Aux paysans qui assistent impuissants à la destruction de leurs oliviers
Aux familles qui subissent la terreur des perquisitions nocturnes
Aux Gazaouis qui ont perdu leurs maisons et campent sous la tente depuis des années
Aux mères qui voient leurs enfants arrêtés et jetés en prison
Aux Gazaouis privés d’eau potable et d’électricité
Aux enfants de Cisjordanie qui n’ont jamais pu voir la mer pourtant si proche.
Aux prisonniers qui meurent parce qu’on leur a refusé des soins
Aux hommes qui supportent des heures d’attente aux check-points sous le soleil de plomb
Aux familles expulsées de Jérusalem pour laisser place aux colons
Aux paysans dont l’armée confisque les terres pour construire des routes et des colonies
Aux pêcheurs de Gaza qui jouent leur vie sur la mer polluée
Aux parents des combattants dont la maison est rasée en représailles
Aux enfants qui lancent des pierres et perdent leur vie
Aux journalistes qui sont la cible des soldats
Aux pères de famille obligés de détruire eux-mêmes les maisons qu’ils ont construites
A tous les enfants traumatisés par les bombardements, aux multiples handicapés à vie
A ceux qui hurlent dans la nuit dans leurs maisons en flammes
Aux petites victimes qui jouaient sur la plage de Gaza et sont tombées sous les balles
Aux professeurs qui insufflent l’histoire aux écoliers
Aux infirmiers victimes de leur courage
Aux veuves qui luttent pour nourrir leurs enfants
Aux habitants de Jénine et de Naplouse qui subissent agressions et couvre-feux
Aux vieux qui n’espèrent plus revoir leurs fils emprisonnés
Aux jeunes Gazaouis qui défient la pesanteur dans les ruines des immeubles pour éprouver leur liberté
Aux blessés qu’on empêche d’être secourus et dont le sang se vide
Aux croyants qui prient et protègent Al-Aqsa de leurs mains nues et aux jeunes combattants qui offrent leur vie toute neuve
A tous ceux qui pourraient partir et qui restent parce que c’est leur pays et qu’il faut le défendre,
Enfin à tous les fils et filles de la Palestine qui, depuis un siècle, résistent jour après jour, dans l’indifférence ou la complicité du monde, notre tendresse et notre admiration.
Martine Sevegrand
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