Agité comme un chiffon rouge dans les débats français sur le « séparatisme » et le rapport des musulmans aux lois de la République, le mot « charia » n’apparaît pourtant qu’une seule fois dans le Coran. L’historienne et anthropologue Jacqueline Chabbi fait le point.
Peu de mots provoquent en France des réactions aussi virulentes que celui de « charia ». Certains disent craindre de se voir « imposer la charia » par des « musulmans conquérants » dans un avenir proche. La charia aujourd’hui, c’est donc un peu le chiffon rouge, générateur de fantasme collectif. Ce mot épouvantail ne manque pas de se trouver automatiquement associé avec ceux d’islam et de Coran. Certes, on ne saurait nier que charia soit un mot arabe et qu’il soit lié à l’islam. Mais, contrairement à l’opinion commune, y compris musulmane, pour le Coran c’est une toute autre histoire et cela, les non-musulmans comme les musulmans eux-mêmes n’en ont en général aucune idée.
Du point de vue de l’islam, que le mot soit présent dans les discours de l’islam contemporain, et notamment dans les salafismes, est un fait indéniable. En revanche, qu’il soit fondateur de législation dans la temporalité longue de l’islam est une autre affaire. Concernant d’abord le texte du Coran, alors que l’on pourrait croire que le mot y est central, on a de quoi être déçu. On ne trouve rien qui ressemble à la charia invoquée aujourd’hui comme recouvrant une soi-disant loi islamique que les musulmans seraient tenus d’appliquer à la lettre car relevant d’une injonction divine. Si une telle législation devait exister dans le Coran, en tout état de cause, elle ne se nomme pas charia.
Une « législation » coranique spécifique ?
Le mot sharî’a(t) en transcription de l’arabe est utilisé une fois et une seule dans le Coran (sourate LXV, verset 18). Le radical de ce mot désigne le fait de « s’engager » dans quelque chose ou de « commencer » quelque chose. C’est également le sens du mot de même racine, shir’a(t), présent lui aussi une seule fois (sourate V, verset 48). Ces deux termes s’inscrivent donc dans le registre coranique très bien représenté de ce qu’on peut appeler les mots de piste. Au regard de l’anthropologie historique, cela renvoie évidemment au milieu naturel de l’Arabie aride, dans lequel il fallait toujours réussir à rester sur la bonne piste, puisque s’égarer conduisait à la mort. Le mot sharî’a(t) présente en plus cette particularité qu’il est lié à la piste qui conduit un troupeau – des chameaux dans le milieu d’origine – à un point d’eau affleurant, ce qui évite un puisage long et épuisant.
Alors charia ou pas, peut-on parler d’une législation réputée d’essence divine et innovante qui serait celle du Coran ? Un croyant musulman répondra sans doute par l’affirmative. Au contraire, un historien ne pourra répondre que par la négative. La « législation » qui transparaît en divers passages du Coran ne peut être que celle déjà existante dans sa société d’émergence, celle des tribus de l’Arabie et de son temps, le VIIe siècle. Par rapport aux règles qui régissaient cette société soumise à des contraintes vitales écrasantes, le Coran n’invente rien, il ne fait que confirmer l’existant, notamment quand il y est dérogé. Ainsi doit-il condamner, à son grand embarras, le meurtre intervenu pendant un mois considéré sacré, un temps durant lequel toute action violente était traditionnellement proscrite (sourate II, verset 217).
Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que la plupart des aspects législatifs du Coran soient à situer en période dite médinoise. Muhammad est alors engagé dans un jeu politique pour faire triompher sa cause. Il doit réguler la conduite de ses partisans, notamment les jeunes bédouins indociles, dans l’opulente oasis de Médine où il a été accueilli. Il ne faudrait surtout pas qu’il y soit pris en défaut au risque de l’expulsion, ikhrâdj, comme celle dont il est menacé dans la sourate LXIII, verset 8. Un tel passage montre à l’évidence que, dans la réalité de l’histoire, Muhammad n’a pas été le chef incontesté de la umma musulmane que beaucoup fantasment aujourd’hui. Il a dû, jusqu’au bout, composer avec les puissants chefs de clan de l’oasis médinoise.
Cet article est du délire du venin sans aucune base ni preuve !
L’islam est la religion dotée de charia (code de vie).
Il y a école dans la charia,
Il n y a pas école dans la croyance, parce que le concept de dieu définit la croyance.
Ce code de vie dérange les pouvoirs actuels chez les musulmans, matériellement, du point de vue économique.
Par le passé, la tribu du prophète refusait l’islam, parce qu’il touche à l’ordre économique qu’ils avaient.
Ce code dérange le monde non musulman, parce que le monde moderne a toujours cadré la religion par la pensée humaine, chose irréalisable avec l’islam.
Le prophète composait avec tout le monde, pour une seule raison :
Traduction sourat la plume verset 4 : ” Et tu es certes, d’une moralité éminente”.