Conservé précieusement par l’imam Asad Zaman, le co-fondateur de la Muslim American Society du Minnesota, un magnifique exemplaire du Noble Coran, orné de feuilles d’or et aux dimensions exceptionnelles, a été extrait de son écrin à Minneapolis, au cours d’un lundi 3 janvier mémorable.

Conçu spécialement pour les cérémonies d’assermentation des vainqueurs des urnes musulmans, toujours plus nombreux dans le Midwest des Etats-Unis, ce Coran spécial sur lequel, depuis dix ans, les nouveaux acteurs de la politique américaine prêtent serment et apposent leur signature, a été exhibé avec fierté par trois jeunes élus locaux : Jeremiah Ellison, Jamal Osman et Aïsha Chughtai.

Incarnation du renouveau au sein du Conseil municipal de Minneapolis, au terme d’une campagne de terrain menée tambour battant, ces trois outsiders de confession musulmane, qui peuvent se targuer d’avoir déjoué tous les pronostics, ont feuilleté avec émotion les huit pages que contient cet exemplaire unique du Livre Saint, admirant ses belles enluminures et s’imprégnant de ses versets riches de sens, avant de s’asseoir à une table pour le signer à tour de rôle. 

Dans la vaste bibliothèque de l’Hôtel de Ville, sous les crépitements des flashes, Jeremiah Ellison, Jamal Osman et Aïsha Chughtai ont eu l’immense honneur de perpétuer une tradition désormais immuable : ils ont ajouté leur nom à une liste prestigieuse de personnalités politiques musulmanes du Minnesota qui leur ont ouvert la voie, à l’instar de la charismatique Ilhan Omar, la première parlementaire voilée et farouchement pro-palestinienne à siéger sous la coupole du Capitole, à Washington.

Moment historique pour l’ensemble de la communauté musulmane du Minnesota, la prestation de serment de ces trois étoiles montantes de la politique locale, rayonnantes de bonheur, a mis en joie celui qui, il y a dix ans de cela, a eu l’idée de créer un Coran dédié à ce grand rituel empreint de solennité : l’imam Asad Zaman. 

« Il n’y a jamais eu autant de conseillers municipaux musulmans à Minneapolis ! », s’est-il exclamé, les yeux brillants, lors d’une conférence de presse. « Ce Coran de cérémonie unique en son genre a été utilisé par plus d’une douzaine d’élus musulmans, dont certains jouissent aujourd’hui d’une notoriété nationale », s’est-il félicité. 

A l’unisson, Aïsha Chughtai, l’heureuse nouvelle entrante au sein de la mairie de la ville qui l’a vue naître, a fait observer malicieusement en savourant son effet auprès des médias: « Devant le succès des candidats musulmans aux scrutins locaux, très bientôt, nous allons manquer d’espace dans ce Coran ! ».

De son côté, déjà pleinement habité par sa mission qui lui confère, non pas des privilèges, mais des devoirs et des responsabilités, Jamal Osman nourrit l’espoir qu’une plus forte représentation de musulmans dans le saint des saints du pouvoir local facilitera l’adoption de mesures favorables à ses coreligionnaires, sur le front de l’emploi et du logement notamment, sans oublier l’inscription au calendrier des fêtes musulmanes et des heures de prières. 

Il est à noter que d’éminentes personnalités politiques musulmanes américaines, parmi lesquelles figurent Keith Ellison, actuel procureur général du Minnesota et premier élu du Congrès à s’être réclamé de l’islam, ainsi que Rashida Tlaib, la représentante du Michigan d’origine palestinienne, ont choisi de prêter serment sur la copie personnelle du Saint Coran de Thomas Jefferson.

A cet égard, nous vous proposons de voir ou revoir notre vidéo intitulée : « L’intérêt méconnu pour le Coran de Thomas Jefferson, un des pères fondateurs de l’Amérique»