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Est-il licite d’établir l’égalité dans l’héritage en Tunisie ?

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Le guide du musulman perplexe

Khalid Chraibi

                                                               A Mme Rachida Benchemsi

« Les oulémas n’ont pas le monopole d’interprétation de la charia. Evidemment ils doivent être consultés au premier plan sur les questions de la charia. (Mais) ce ne sont pas eux qui font la loi religieuse, de même que ce ne sont pas les professeurs de droit qui font la loi, mais les parlements »                                                                     (Ahmed Khamlichi, Point de vue n° 4)

La question centrale du débat sur la réforme de l’héritage en Tunisie est la suivante: “Est-il licite, dans un pays musulman comme la Tunisie, en restant dans le cadre d’application de la charia, de réviser les règles de répartition de l’héritage énoncées dans le Coran, comme le proposent les autorités politiques et religieuses du pays? Ou bien cela serait-il illicite, parce que les règles coraniques sont immuables?”

En principe, la réponse est claire. Pendant plus de treize siècles, les oulémas musulmans ont étudié dans tous ses aspects la question de ce qui est licite et ce qui ne l’est pas en droit musulman. Pour l’écrasante majorité des oulémas et des musulmans de manière plus générale, la réponse serait donc la suivante: La modification des règles de partage de l’héritage énoncées dans le Coran serait illicite, parce que les règles coraniques sont, de par leur nature même, absolument immuables. Elles sont valables en tous temps et en tous lieux dans les communautés musulmanes à travers le monde. Elles doivent donc être respectées et appliquées à la lettre.

Mais, la question n’est pas réglée pour autant. Car, quand le musulman curieux se tourne vers le domaine d’application de ce principe, il se trouve confronté, dans les faits, à une situation très différente de celle à laquelle il se serait attendu.

En pratique, le droit musulman appliqué dans une communauté contemporaine diffère sensiblement, sur des points parfois cruciaux, de celui étudié dans les manuels de référence de la charia et dans les écrits des grands théologiens du passé.

Il existe, ainsi, une véritable dichotomie entre la théorie et la pratique sur de nombreux points de droit musulman. Les règles de la charia, telles qu’elles sont appliquées en Tunisie aujourd’hui, en offrent une bonne illustration.

– de nos jours, le citoyen tunisien n’a pas le droit de posséder des esclaves, alors que ce n’est pas interdit par le Coran ; de fait, l’esclavage a été aboli en Tunisie dès 1846, à une époque où la France continuait de le pratiquer dans ses colonies ;

– on ne coupe plus la main du voleur dans ce pays ;

– on ne lapide plus jusqu’à la mort le couple adultère ;

– on n’applique plus la loi du talion (oeil pour oeil, dent pour dent) ;   

– la sanction du meurtre ne se négocie plus entre les parties concernées, jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé ; le meurtre fait l’objet de poursuites pénales dans le cadre du système judiciaire moderne du pays ;

– le droit commercial moderne, inspiré des codes occidentaux, s’est substitué aux règles de commerce énoncées dans le Coran et développées par les oulémas au cours des siècles ;

– le droit de la banque, de la finance et des assurances, inspiré des codes occidentaux, s’est substitué aux règles relatives à ces domaines énoncées dans le Coran.

Il faut souligner que tous ces changements ne sont pas propres à la Tunisie, mais se retrouvent, de nos jours, dans l’écrasante majorité des pays et communautés musulmans à travers le monde.

Mais, le droit musulman appliqué en Tunisie se démarque de manière fondamentale de certaines règles de la charia qui sont scrupuleusement appliquées aujourd’hui dans les autres pays musulmans. Par exemple :

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– la polygamie est interdite en Tunisie, alors qu’elle est permise dans les règles coraniques et dans l’écrasante majorité des pays musulmans (mais souvent entourée de nos jours, dans nombre de ces pays, de conditions destinées à en restreindre dans la mesure du possible le champ d’application) ;

– la répudiation est interdite, alors qu’elle est permise dans les règles de la charia et encore pratiquée de manière courante dans l’écrasante majorité des pays musulmans (associée, encore une fois, dans certains de ces pays, à différentes conditions qui en restreignent plus ou moins sévèrement le champ d’application) ;

– en Tunisie, lors de la répartition d’un héritage, quand il n’existe que des héritières directes, elles bénéficient de l’intégralité de l’héritage, alors que les règles énoncées dans le Coran prévoient, dans cette situation, de faire bénéficier d’autres personnes de différentes parts de cet héritage ; il s’agit là d’un changement fondamental par rapport aux règles coraniques sur cette question, qui fait déjà partie du droit tunisien ; mais tous ceux qui affirment qu’ils s’opposent, aujourd’hui, à la révision des règles de partage de l’héritage parce que « ce serait contraire à la charia » semblent ignorer que ce changement existe déjà ;

– une tunisienne musulmane a le droit d’épouser un non-musulman, alors que dans tous les autres pays et communautés musulmans, on exige au préalable la conversion du non-musulman à l’islam, avant que le mariage ne puisse être juridiquement conclu.

La question se pose, évidemment: “Est-ce que toutes ces nouvelles règles de droit tunisien qui ont été substituées à celles énoncées dans le Coran respectent les principes et les règles de la charia et font donc partie intégrante de cette dernière ? Ou bien, en les adoptant, le législateur tunisien est-il sorti du cadre de la charia pour se placer dans celui, par exemple, de la “laïcité”?”

Avant de répondre à cette question, il faut voir, dans les faits, l’état des lieux dans les autres pays musulmans. On constate alors que l’écrasante majorité des Etats et communautés musulmans à travers le monde a cessé d’appliquer un nombre considérable de règles coraniques et leur a substitué de nouvelles dispositions juridiques. Le monde musulman dans son ensemble a donc ressenti, à travers l’histoire, le besoin d’adapter certaines règles coraniques qui ne répondaient plus aux besoins et ne correspondaient plus aux conditions de vie des sociétés musulmanes et du monde au sein duquel elles évoluaient.

Or, il ne s’agit pas d’une décision concertée. Chaque Etat a agi librement et souverainement en la matière. Pourtant, bien qu’agissant séparément, mais en s’inspirant probablement les uns des autres, les autorités politiques et oulémas de tous ces différents pays ont adopté de nouvelles règles très similaires les unes aux autres. Il y a donc un consensus dans la communauté musulmane dans son ensemble sur le fait que les nouvelles règles, tout comme celles auxquelles elles se substituent, respectent parfaitement les principes et les règles de la charia et sont donc partie intégrante de cette dernière. 

Il serait ainsi possible de parler d’une nouvelle donne juridique en droit musulman à travers le monde. Par exemple, en Tunisie, certains de ces changements de règles juridiques se sont effectués avant que le pays ne soit occupé par la France, d’autres au cours de la période d’occupation, et d’autres encore après que le pays ait retrouvé son indépendance.

Quelle que soit la période au cours de laquelle ces changements ont été effectués, nul dans le pays (ni les oulémas, ni les partis politiques, ni la population en général) n’a contesté leur licéïté, ni réclamé leur annulation à quelque moment que ce soit par la suite et ce, quel que soit le régime en place, et quel que soit le discours tenu par des politiciens à des fins électorales à des moments donnés.

Même les plus conservateurs des théologiens et des hommes politiques tunisiens ont donc accepté la nouvelle donne juridique et définitivement tourné la page sur l’ère où l’esclavage était officiellement autorisé dans le pays ; où l’on coupait la main du voleur ; où l’on lapidait jusqu’à la mort le couple adultère ; ou bien où la polygamie et la répudiation étaient légales et pouvaient être librement pratiquées.

Tous ces changements, même quand ils se démarquent clairement et totalement des règles pertinentes énoncées dans le Coran, ont été acceptés dans le passé, et sont définitivement rentrés dans les mœurs des Tunisiens d’aujourd’hui comme allant de soi, dans le contexte d’une société musulmane moderne qui essaie de se faire sa place dans le monde du 21è siècle. Le même constat s’applique, à des degrés divers, à l’écrasante majorité des Etats et communautés musulmans contemporains.

Est-ce à dire, dans ces conditions, que les autorités politiques et religieuses des Etats musulmans, ainsi que leur population dans son ensemble, considèrent qu’il est licite, dans certaines circonstances, de changer les termes d’application de certaines règles coraniques, ou même de cesser de les appliquer ?

C’est la conclusion qu’on pourrait effectivement tirer des faits étudiés, que ce soit en Tunisie ou dans le reste du monde musulman.

La question se pose alors : « Comment cela affecte-t-il la question de l’égalité dans l’héritage en Tunisie ? »  

Chacun est en droit d’apporter la réponse qu’il veut à cette question. Il doit cependant tenir compte du fait, comme on l’a souligné, que les règles coraniques relatives à l’esclavage, la polygamie, la répudiation, la répartition de l’héritage quand il n’y a que des héritières ; les règles du commerce ; les sanctions de l’adultère, du vol ou du meurtre, etc., toutes ces règles coraniques ne sont plus appliquées en Tunisie. Les autorités politiques et religieuses du pays leur ont substitué de nouvelles règles plus adaptées aux besoins et aux conditions de vie d’une société musulmane évoluant dans les temps modernes.

Si tous ces changements ont pu être effectués dans le cadre de la charia, et dans le respect de ses principes et de ses règles, comme en témoigne l’adoption par l’écrasante majorité des pays et communautés musulmans de règles très similaires sur toutes ces questions, pourquoi la même démarche ne s’appliquerait-elle pas également à la question de l’héritage qui, de par sa nature même, relève des mêmes dispositions juridiques que toutes les questions précitées ?

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49 Comments

  1. Oui l’islam est moderne! Ce sont les musulmans et leur mentalité qui ne le sont pas forcément…
    Soit parce qu’ils n’ont pas compris le message, soit parce qu’ils ne veulent pas comprendre…
    Quelques précisions sur le verset de l’héritage s’imposent…

    – L’héritage en islam a-t-il clairement défavorisé la femme de par son statut? Faux! Il suffit de relire l’ensemble des versets sur l’héritage pour voir que dans d’autres circonstances, les femmes et les hommes ont droit à une part égale.

    -Si l’on se réfère au passage où, en effet, l’homme a le double de la femme. Il faut aussi prendre en considération que la femme dépense comme elle veut ses biens sans que le mari dise quoi que se soit! Hors, les biens de l’homme doivent servir également pour les besoins du foyer!

    En conclusion, même si l’on suivait à la lettre les versets de l’héritage (et surtout à notre époque…), la femme serait beaucoup mieux lotie que l’homme! Enfin… dans la théorie…

  2. A notre époque, si une femme travaille à l’extérieur, doit se taper le ménage et s’occuper des enfants, et de Monsieur, pourquoi hériterait-elle moins que Lui ?
    En plus, et c’est en progression, la femme (horreur) peut gagner plus que son mari…
    Et ce n’est pas fini. D’où le grand désarroi des hommes du monde musulman, qui doivent déjà faire face à la modernité.

  3. Pourquoi toujours poser les questions en termes de licite / illicite qui ne mènent jamais à une réponse claire ?
    Ne serait-t-il pas plus proche des valeurs du Coran de se demander si c’est bien ou mal, juste ou injuste ?
    Suivre la lettre mène à des erreurs, suivre l’esprit rapproche de la vérité. Enfin à mon sens et pas que pour le Coran.

  4. Le raisonnement est biaisé. Tout ce que les hommes, les femmes et les peuples acceptent ou tolèrent à certains moments et sous certaines contraintes ne devient pas pour autant licite et faisable en référence à leur croyance, particulièrement quand celle-ci est écrite, conservée eu jugée immuable par eux. Aujourd’hui les peuples musulmans à quelques rares exceptions vivent sous la dictature, de la tyrannie, ils sont dépossédés de tout ce à quoi ils peuvent aspirer. Ils plient l’échine et acceptent, contraints et endoloris. Mais cela ne rend pas la dictature et la tyrannie licites.
    Dans l’ex union soviétique et ses pays satellite et dans l’ex Turquie d’attaturk, les musulmans avaient sous la terreur abandonnés l’islam et accepté sa diabolisation, mais ils vivaient dans leur cœurs, dès que la donne a changé, l’islam a immergé comme s’il n’a jamais été absent. Plier sous la dictature du discours ambiant ne signifie pas renoncement.
    On ne peut pas dire que ces peuples en acceptant ou tolérant contraint la dictature et la tyrannie, ils ont renoncé à leur amour et leur rêve de liberté et de démocratie. Le raisonnement de l’auteur est biaisé

  5. “« Les oulémas n’ont pas le monopole d’interprétation de la charia. Evidemment ils doivent être consultés au premier plan sur les questions de la charia. (Mais) ce ne sont pas eux qui font la loi religieuse, de même que ce ne sont pas les professeurs de droit qui font la loi, mais les parlements » (Ahmed Khamlichi, Point de vue n° 4)”

    ça c’est très grave

  6. Assalamou ‘alaïkoum, cette question de l’héritage égal est en Tunisie un problème politique moins évident qu’il y paraît. Qui soutient politiquement ce changement et qui sy oppose vraiment? Question posée notamment à notre Patrice qui se fera fort de répondre sans oeillaires si possible, cuid, des laïcistes ou des électeurs d’Ennahda s’y oppose le plus et qui est le plus égalitariste et féministe en pratique? Les laïcistes afichés du collectif Nida Tounes et le président lui-même croyaient en imposer en proposant ce changement sociétal dont leurs électeurs qui sont en fait conservateurs malgré l’affichage ne voulaient pas, voilà à présent qu’ils hésitent parce que oui, l’opposition à cette innovation légale vient de leurs rangs à eux. Pas seulement en raison des sources et de l’éthique, mais plus simplement par égoïsme. On lit même dans certains articles que Nidaa Tounes est tenté de mettre à profit certaines situations de sécurité encore environnées de mystère, pour rétablir des éléments du dit régime ancien, par une sorte de coup de force à l’occasion de laquelle on oublierait opportunément de mettre en oeuvre cette proposition dont ils ont fait grand cas pourtant et bien d’autres choses, genre limitation des libertés publiques et de manifestation. Strictosensus, rien ne devrait politiquement s’opposer à la mise en oeuvre de cette égalité dans l’héritage, rien à part le mauvais vouloir de ceux qui ont affiché un laïcisme et féminisme bruyant et qui se trouvent au pied du mur.

    Et non, nous ne sommes pas dans le biotope qui convenait à ces normes Islamiques premières, on peut le regretter, mais c’est un fait. Et en plus, nous n’avons aucun aperçu véritable de comment les choses se passaient au temps des premiers Musulmans, nousavons des échos livresques, mais c’est loin de rendre compte de la totalité d’un temps largement oublié. Et contrairement à ce qui es souvent revenu dans la Bible que nous connaissons, des commandements assortis en substance de la condition suivante “Et ceci sera pour vous une loi immuable que vous suivrez d’âge en âge sans aller à droite ni à gauche…” le Coran ne contient pas explicitement ces sortes d’impératifs intemporels, sauf erreur de ma part.

    En contre-partie de l’inégalité de l’héritage, alors qui ici a payé le mahr à sa femme, qui ici héberge sous son toit sa sœur veuve ou divorcée, qui laisse à son épouse la totalité de son mahr et de ses revenus personnels? Si quelqu’un n’a pas acquitté le mahr de ssa femme, le mariage est-il licite ou vivent-ils hors mariage avec tout ce que ça implique? Bon, ne répondez pas tous en même temps, plus personne aujourd’hui ne constitue le mahr à sa femme, je me trompe? Moi-même, je peux juste dire que je lui ai en quelque sorte constitué pendant notre vie commune plutôt qu’avant comme ça devrait.

    La charia est une référence, une ligne de crête mais sauve la volonté d’Allah, nous ne saurions pas l’étabir ou la rétablir. Et si nous devions établirla charia, alors ça doit être en totalité, car elle est justice dans sa totalité. Donc bien avant de nous arc-bouter sur le partage inégal, nous devrions porter secours aux peuples de Musulmans en grande souffrance, par les biens et le secours des armes. Faisons-nous le minimum de tout ça? Non, bien sûr que non. Fausse polémique que celle de l’héritage à changer, je connais des familles qui s’accordaient déjà pour le partag égal, parce que la loi permet aux héritiers de déroger s’ils sont tous daccord. Je ne comprends pas où est le bien aujourd’hui à pratiquer un partage inégal.

    Enfin, ça me ferait rire si c’était pas si triste, de voire les laïcistes irrésolus quand ils sont aux affaires, voire irrésolus à la poursuite des corrompus, voire irrésolus à la démocratie tout court.

    Plaise à Allah guider la Tunisie vers le plus de bien.

    Croissant de lune.

    • @Croissant

      Savoir qui soutient la réforme n’est pas sans intérêt, mais je vous rappelle ma position, qui est limpide: Si la Tunisie désire vivre en démocratie, c’est à la majorité de décider, pas aux imams.
      Rappel: Les religieux sont libres de plaider pour la thèse de leur choix. Et les laïcs aussi.
      Je note aussi le fait qu’en cas de référendum, la loi égalitaire sera sans doute retoquée. Ca ne me dérange pas. Je ne juge que la cohérence d’un système qui s’affirme démocratique, et doit donc respecter les règles de la démocratie. A défaut, on revient à une système dictatorial.
      Et, encore une fois, si c’est la volonté du peuple tunisien de vivre en théocratie, grand bien leur fasse.
      Dernier point. Quand le FM font dans le social, mieux vaut demeurer méfiant. Les pêcheurs appellent ça: “appâter”.

      • @ Patrice, vous finassez et vous vous défaussez, parce que probablement vous avez très bien compris tout en refusant d’en convenir ouvertement. Vous êtes limpide dites-vous, alors je reposes la question, en supposant que les Tunisiens se rangent en deux camps, les électeurs du parti de la Renaissance Islamique Ennahda Islamiya et les électeurs du collectif de formations nommé « Nidaa Tounes » « Appel de Tunis », deux camps pour rester shématique bien que les choses ne soient pas comme ça. Alors, lequel des deux groupes selon vous, que ce soit en électeurs, en élus, en militants soutient le plus délibérément le changement de loi et serait prêt à le votter ? Seriez-vous sourd ?

        Et pourquoi pas le référindum, si on pouvait s’offrir le luxe d’un référindum chronovore et budgétivore d’ailleurs, mais il y a un blème. Le collectif Nidaa Tounes a beaucoup ferraillé au moment des élections municipales sur ce thème-là, en a fait un grand argument électoral, bien que ça n’ait rien à voire avec des élections locales, mais bon, ils ont parlé on les as entendu. Donc, je suis fondé à croire qu’ils sont aujourd’hui prêts à votter ce changement légal, c’est limpide ça aussi, non ? Et qu’est-ce qui vous fait croire au résultat de référindum que vous alléguez ? Et en ce cas, soyez limpides jusqu’au bout, selon vos sentiments lointains, est-ce qu’en gros le public d’Ennahda ou le public de Nidaa Tounes, lequel des deux publics choisirait dans l’isoloir le changement légal ? La sociologie des électorats peut vous aider, par exemple, la participation féminine, ou celle des enseignants, des soignants, des travailleurs sociaux, elle penche de quel côté ? Pourquoi ça vous écorche la langue de vous dédire et de vous déjuger, combien de torts ont coûté ces incompréhensions ? Si les choses n’étaient pas comme vous l’imaginez mais à l’inverse de ce qu’il vous plaît d’imaginer ? Préférez-vous vos petites certitudes confortables mêmes si elles ne sont que médiatiques et forgées par les médias qui vous sont accessibles ? En fait, de quel côté est la démocratie et donc de quel côté on tient le plus au principe d’égalité, principe cardinal normalement en démocratie ?

        Arrêtez votre baratin, la démocratie doit prévaloir mais donc c’est bien quand il y a un coup d’état, c’est Mohammed Morsi qui en est responsable etc ? Vous rendez-vous compte de ce que vous écrivez ? Et donc la démocratie doit prévaloir et à vous entendre, il est bon qu’un mouvement et un parti populaire et très peu médiatisé et desservi dans les médias Tunisiens, il est normal que ce parti s’auto-limite face aux menaces de coup de force, c’est à peu près ça que vous écrivez , non ? Un peu de pudeur, un peu de limpidité, les enjeux sont importants, cette auto-limitation d’ailleurs anti-démocratique risque hélas de ne même pas suffire à nous éviter une situation à l’égyptienne, c’est-à-dire la ruine accélérée du pays. Votre humanisme vous inspire-t-il parfois un peu de réflexion et de retour sur vous-mêmes, vous arrive-t-il d’admettre que vous vous êtes trompés par idéologie, par aveuglement, par conformisme ?

        Ne tournez pas autour du pôt, en votre âme et conscience, qui sont les progressistes et qui sont les conservateurs, en vrai ? Je ramasse la copie demain.

        Croissant de lune.

        • @Croissant

          Merci pour cette longue réponse argumentée.
          – Je peine à percevoir des progressistes en Tunisie, puisque les électeurs ont le choix entre des ex de Ben Ali et des FM.
          – A part ça, la démocratie est provisoirement installée dans ce pays, si bien que je les encourage à trancher démocratiquement, soit en faveur de l’égalité hommes/femmes, soit contre.
          – J’encourage même au référendum, au motif évident que c’est bien que le peuple assume ses choix. Ceci dit, je ne doute guère du résultat. Même les femmes voteront contre l’égalité. Mais au moins, l’horreur deviendra légitime.
          – Comprenez que je m’en fous. Je me préoccupe plus des élites tunisiennes, à savoir les jeunes intellectuels, qui souffrent de la théocratie. Ceux là sont mes égaux, si bien que je me mets à leur place. Les péquenots, je ne m’en préoccupe pas trop. Ils sont un peu comme vous, d’ailleurs, simples. C’est tout sauf une critique.

          • @ Patrice, la démocratie est si importante que vous vous en fouttez ? Vos égaux sont les élites, le reste en substance sont des péqueneaux et ça se dit démocrate ? D’où vient votre certitude du résultat en cas de référindum, vous lisez dans les cœurs vous ? Bref, vous avez manifesté clairement, tout le monde en est témoin un sentiment plutôt suprématiste, ce qui est écrit est écrit. Faut-il en passer par vos fourches caudines pour savoir qui est démocrate et mérite de gouverner et qui ne l’est pas, qui est votre égal, c’est vous qui l’écrivez, qui donc est intellectuel éclairé et qui ne l’est pas ? Qui donc par conséquent est digne d’être écouté et qui on doit tenir à distance et renvoyer à l’insignifiance, selon vous ? Vous êtes la référence universelle de la démocratie et de la lumière ? Pour une fois que vous vous livrez tel que vous êtes vraiment, merci, l’humilité ne vous étouffe vraiment pas. Peut-être, peut-être que les gens de Tunisie ne vous demandent pas votre avis, peut-être qu’ils n’ont pas besoin de vous pour faire la part entre ceux qui tiennent au choix du peuple et ceux qui s’y refusent, ceux dont l’esprit est éclairé et ceux qui décident autrement que par la raison. On sent bien quelqu’un qui défend ses petits dogmes et certitudes, s’il les avouait fausses, alors il serait obligé de convenir que toute cette France socio-bourge est nuisible à l’humanité.
            Vous ferraillez, puis après, de toute façon je m’en fous vous dites, vous vous en fichez quand vous craignez de comprendre, n’est-ce pas ?

            Malgré tout dormez bien pourvu que votre contentement reste inoffensif, qu’Allah vous dispense une nuit dans la paix. Mais à présent, soyez moins téméraire dans les débats, ou alors, faites votre propre révolution. Mohammed Sifaoui comme référence montre bien votre niveau.

            Croissant de lune.

          • @Croissant

            Il est vrai que je préfère Sifaoui à Karadawi, et les étudiants tunisiens aux paysans rétrogrades. Qu’est-ce qui vous choque dans cette affirmation?
            Après la révolution tunisienne, opérée par des étudiants libertaires, la campagne profonde a voté FM. On a vu le résultat. Une dégringolade économique en tous points comparable à celle de l’Egypte de Morsi. ..Avec en prime une montée en puissance du terrorisme qui a fait fuir les touristes et les investisseurs.
            Mais c’est le jeu démocratique. Si une majorité de citoyens vote pour des partis rétrogrades, on ne peut qu’en prendre acte. Une attitude antidémocratique de ma part consisterait à dire: “Le peuple a mal voté, donc on annule”. C’est ce qu’ont fait les algériens, avec les conséquences qu l’on sait.
            En France, ce sont les pauvres qui votent Le Pen. Autorisez-moi à les qualifier d’imbéciles, puisqu’ils croient qu’un parti d’extrême droite va mettre en place des lois sociales. Or, tous les partis de ce genre ont toujours prétendu défendre leurs électeurs pauvres, au point qu’Hitler s’est même prétendu socialiste. On a là aussi vu le résultat. Mais je ne suis pas en faveur d’une interdiction du FN. Je n’ai jamais signé la pétition qui la demandait.
            Enfin, je considère le système démocratique comme un moindre mal. C’est tout. Ca ne signifie pas pour autant que j’approuverai les décisions prises par tel pays démocratique, comme la France, ou les EU. …D’autant que ces pays se comportent souvent de manière antidémocratique hors de leurs frontières. (la guerre au Yémen, par exemple).
            Dernier point: “Démocrate” ne signifie pas forcément “bon”, ou “défenseur des droits de l’homme”. En Suisse, pays très démocratique, la population vote en faveur de lois liberticides. La démocratie est juste un système qui laisse le peuple libre de choisir son gouvernement. Mais ça peut conduire au pouvoir Viktor Orban. Un jour, ça permettra aussi de le virer.

    • Croissant de lune : Tu as fumé quoi ?
      Un si long poste, rien que pour avoir le plaisir, de te relire sur ton pc, les nuits d ‘insomnie !
      Déjà, c’est beaucoup de charabia, pour ne rien dire, et puis la glorification de ta religion, en egratignant les autres au passage. Tu sais, souvent les défauts que l ‘on attribue aux autres, ce les nôtres, un peu, comme quand tu te regardes dans une glace.
      Tu as beau spasmodier, sans arrêt, pour te persuader, mais, tu ne referas pas l ‘histoire, la vie est ainsi faite, je te trouve plutôt patetique.

      • @ Cheyenne12, qu’est-ce qui vous chagrine? J’égratignerais les autres au passage, vous vous sentez concernée? J’ai cité l’Ancien Testament, la Bible ou on peut lire en effet des injonctions et des impératifs d’observer au moins certaines lois et commandement dans le temps sans possibilité de changement. Ce qui est écrit est écrit, je ne suis pas tenu de croire ni de mécroire à ce qui est venu dans la Bible, je la lis comme elle se donne à lire. Mais après, je ne sais pas comment font ceux à qui la Bible fut adressée pour changer certaines lois et ne pas les tenir puisqu’il est énoncé en substance de s’y conformer en tout temps sans aller ni à droite ni à gauche. Question gênante pour vous, pour moi simple objet de curiosité. Je comprends que ça fasse pas plaisir, alors récusez la Bible si bon vous semble, ou alors répondez en me fournissant une sollution à ce dilemme mais je ne vois pas comment vous y arriveriez. Et là, juste à s’en tenir à la Bible, cuid du Talmud. Mais le Talmud n’est pas vraiment un livre saint, en fait, votre Talmude n’est pas comme certains croient un équivalent des ahadiths, il est plus exactement l’équivalent d’une compilation de nombreuses fatwas, enfin avis de rabbins mais pas de tous. Donc c’est un livre humain, heureusement il est permis de l’ignorer parce qu’il est imparfait comme toute chose humaine, mais la Bible là alors, c’est un casse-tête pour vous, pas pour moi. Maintenant n’importe qui peut citer certains morceaux de la Bible telle quenous la connaissons, parfois c’est pas mal la geste de Moïse et surtout celle de Josué donne à réfléchir. A-t-on rendu les parures empruntées aux égyptiens avant de partir dans le désert? Vous voulez que j’insiste? Oui, parce que j’ai lu la Bible, pas dans le meilleur esprit honnêtement. Je pouvais lire la Bible en meilleure disposition, mais j’avoue ne l’avoir lue qu’après avoir entendu des gens et des intellectuels de culture Juive se récrier effarouchés du violentisme qu’ils trouvaient disaient-ils dans le Coran, alors j’ai comparé, le résultat de ma comparaison vous le connaissez. A quandun appel des 300 s’agisant de la Bible et à quand autre appel s’agissant du Talmud?

        Croissant de lune.

  7. Ce n’est pas parce que les dirigeants des pays musulmans et certains de leurs citoyens ont abandonné petit à petit les prescriptions islamiques, phénomène qui s’est peut-être accéléré depuis que les musulmans ont perdu politiquement, économiquement, scientifiquement …sur le plan international, qu’on doit accepter à chaque fois que certains veulent abandonner d’autres prescriptions au profit des conceptions de leurs colonisateurs d’hier. Et d’ailleurs il y a toujours à toute époque eu des gens de science et de da’wa pour dénoncer les atteintes à la religion faites par les faibles d’esprit friand de dounia.

    • La démocratie remonte à la plus haute antiquité. Ses principes sont en lien avec l’étymologie du mot: “Pouvoir du peuple”. Parler de “système néo colonial” est juste impropre.
      Le choix est en effet assez simple, entre démocratie, théocratie, dictature, monarchie. A priori; les tunisiens se sont révoltés contre un système dictatorial, et on peut le comprendre. La soif de libertés n’est ni occidentale, ni coloniale. Je n’ai d’ailleurs pas souvenir que l’occident ait soutenu la révolution. Je me rappelle même que MAM avait proposé ses services à Ben Ali pour mater la révolte.
      Enfin, les tunisiens hostiles à l’égalité hommes/femmes, ou, plus rigolo, les tunisiennes, sont libres de voter pour le maintien de cette injustice patente.

      • @ Patrice, mais définissez-la votre théocratie que vous opposez à la démocratie! Parce que si c’est comme ça, ça tend à signifier que ne sont démocrates que ceux que vous pressentez comme tels, et les autres, vous les rejetez par goût personnel je suppose hors de la qualité de démocrate. Alors définissez-nous c’est quoi la théocratie, pour que nous sachions si nous sommes théocrates ou pas théocrates, au lieu d’envoyer des aphorismes faciles et de faux raisonnements.

        Moi, je ne sais pas ce qu’est vraiment la théocratie et non, je m’amuses, en fait, il n’y eut jamais de gouvernances Musulmanes théocratiques. Oui, ça vous étonne, c’est pourtant bien ainsi. On peut parler de théocratie partielle s’agissant de la gouvernance du prophète, partielle et pas complète, théocratie signifierait si on est rigoureux en vocabulaire la gouvernance divine. La royauté d’Allah n’est pas au petit niveau de la gouvernance des gens entre eux, je voudrais bien mais, je vois rarement des gens qui tentent de marcher dans la voie d’Allah, même en tant que dirigeants et gouvernants, et ce ne sont que des tentatives incertaines, mais pour la gouvernance politique divine des choses humaines, je crains que nous ne devions attendre un certain temps. Alors faites-nous grâce de vos sophismes, soyez limpides comme vous dites. Est-ce que des chrétiens démocrates ou des gens de la théologie de la libération sont théocrates? Vous le leur avez dit? Si ce n’était par dogmatisme laïciste vous ne sortiriez pas pareilles argumentations boiteuses et filandreuses. Soyez digne du débat.

        Croissant de lune.

        • @Croissant

          En effet, j’oppose la démocratie à la théocratie, système que vous souhaitez imposer manu militari.
          Votre propos dénonce récurremment la DUDH, la démocratie, la laïcité, et toute forme de tolérance.
          Bref, tout le monde a bien compris que vous étiez un fanatique religieux proche des FM, même si personne n’est membre de cette étrange mouvance. Pas même les petits fils du fondateur.
          Essayez juste de comprendre que, si l’on récuse la laïcité, la religion musulmane disparaît en France. car les musulmans sont des infidèles, adeptes du démon, tout comme les juifs. Il convient donc de détruire les mosquées et de brûler les hérétiques. Bien sûr, je me réfère à votre vision du monde, et non à la mienne.
          D’ailleurs, je suis extrêmement tolérant, contrairement à vous. Ca tient sans doute au fait que je suis athée.

          • @ Patrice, donc vous seriez tolérant en raison de votre athéisme ? Quel rapport dialectique objectif y a-t-il entre athéisme et tolérance ?

            Donc, je voudrais moi, à vous lire, établir la théocratie ou une théocratie manumilitari. Faux, vous tirez ça de quoi ?

            La laïcité permettrait au culte Musulman d’exister en France tandis que sans laïcité le culte Musulman et d’autres seraient exclus. Faux, heureusement que les choses n’étaient pas ainsi bien longtemps avant qu’on ne parle de laïcité.

            Apprenez que les Musulmans et d’autres probablement ont un vocable approchant en sens de votre « laïcité », c’est la « madaniya », la civilité. Oui, car comment les Musulmans auraient-ils vécu leur histoire sans multi-confessionalité, laquelle était primaire et initiale. La multi-confessionalité et la civilité ont bien existé dès les débuts, sinon comment comprendre que Jean Damassène, dernier père de l’église en patrologie, ait été fonctionnaire à la cour Ommeyade ? Apparemment non, nous n’avons pas eu besoin de votre laïcité puisque bien avant que le mot ne soit prononcé, là où les Musulmans gouvernaient, on eut très tôt de la multi-confessionalité. Il y eut même moyen d’être athé, puisqu’on rapporte notamment des controverses avec des athés, exemple la controverse et rencontre entre un athé et Abou Hanifa Rahimahou Allah, le premier de nos grands imams. Sinon, la république Française était comment avant 1905, avant que la laïcité ne soit mise dans la loi ? La république Française était-elle chrétienne, ou avait-elle le christianisme comme religion d’état ? Pourtant ça n’était pas exclusif puisqu’on relate un premier député Musulman, Philippe Grenier, avant 1905, donc apparemment, il n’y avait pas rien avant.

            La démocratie a-t-elle existé en Islam est est-elle permise ? Oui, les quatre premiers califes ne le devenaient qu’une fois approuvés par la Nation, on n’en proposait certes qu’un à la fois, c’est vrai qu’on n’a pas inventé le multi-multi-partisme, mais est-ce très grave ? Un autre vocable là encore, la choura, le principe de la choura qui n’est pas strictement politique, qui est de vie quotidienne, la consultation, est-ce que ça va comme ça ?

            Ce que je veux établir moi, je ne sais pas, les choses ne dépendent pas de moi, donc la bonne proposition est, qu’est-ce que je voudrais voir s’établir ? Une théocratie ? Non, parce que la proposition n’a pas de sens, étrange qu’un athé parle de théocratie puisqu’en athéisme normalement la théocratie n’existe pas, il y a de quoi se marrer avec vous. Vous avez répercuté le vocable « théocratie » uniquement pour l’avoir entendu dire à tel ou tel intellectuel, faut pas écouter tout le monde, certains disent des bêtises, vous ne le saviez pas ? Et si on est croyant, bon, la théocratie normalement n’est pas humaine, que je le veuille ou non je ne peux pas établir la théocratie, ça n’a aucun sens, Dieu établit la théocratie s’il lui plaît l’établir auquel cas, ma volonté est sans importance, donc c’est pas ça. Et je n’ai jamais écrit ça.

            Ce que je voudrais voire établi, c’est une gouvernance panislamique, et alors ? Je la voudrais en effet, solide, jacobine, fonctionelle, prospère, solidaire et forte, en quoi c’est blâmable ? Au demeurant, c’est une prescription Coranique claire et sans ambiguïté, pas moyen de contextualiser. La forme exacte je ne sais pas, je crois la monarchie suranée et inapropriée au présent et au futur, la monarchie est morte, je m’en console très très bien.

            Enfin, là j’effleure une perspective encore lointaine, mais elle est nécessaire, indispensable au bien et à la sûreté de la Nation Islamique dans son ensemble, dont curieusement les membres épars sont des éléments qui ont l’air inachevés, pas faits pour vivre seuls, n’est-ce pas une image qui saute aux yeux ? Perspective lointaine, qui semble hors de portée aujourd’hui, mais est-ce bien vrai ? Toutefois, le Musulman doit la rêver toujours et invoquer dans cette voie et agir dans ce sens s’il en trouve les voies. C’est ça en gros que j’ai souvent écrit, ce dont je ne me dédis pas, étant persuadé qu’ainsi l’humanité gagnerait en bien et harmonie. Mieux, je dirais même que les grands défis de l’humanité ne sont solubles que si la Nation Islamique se trouve dottée d’une gouvernance et capable de rayonner et d’agir, parce qu’elle est la seule nation encore porteuse d’une doctrine.

            Et ceci doit se dire hautement sans craindre le blâme d’aucun blâmeur, plaise à Allah hâter l’avènement de cette gouvernance.

            Croissant de lune.

          • @Croissant

            Merci pour cette très longue réponse, au demeurant bien argumentée, donc intéressante. Quelques remarques:
            – La tolérance religieuse ne remonte pas à 1905. Cette date correspond à la séparation entre l’église et l’état.
            – Au cours de l’histoire de France, on a assisté à une alternance entre périodes tolérantes, et périodes intolérantes. A plusieurs reprises, le fanatisme a triomphé. La chasse aux hérétiques au début du moyen âge, qui visait des sectes du christianisme (gnostiques, manichéens, etc…). On a enchaîné avec les Croisades, puis, dès le XIIIème, avec l’Inquisition. Au XVIème, la montée en puissance du protestantisme a vite débouché sur des guerres de religion. Quant aux juifs, ils furent persécutés dès le quatrième siècle, et jusqu’au XXème. Ils l’étaient déja avant, mais il était alors difficile de distinguer les juifs des chrétiens.
            – Le XVIIème siècle a amorcé une régression de la foi, qui a débouché sur les Lumières, puis sur une première tentative de séparer l’église de l’état, à la fin du siècle suivant. La clergé catholique a perdu son statut dominant, en même temps que les nobles, vite remplacés par une bourgeoisie triomphante, à laquelle les cathos ont fait allégeance.
            – Car les religieux sont toujours au service des nantis, même quand ces derniers sont ds apparatchiks nantis, comme en Pologne du temps de L’URSS.
            – Pour ce qui est des pays islamiques, la tolérance religieuse y a longtemps prévalu. Comme quoi le mot à mot coranique n’a pas toujours dominé. Mais évitez de vous référer à vos ancêtres quand vous défendez une vision symétriquement opposée. Car l’ouverture d’esprit est opposée au fondamentalisme.
            – A part ça, la démocratie n’a que faire des querelles religieuses. Et la laïcité ne défend aucune religion. Elle est juste le fait des athées qui souhaitent mettre fin aux guerres de religions.
            – Bref, lier tolérance et athéisme est au final assez fondé.

  8. Chaque loi humaine à chaque époque est édictée en fonction des normes dominantes à une époque et correspondant aux intérêts de ceux qui dictent les normes dans une société donnée. Le Coran, lui, comme les autres étapes des révélations religieuses antérieures, a été révélé pour guider ceux qui veulent adapter les normes aux évolutions de l’époque où ils vivent. C’est cela qu’il faut retenir. L’esprit du Coran est d’une part d’atteindre l’absolu et Dieu, et d’autre part, à partir de ce divin absolu et de l’exploration du monde qui nous entoure exigé par le Coran, d’explorer aussi la société qui nous entoure dans son évolution constante, et de percevoir donc comment « l’esprit du temps » présent peut s’accorder à « l’esprit éternel ». Les lois coraniques, si on les lit dans leur version littérale, ont été édictées pour éduquer, moraliser et culpabiliser les élites possédantes et dirigeantes d’une société esclavagiste, paternaliste, masculine, tribale, inégalitaire, les lois coraniques éternelles, elles, à partir de cet exemple concret du moment de la révélation, sont là pour nous aider à découvrir comment faire à notre étape pour éduquer, moraliser et culpabiliser les élites d’une société qui est capitaliste, formellement égalitaire, mondialisée et la projeter vers un avenir toujours plus égalitaire et plus collectiviste, pour que règne la solidarité entre les sexes, les classes sociales et les nations. Le Coran accompagne la progression humaine, il guide le progrès humain. C’est une oeuvre dynamique. C’est un film, ce n’est pas une photo.

    • La Tunisie pas une référence pour décrire un modèle de civilisation musulman , il ne suffit par de proclamer la démocratie pour batir un projet de civilisation qui donne du sens à notre existence.
      La Tunisie est une proie facile et les dictatures de Bourguiba et Ben Ali ont provoqué l’édiracation d’une élite religieuse compétente et expérimenté et la France avec sa politique culturelle de civilisation a fait émergé une élite laique qui n’a aucune vision de la société tunisienne et dont leur obsession est de démanteler les références religieuses afin d’imposer un ensembles de pseudo valeurs inspirées par les passions humaines
      Ce monde moderne va de plus en plus mal et ce seront les peuples faibles qui subiront les crises les plus sévères . Les peuples d’Amérique du Sud les peuples d’Afrique et du Proche Orient subissent les effets néfastes de ce monde moderne sans äme et obsédé par un enrichissement sans fin pour une minorité
      Afin d’éviter un coup d’état comme en Egypte , Ennadha a du céder face aux pressions des laiques qui profitent de leur pouvoir de nuisance pour imposer des lois contraires au lois religieuses et embarquer la Tunisie dans une aventure sociétale chaotique.

      • @Un monde

        L’échec de Morsi en Egypte, qui a ramené au pouvoir les copains de Moubarak, est en effet emblématique des effets toxiques de la théocratie. Ennahda a donc bien raison de ne pas reproduire cette erreur.
        Quant à cette laïcité que vous haïssez tant, c’est juste la liberté religieuse. Si la France ,’était pas un pays laïque, la religion musulmane y serait interdite. Ce que pose la laïcité, c’est juste un principe coranique: “Pas de contrainte en religion”.

      • Salam frère qui se nomme “Un monde incertain”.

        D’accord avec toi sur une partie, la France et la dictature ont ôté à la Tunisie ses cadres Musulmans, la fermeture après l’indépendance de l’université de la Zitouna est un crime de Bourguiba, sa réouverture par son successeur n’a pas remédié aux pertes considérables des savoirs et des gens capables de bien le transmettre. Oui, la France avec son influence a fait exister en Tunisie une pseudo-élite sans valeur, hors-sol, incapable de faire de grandes choses et pas seulement éloignée du dine, mais éloignée de la culture ancienne du pays tout court voire de sa langue. Exemple, pour illustrer comment on peut vivre hors du lieu où on vit, les intervenantes dans les nombreuses et trop nombreuses chaînes télévisuelles poussent parfois des cris d’indignation empruntées exactement à des Françaises, par exemple, l’une se récrie indignée contre le manque de moyens et de structures destinées aux enfants auttistes, vraiment la Tunisie avant de gagner son pain quotidien devrait avoir quantité de psychologues et je ne sais quoi d’autres alors que nous n’avons pas le premier dinard pour les payer. La vie des gens est tout simplement ignorée, publicité incessante, très peu d’information, de la téléréalité incroyablement sotte.

        Mais mon frère, après ce constat, pourquoi tu t’arc-boutes sur la conservation de la loi actuelle de l’héritage? Je t’assure qu’elle pose tout le temps des problèmes, le biotope où cette loi avait cours n’étant plus. Y a-t-il plus de bien à garder cette loi toute seule sans l’environnement légal général qui convient et l’environnement social et économique qui va avec? Depuis longtemps, plus un homme Tunisien ne constitue le mahr de son épouse, les gens ont aplaudi quand Bourguiba l’a réduit à un dinard symbolique en son temps. Sans doute par laïcisme, mais aussi parce que les hommes ne voulaient plus le payer, le mariage Musulman originellement es moyennement contraignant, mais alors le mariage Arabe du vingtième siècle est devenu hyper-contraignant et trop coûteux.

        Crois-tu que si le mouvement Ennahda avait pu garder la gouvernance, crois-tu que ce parti lui-même n’eut pas changé cette loi? Crois-tu que les gens du parti du président sont désireux vraiment de la changer? Allez, je vais plus loin. Imagines un peu que le F-I-S eut gouverné l’Algérie, sans ingérance et disposant des richesses du pays à redistribuer dans un programme de développement bien étudié, crois-tu que le mouvement F-I-S constitué de jeunes, de lycéens, de beaucoup de femmes, crois-tu qu’il n’eut pas mis en oeuvre l’égalité dans l’héritage? Je n’en suis pas si sûr, du reste ça ne serait pas ressenti comme fait de désislamisation justement, c’est là qu’à mon avis tu te trompes. Allez, imagines-tu que le raïs Turc actuel songe un seul instant à sortir de la loi en vigueur sur l’héritage dans son pays, lui et ses électeurs, son parti, ses militants? Et pourtant tu ne diras pas que le raïs de la Nation des Turcs ne fasse pas des efforts louables de libération de la dahoua, et tu ne diras pas qu’il n’agit pas dans les causes des Musulmans. Pourquoi ne pas Islamiser le principe d’égalité et le faire nôtre? Pouvons-nous faire autrement? Je dis bien même sans aucune influence ni ingérance étrangère contraignante? Pourquoi ne pas laisser la Nation Islamique respirer, s’éveiller avec le retour de la dahoua sans lui imposer des contraintes qu’elle ne comprend pas?

        Qu’Allah nous guide vers le bien.

        Croissant de lune.

  9. Cet article, au demeurant sensé et ouvert, et également bien documenté, ne pose cependant pas correctement le problème.
    La question est en effet: “Qui fait la loi dans un état démocratique? Les députés élus par le peuple, ou dieu?”. Car il existe en Tunisie une majorité de musulmans, qui peuvent de ce fait voter pour des partis religieux s’ils le désirent, mais aussi des athées, des juifs, des chrétiens. Proclamer que la Tunisie est un état musulman est donc un peu abusif. C’est un état majoritairement musulman, mais le simple fait que les partis religieux puissent ne pas y être majoritaires prouve bien le fait que la population hésite entre pouvoir théocratique et laïcité.
    Pour trancher, il y a les élections, qui légitiment les lois votées par un gouvernement élu.
    Si une majorité de tunisiens souhaite plus de laïcité, je ne vois pas pourquoi les religieux seraient en droit d s’y opposer.
    Évoquer le caractère licite d’une loi en se référant à la religion est un contresens dans un système démocratique. Si une majorité de tunisiens souhaite une dictature religieuse, libre à cette majorité de faire comme les turcs, et d’élire un dictateur. “La démocratie, c’est le droit fondamental des imbéciles de voter pour leurs semblables”. Quand une population se met d’accord pour renoncer à ses droits, on ne peut qu’en prendre acte. Mais le terme “licite” ne saurait s’appliquer en référence à la loi religieuse, sauf à abandonner le système démocratique. Ce terme ne définit pas un système occidental, mais un principe simple: C’est la majorité qui décide. Idéalement, le référendum constitue le meilleur juge de paix. Quel que soit le résultat, la décision qui en découlera sera “licite”. Si la Tunisie est réellement un “état musulman”, la majorité votera en faveur de la Charia. Et la loi sera parfaitement “licite”. Elle le sera aussi si les électeurs optent pour la modernité.
    Les imams et autres oulémas seront libres de faire campagne. De même que les laïcs. C’est simple.
    Dernier point, très bien défendu par cet article: Doit-on appliquer à la lettre les règles du 7ème siècle? Poser la question, c’est y répondre.

    • Patrice

      Très bonne intervention.
      Et si je dois répondre à l’une de vos questions, en bon musulman, une société doit être dirigée par un état laïque. On peut avoir des influences religieuses dans la législation, mais elles ne doivent pas l’enfermer.
      Et votre dernière question me pousse à me poser une autre question… A-t-on vraiment compris le message et les finalités des règles du 7ème siècle?…

      • @Tarek

        Merci pour cette aimable réponse.
        Mon opinion à propos de la législation coranique est que celle-ci visait à fédérer des tribus qui ne cessaient de s’affronter, entre autres, su fait de religions et de lois différentes. Le résultat fut plutôt convaincant, à en juger par l’unification qui a suivi, et par le succès incroyablement rapide de la religion musulmane. Car c’est bien la paix et la prospérité qui se sont répandues dès cette reprise en main islamique.
        Je note le fait que le Prophète avait su faire la synthèse des croyances existantes juive et chrétienne, en les mettant à jour et en les adaptant, en prenant aussi en compte les coutumes et traditions de son époque. C’était bien sûr nécessaire.
        Mais il faut rappeler le fait que le Prophète ne travaillait pas pour pacifier un univers du XXIème siècle.
        Mon opinion personnelle, qui n’engage que moi, est qu’il existe dans le Coran un message intemporel, encore valide aujourd’hui, et des règles juridiques adaptées à un lieu et une époque précis.
        Dans l’article ci-dessus, au demeurant pertinent, on évoque, par exemple, les règles de comportement envers les esclaves. Ces règles concernent une époque désormais révolue. Si elles étaient rationnelles au moment où elles ont été rédigées, elles n’ont plus aucun sens aujourd’hui. Elles ne sont ni exactes, ni fausses.
        Leur finalité intrinsèque était plus d’harmonie. Ce but a été atteint, ce qui démontre la pertinence des textes. Reste à transposer les principes dans le monde actuel.
        Exemple: A partir du moment où les femmes travaillent, et produisent autant que les hommes, vu que la force physique ne compte plus, l’organisation sociale du 7ème siècle n’est plus adaptée. Elle fut efficiente jadis, mais elle ne l’est plus.
        On ne peut en faire reproche au Prophète, puisqu’il a mis en place un système parfaitement fonctionnel, qui a fait ses preuves. Il ne s’agit pas de dire que Mohamed a fait une erreur. Ou que son inspiration a failli. Il s’agit juste d’adapter.
        Enfin, si l’on est musulman. Si on est athée, on peut toujours retenir du Coran et de la Bible des principes positifs, comme l’honnêteté, la charité, la compassion, etc.
        Dommage qu’ils ne soient que rarement appliqués par les religieux.
        Enfin, les règles traditionnelles sont souvent plus sensées qu’on ne l’imagine. On en prend acte quand on y déroge, mais c’est un autre débat.

        • Patrice

          Votre opinion est respectable!
          Merci pour ce développement.
          Néanmoins, j’y opposerai la mienne, qui juste un déplacement du curseur…
          A mon humble avis, en tant que croyant, le coran est la parole de Dieu et non de du prophète Mohamed. Ce dernier n’a fait que transmettre et appliquer.
          En effet, sur plusieurs sujets et règles de société, le coran est limité si l’on suit la lettre. Dieu a-t-il commis une erreur?
          Non! Il suffit de lire l’ensemble de son oeuvre! Encore une fois, on a limité le mot charia à “ensemble de lois”, hors, arabophone que je suis, ce terme m’a toujours interpellé. En effet, cela signifie la voie. Tout est dit!
          Dieu, à un moment de l’histoire, nous a donné des outils afin que règnent des principes plus importants que la règle elle-même: justice, équité, etc…
          La majorité des musulmans sont-ils à la hauteur du message de l’islam? Je me réserve le droit répondre… ou pas… 😉

          • @Tarek

            Même en acceptant l’idée d’une inspiration divine du Coran, reste à savoir si les règles suggérées par l’ange Gabriel étaient intemporelles, ou vouées à faire triompher l’Islam.
            Car, formellement, il ne saurait exister de règles intemporelles. Le monde change en permanence, ce qui implique une adaptation continue des lois en vigueur. C’est ce que l’article ci-dessus explique parfaitement bien.
            A part ça, il va sans dire que:
            – Certaines règles sont néanmoins intemporelles.
            – Ne croyant pas en Dieu, j’estime que les religions ont une fonction sociétale, et un succès en rapport avec l’aptitude d’un dogme à pacifier une société précise, à une époque précise. Ensuite, les religions mutent naturellement pour survivre. A défaut, soit la croyance disparaît, soit la société qui l’a adoptée disparaît. Ca n’est que mon opinion, bien sûr.
            Amitiés.

  10. si les hommes musulman respectait et appliquais le droit islamique pour les femmes musulmane alors non il n’y aurais pas besoin d’ égalité entre femmes et hommes pour l héritage
    donc comme je vois très bien ce qui se passe autour de moi oui il vaut mieux une égalité homme femme pour l héritage

    • Hé bien, les hommes hériteront en double, et les femmes resteront à la maison.
      A charge pour les hommes de les faire vivre, s’ils ont un travail, même s’ils sont polygames.
      C’est donc simple et c’est la tradition islamique.
      Dans le monde actuel, avec un tel mode de vie, je me demande si les pays musulmans seraient compétitifs…

  11. Parce que le monde musulman est divisé, que l’islam n’est vécu dans aucun pays musulman, que l’intérêt du savoir issue du coran intéresse de moins en moins la masse musulmane que l’hypocrisie prévaut a la sincérité que l’ici bas prévaut à l’au dela que le mensonge est préféré a vérité que l’escroquerie , le vol et l’arnaque sont privilégié face à l’honnêteté etc etc…
    En réalité les gens préfèrent qu’on leur trouvent des excuses et des arguments pour se donner bonne conscience quand ils agissent comme des non musulmans. Le Coran est en dehors du temps, il est intemporel , le Coran traverse le temps et l’espace et il est adapté à toute les époque jusqu’à la fin des temps. En prendre une partie et en rejeter une autre c’est agir comme ont agis les juifs avec Dieu. Ils sont nommément appelés dans le Coran : ” les mounafiquoune”
    Pour finir je trouve cet article stupide et dangereux parce que issue des moutaqallimounes ” bien souvent ce sont eux qui aident à la destruction de l’islam”. Que Dieu nous assistent.

  12. Sur le fond du fond en double donc, Dieu est au dessus de tout et de tous, rien ne l’atteint et il ne court après aucun …électorat, ni n’a besoin de … cour et de courtisans pour se rassurer sur son royaume. Bref si tous les bipèdes –tous- décident de rejeter non pas une partie mais la totalité du Coran, ce sera leur choix à eux, un choix certes qu’ils devront assumer plus tard mais ça, seul un croyant le sait en attendant et ici-bas, ils peuvent y aller de bon cœur à se croire plus avisés que celui qui les a faits.
    Sur le fond tout court, les tunisiens font ce qu’ils veulent chez eux et voteront les lois qui leur conviennent c’est leur problème, leur société.
    Là où ça commence à me gêner c’est que pour justifier ses actes et ses choix, certains n’hésitent pas à faire des parallèles douteux, des analogies abusives et même à mentir ouvertement sur le Coran.
    Je vous cite
    1. « en Tunisie, lors de la répartition d’un héritage, quand il n’existe que des héritières directes, elles bénéficient de l’intégralité de l’héritage, alors que les règles énoncées dans le Coran prévoient, dans cette situation, de faire bénéficier d’autres personnes de différentes parts de cet héritage »
    Ah bon, quelles autres personnes au juste ?
    Si je meurs, ma fille unique prend la moitié, mon épouse le huitième et mon père encore vivant les 3 huitièmes, personne d’autre ne touche quoi que ce soit et pourtant la famille est nombreuse allah ybarek
    http://almwareeth.com/masaala/ni0v8d0n
    2. Le mensonge de la lapidation des époux adultérins n’a jamais été coranique, à 2 ou 3 reprises vous prétendez que si, sortez moi le verset alors… Evidemment que vous en êtes incapable, est-ce à dire que vous ignorez tout du Coran et que vous prétendez quand même convaincre qu’il n’y a aucun mal à s’en passer ?
    3. Certains parallèles que vous faites n’ont aucun sens. …. A interdit l’esclavage alors que le Coran ne l’a pas interdit.
    Le Coran n’a pas interdit non plus l’héroïne alors qu’elle est interdite partout, dois-je en conclure que l’homme est plus avisé comme législateur que son créateur, j’ai bon ? Ou alors s’agit-il plutôt de comprendre que Dieu incite à prendre de la drogue ?
    4. « – le droit commercial moderne, inspiré des codes occidentaux, s’est substitué aux règles de commerce énoncées dans le Coran et développées par les oulémas au cours des siècles ; »
    Il s’est substitué à que dalle, le Coran n’est pas un traité de droit commercial, ce n’est pas son rôle et il a fait de vous un être apprenant justement pour que vous fassiez des efforts et amélioriez en permanence votre quotidien et celui des autres, par contre il vous a donné des principes exp :
    Il condamne el moutaffifin et plus généralement la tromperie et il existe des bureaux internationaux de poids et mesure il existe surtout des arsenaux juridiques de répression de la fraude sous toutes ses formes et tant mieux.
    5– « le droit de la banque, de la finance et des assurances, inspiré des codes occidentaux, s’est substitué aux règles relatives à ces domaines énoncées dans le Coran. »
    Par ces règles coraniques abandonnées je suppose que vous entendez notamment l’interdiction de l’usure sous peine de guerre déclarée par le divin lui-même, vous entendez peut-être aussi les règles en matière d’endettement et les délais à accorder à l’endetté voire l’incitation à l’effacement de la dette sur le sentier de Dieu s’il est incapable de rembourser et vous êtes tout content d’écrire que vous préférez le système financier et bancaire actuel à ces principes là ? Patience, la crise monétaire ultime est pour bientôt et il faudra nous le resservir à ce moment là, quand vous serez incapable de nourrir vos enfants ni même de simplement les protéger dans le chaos et la jungle qui s’en suivront, vous remercierez les banquiers jusqu’à plus soif.
    En conclusion, peut mieux faire… ou pas hein, je ne suis pas difficile.

    • Salam mon frère Cémwé, ne pensez-vous pas que dans notre situation présente nous ne saurions pas établir la charia sur laquelle nous n’avons que des lumières partielles? Ne pensez-vous pas que ça excède les forces humaines et relève de l’intervention de la volonté divine?

      • و عليكم السلام و رحمة الله
        Chacun est bien sûr libre d’appréhender son rapport au divin comme il l’entend mais me concernant, je ne me sens pas du tout investi par mon seigneur de cette mission là. Point de charia dans l’acception connue pas plus qu’aucun autre dessein collectif dans ce qui est attendu de moi aucun, tout est individuel et devient du coup objectivement à ma portée et d’une simplicité qui ne dépend que de moi puisqu’elle est inversement proportionnelle à la sincérité que j’y mettrai. Dès que cela est posé, les plus grands desseins coraniques introduits par لعلكم puissiez vous ce faisant parvenir à, deviennent simples comme bonjour :
        1. Le premier sens de la takwa كف الاذى و العدوان فالتقي لا يعتدي ابدا
        Tout un programme et surtout une philosophie complète de vie au quotidien
        2. Réapprendre l’humilité la vraie, celle qui ouvre de nouveau les portes du Coran… excusez du peu.
        3. Faire son devoir de vicaire sur terre au mieux de ses possibilités quel que soit son domaine, son niveau de savoir et son expérience et là où le seigneur l’aura décidé.
        4. Prouver concrètement à soi-même avant tout, sa sincérité. Ainsi et juste pour illustrer en rapport avec l’article, si la loi de mon pays m’accorde un héritage que Dieu me refuse, je n’ai qu’à prendre cet argent et à le redistribuer sous forme de dons à ceux auxquels il aurait dû aller, question biens matériels nous sommes tous regardants à des degrés divers sauf ceux préservés de ce mal mais n’importe comment, seul un croyant sincère fera ce renoncement là à un droit devenu pourtant légal par la loi des hommes et qui sera accepté par une majorité écrasante sans piper mot, conscience tranquille et même avec une joie difficile à contenir.
        Que chaque individu fasse les choix qui lui conviennent à lui, parce que demain c’est en individu qu’il se présentera pour en répondre.
        وَلَقَدْ جِئْتُمُونَا فُرَادَىٰ كَمَا خَلَقْنَاكُمْ أَوَّلَ مَرَّةٍ وَتَرَكْتُم مَّا خَوَّلْنَاكُمْ وَرَاءَ ظُهُورِكُمْ ۖ وَمَا نَرَىٰ مَعَكُمْ شُفَعَاءَكُمُ الَّذِينَ زَعَمْتُمْ أَنَّهُمْ فِيكُمْ شُرَكَاءُ ۚ لَقَد تَّقَطَّعَ بَيْنَكُمْ وَضَلَّ عَنكُم مَّا كُنتُمْ تَزْعُمُونَ (94)
        [94] Vous voilà donc revenus à Nous un par un tels que Nous vous avons créés pour la première fois, ayant abandonné derrière vous tout ce que Nous vous avons octroyé. Mais Nous ne voyons plus avec vous les intercesseurs auxquels vous prétendiez être associés ! La rupture entre eux et vous est-elle donc consommée, et vos divinités mensongères se sont-elles donc à jamais évanouies?
        Salam

  13. Dans les 1er temps de la révélation, Omar Ibn Khatab l’un des 1er Calife de l’islam à adapter la règle du partage du butin de guerre qui est précisée dans le Coran pourtant.
    Celui ci avait appliqué une règle de partage plus juste (Selon moi).
    En effet la nouvelle norme de partage évite de créer une nouvelle caste de gens riche qui a terme aurait accumulé des richesse telle qu’il y aurait eut un risque à se que ce nouveau groupe domine les autres illégitimement.
    Cette fois là le partage s’est fait en privilégiant les population “conquises” (perses…) et non les moudjahidin de l’époque.
    Donc adapter des règles coraniques est possible Omar l’à fait (c’est un compagnon).
    Omar à donc respecté les objectifs de la charia. En appliquant strictement la règle coranique il aurait créé a terme une injustice, une aberration…

    De nos nos jours les pays arabe ont créé une mixture entre des règlements tirés de leur “culture islamique historique” et des normes du droit occidental.
    Alors qu’à la base la charia est un système complet qui se tient on arrive avec se mélange de lois décousu à créer des aberrations.
    La charia est un système intelligent et adaptable à chaque phase de développement d’une société.
    Ils faut simplement que des savants intelligent et courageux l’applique et l’adapte.

    Quelques règles à savoir concernant la charia :
    la charia contraint l’homme à toutes les charges financières de la famille (Nourriture, logement…)
    La femme n’a pas d’obligation à travailler c’est a dire que son mari ne peut pas la contraindre à travailler et si elle travail le salaire qu’elle perçoit est pour elle exclusivement.
    La femme n’est obligé a aucune charge de famille dans un système islamique.

    Concernant notre cas les questions à se poser :

    L’homme Tunisien peut t’il et/ou est t’il contraint à assumer ses obligations en tant qu’homme Musulman ?
    Vis à vis de sa mère/sa femme/sa fille ?

    La loi Tunisienne actuelle accorde t’elle l’égalité entre homme et femme ?
    Egalité ou patriarcat ?

    La charia c’est la justice, la justesse, l’équilibre.
    Chaque droit supplémentaire pour une partie est automatiquement assorti d’une obligation supplémentaire pour l’autre partie.
    Si on imagine une égalité dans les droits à hériter dans le couple ceci devra entraîner des modifications en chaîne dans les droits de chaque partie.
    Le résultat sera t’il viable à terme ?

    La véritable question qu’il faudrait se poser est :

    Au vue des conditions de vie actuelles en Tunisie est t’il légitime de modifier la règle du partage de l’héritage a part égale entre homme et femme ?

    • Salam mon frère MOH, bravo, vraiment bravo, en quelque sorte, le littéralisme trahit parfois la lettre parce qu’il trahit l’esprit de la lettre, Omar “RA” n’était pas littéraliste mais juste et en même temps avisé. Qu’eut fait Omar aujourd’hui gouvernant l’un de nos pays de Musulmans si mal guidés? Comme bon gouvernant, partant dela réalité concrète objective, il eut agi, il me semble dans le sens de l’égalité dans l’héritage, sauf erreur et l’erreur n’étant que de moi.

      Merci encore de votre commentaire profond et appuyé, c’est la sagesse. Ainsi Allah a dit dans sourate 16 eya 125

      “Apelles les gens dans le chemin de ton Seigneur ;
      avec la sagesse et la belle exhortation ;et disputes avec eux de la meilleure façon.”

      Croissant de lune.

  14. Très belle réflexion.
    L’ islam, est aujourd’hui, présent, dans quasiment tous les pays du monde, mais, les musulmans, se plaignent, d’ être partout stigmatises. C’ est un fait, qui vient de la rigidité de la charia, qui ne se fond pas dans l’ universalité. Qui a raison, qui a tors, n’ est pas la question, mais, on a réussi, a faire évoluer certaines règles, pour le commerce, car, avec les règles islamiques, impossible de commercer avec le monde, et, c’ est une chose impensable a l’ heure actuelle.
    Il est vrai, qu’ assouplir certaines règles, permettrait, faciliterait aux musulmans de mieux se fondre dans la masse, et, d’être moins stigmatisés. Et il ne s’ agit pas, comme on peut parfois lire, de les empêcher de croire, car, ça , c’est un faut problème. Le monde, est en perpétuel changement , et si, une communauté, reste figée, il est évident, que crée des frictions !

    • La Tunisie pas une référence pour décrire un modèle de civilisation musulman , il ne suffit par de proclamer la démocratie pour batir un projet de civilisation qui donne du sens à notre existence.
      La Tunisie est une proie facile et les dictatures de Bourguiba et Ben Ali ont provoqué l’édiracation d’une élite religieuse compétente et expérimenté et la France avec sa politique culturelle de civilisation a fait émergé une élite laique qui n’a aucune vision de la société tunisienne et dont leur obsession est de démanteler les références religieuses afin d’imposer un ensembles de pseudo valeurs inspirées par les passions humaines
      Ce monde moderne va de plus en plus mal et ce seront les peuples faibles qui subiront les crises les plus sévères . Les peuples d’Amérique du Sud les peuples d’Afrique et du Proche Orient subissent les effets néfastes de ce monde moderne sans äme et obsédé par un enrichissement sans fin pour une minorité
      Afin d’éviter un coup d’état comme en Egypte , Ennadha a du céder face aux pressions des laiques qui profitent de leur pouvoir de nuisance pour imposer des lois contraires au lois religieuses et embarquer la Tunisie dans une aventure sociétale chaotique.

    • Et les conséquences c,est qu’il y a de plus en plus de familles monoparentales des dérives dans les moeurs, et une dégration de la vie sociétale
      Si on fait preuve d’intelligence la référence religieuse nous indique un chemin clair pour ceux qui ne sont pas envahi par des sentiments anti religieu, et construire un modèle de civilisation spirituelle
      Un peu d.effort intellectuel pour éviter de sombrer dans des arguments faciles
      l ‘Homme a la capacité de changer le monde à la condition d’avoir une foi sincère et clair et chercher à plaire Notre créateur comm ce fut le cas pour Abraham qui a rompu avec la tribu de son père dans le but de batir une autre société

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