au bureau, ce qui est normal, et supérieur hiérarchique des membres du bureau qui s’étaient imposés à lui comme ses collaborateurs. Il y avait de ce fait une absurdité fonctionnelle qui rendait difficile un travail cohérent. Il y avait également une entorse déontologique grave dans la mesure où des membres d’un bureau associatif accaparaient les postes d’employés de l’association payés pour accomplir le travail répondant à sa mission. Mounsif a tenté de faire comprendre un tel point de vue. Il n’a pas été entendu. Il a démissionné du bureau dès janvier 1999 pour s’imposer à lui-même l’exigence déontologique qu’il mettait en avant mais est resté à son poste de producteur pour assumer au moins le démarrage du projet.

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DEUXIEME EPISODE  : UN DEMARRAGE EXPERIMENTAL QUI TOURNE COURT (première moitié de l’année 1999)

Pendant ce temps, (nous étions fin 1998 début 1999), les négociations continuaient avec France 2. Le souhait du producteur délégué Mounsif demeurait d’éclaircir les choses et de disposer au moins de la connaissance des budgets pour aboutir à une gestion maîtrisée. Ces données n’ont jamais été fournies et une convention a été signée entre la chaîne publique et l’association. Cette convention entérinait un statut d’exception pour les musulmans puisque les autres émissions religieuses fonctionnent sans convention écrite. Apparemment le principe du contrat écrit peut sembler plus sain mais ce n’est pas le cas puisque la chaîne profite du fait à cette époque pour se défausser sur l’association de la gestion et du paiement du personnel. Ce paiement par ailleurs est rendu extrêmement aléatoire puisque les sommes allouées à l’association sont tout à fait insuffisantes pour y faire face. Il est clair dès cette époque pour les gens à la fois honnêtes et lucides que la chaîne publique se moque éperdument de la qualité des émissions religieuses et qu’elle ne souhaite rien d’autre que s’en décharger le plus possible auprès de n’importe qui et y dépenser le moins d’argent qu’elle pourra. Avec un décor chez le plus minable des animateurs populaires de la télévision poubelle, on fabrique deux émissions musulmanes. Aux yeux des membres du bureau cela n’a guère d’importance et Moukhbir, Makir, Zougagui et Hasidate apparaissent surtout préoccupés de s’assurer des postes d’employés de l’association, rétribués pour travailler, sans aucune compétence professionnelle, dans le milieu de la télévision qui a le pouvoir de fascination que l’on sait. Mounsif, déjà sans pitié, pour les ego des uns et des autres, a interdit toute parution à l’écran et s’il n’a jamais réussi à imposer ses conceptions déontologiques par ailleurs, il a introduit un peu de décence sur ce point et jamais personne ne s’est montré, le peu de temps qu’il est demeuré en fonction. Après son rapide départ, Moukhbir, très satisfait de son image, n’a guère résisté. Makir, plus prudent et moins vaniteux, s’est quelquefois montré. On a pu voir Zougagui de dos mais jamais Hasidate. Mais, comme ce dernier est plutôt content de sa voix, il se fait entendre lui-même à toutes ses émissions. La position de Mounsif sur le problème des voix était comme pour tout le reste, de faire appel à des compétences et il tenta de faire lire les textes par de vrais comédiens professionnels, le peu de temps qu’il s’activa dans l’émission. Il aurait fallu continuer dans ce sens, en profitant des leçons de cette expérience, qui ne fut pas systématiquement concluante. Mais les membres du bureau-employés de l’association ayant à la fois les talents d’auteurs, de lecteurs, de journalistes, d’islamologues, de décorateurs, de présentateurs et d’autres encore, cela fut bientôt inutile.

Finalement, la convention liant l’association avec France 2 fut signée sous la pression du ministère. Malgré ce qui avait été décidé, aucune assemblée générale extraordinaire n’a été réunie début 1999, nonobstant les pressions de Mounsif dans ce sens. Le président provisoire, Moukhbir, s’est lui-même pérennisé. Quelques nouveaux membres ont été recrutés, d’une part pour répondre au souhait des responsables du ministère de l’intérieur et sur la pression de Mounsif, qui défendra toujours le principe d’une ouverture de l’association aux meilleures compétences. Il n’y eut aucune vie associative réelle ensuite et aucune assemblée générale ne fut réunie la première année par ceux qui auraient du la convoquer. Il n’y en aurait qu’en juin 2000, comme nous le verrons plus tard, sur la pression de Mounsif soutenu par certains autres membres de l’association.

En ce début de l’année 1999 les dernières mises au point avec France 2 avaient lieu. Mounsif, ayant démissionné du bureau, n’y prenait plus part. Il s’employait à constituer des programmes à long terme et à mettre au point des méthodes de travail. A ce moment, était entré dans le circuit un réalisateur non musulman, apparemment compétent, expérimenté et intéressé par le projet. C’était un responsable syndical à France 2 et Mounsif, en l’absence de toute autre compétence disponible, pensait qu’il pouvait être d’un excellent conseil.

Pendant les premiers mois de l’année, la préparation des premières productions se faisait en fonction d’un certain nombre de principes. Le premier de ces principes était d’engager longtemps à l’avance la préparation de ces émissions. Le second principe était de faire appel aux compétences de vrais spécialistes des multiples disciplines de l’islamologie et de la civilisation musulmane, de les faire travailler et de les rétribuer en tant qu’auteurs. Ainsi, en accord avec les professionnels de l’audio visuel, des textes circonstanciés, rédigés par ces spécialistes, payés légalement en droits d’auteur, devaient servir de point de départ pour les réalisateurs qui élaboreraient sur cette base leur synopsis et travailleraient à leur réalisation.

Malheureusement, les membres du bureau de l’association ont considéré que cet appel à des spécialistes n’était ni opportun ni utile et ils se sont imposés au producteur délégué comme pratiquement les seuls auteurs auxquels il pourrait recourir. Ce dernier a accepté de considérer que la chose pouvait se concevoir pendant la période de démarrage et n’en a pas fait un cas de rupture. Il a donc commencé à solliciter ses partenaires imposés pour rédiger les documents écrits sur les premiers thèmes prévus au programme. A peu d’exception près, ces documents ne sont jamais arrivés ou ils se sont révélés d’une très faible qualité. C’est donc lui-même qui a du rédiger des textes ou recourir à sa production personnelle, heureusement non négligeable, pour les premières émissions du mois d’avril 1999, date de début des émissions produites par « Vivre l’islam », et pour certaines de celles qui étaient prévues pour la suite.

A suivre…

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