in ,

Indonésie : l’arrestation fracassante d’un dignitaire musulman, qui autorisait les femmes à prêcher et prier à côté des hommes

Le pouce levé en signe de résistance face à ses farouches détracteurs et censeurs de l’islam rigoriste, esquissant un léger sourire narquois, Panji Gumilang, 77 ans, un haut dignitaire musulman indonésien, ne s’est pas laissé impressionner par son arrestation fracassante.

Devant des caméras qui n’en ont pas perdu une miette, le célèbre prédicateur a été interpellé, la tête haute, par une escouade de policiers. Jusqu’à ce mardi 1er août 2023 fatidique, il présidait aux destinées de l’école islamique Al-Zaytun, au coeur de la province majoritairement musulmane de Java occidental, la plus peuplée d’Indonésie.

Qu’a-t-il fait pour tomber à ce point en disgrâce ? Panji Gumilang a eu le tort d’être un peu trop progressiste en se prononçant en faveur de l’imamat pour les femmes, plaidant pour qu’elles dirigent la prière tout en autorisant à ce qu’elles prient à côté des hommes, dans une société indonésienne qui est manifestement réfractaire à de telles avancées. 

« Ses prises de position ont heurté la société indonésienne », a souligné Andreas Harsono, spécialiste de l’Indonésie au sein de Human Rights Watch. « Panji Gumilang a toujours promu l’égalité des sexes au sein de l’islam et cela a provoqué la colère des conservateurs. Il n’y a pourtant rien de mal à ce qu’un religieux musulman défende les droits des femmes, quelque chose ne va vraiment pas avec les lois sur le blasphème », a-t-il ajouté.

Publicité
Publicité
Publicité

Le septuagénaire, décrié pour ses méthodes pédagogiques jugées peu orthodoxes, dirigeait jusqu’alors une école islamique accueillant 5000 élèves. Il a fini par s’attirer les foudres des groupes conservateurs, et se retrouve aujourd’hui embastillé pendant au moins 20 jours. 

L’accusation de « blasphème et de discours de haine » plane sur lui, même si le porte-parole de la police nationale, Ahmad Ramadhan, ne l’a pas explicitement formulé ainsi, se contentant de préciser que son interpellation intervenait suite à plusieurs plaintes déposées à son encontre.

« Les enquêteurs ont intenté une action en justice », a-t-il déclaré, en expliquant que « Panji Gumilang sera détenu et interrogé dans le centre de détention de l’Agence d’enquête criminelle pendant au moins 20 jours ». S’il est reconnu coupable de blasphème et de discours de haine, ce haut dignitaire musulman pourrait encourir une lourde peine de prison, jusqu’à 10 ans maximum.

Dans une Indonésie qui, bien qu’ayant toujours prôné la tolérance et le pluralisme, fait face à une montée du conservatisme religieux depuis quelques années, Panji Gumilang compte toutefois de fervents soutiens parmi les 231 millions de fidèles qui peuplent le plus grand pays à majorité musulmane du monde.

Publicité
Publicité
Publicité

Un commentaire

Laissez un commentaire
  1. Par définition de l’islam,
    La mosquée n’est pas une obligation pour la femme, ce n’est pas interdit non plus.
    La mosquée est une obligation pour l’homme.

    Cet homme, a qui manque une boule, est peut être de religion imamite
    Chez le temple du feu, la femme est la matrice.
    Officiellement, le pouvoir est huseinite,
    Officieusement, le pouvoir est Shahrbānū, princesse sassanide et épouse de Husein.

    Le Kalife Omar avait laissé la liberté à cette princesse d’épouser l’homme de son choix.

    Omar ne savait pas qu’on allait faire de l’islam un coctel , sinon il aurait peut être imposer à cette femme d’épouser un non musulman, en gardant toujours la liberté du choix de l’homme.

Laisser un commentaire

Chargement…

0

En Tunisie, les migrants chassés dans le désert sans eau ni nourriture

1966 : reportage sur les jeunes algériens en France