Le très large lectorat du magazine gratuit "Heute", la feuille de chou que dévorent quotidiennement les centaines de milliers d’Autrichiens qui se rendent au travail, a eu un aperçu révélateur de l’objectivité journalistique qui anime la gazette dès que l’islam est conté.
En décembre, sous la plume raciste de deux journalistes qui couvraient un procès pour meurtre, un jugement de valeur anti-musulman qualifiait le suspect du fait divers en ces termes : il fait partie de ce "genre de personnes qui heureusement vivent plutôt à l'ombre d'un croissant de lune", les deux envoyés spéciaux poursuivant leur dénigrement sur le ton de l’ironie acerbe : dans "ces pays, le derrière est plus haut que la tête pendant la prière".
Cette partialité nauséabonde n’a heureusement pas échappé à la sagacité de l’autorité autrichienne des médias qui, hier, a blâmé publiquement le journal, lui reprochant un article raciste et injurieux envers les musulmans, évoquant dans un communiqué un "dénigrement des peuples de croyance musulmane" et une "diffamation d'une communauté religieuse reconnue".
Moralité de l’histoire : sincèrement contrits ou pas, les deux auteurs de la diatribe islamophobe à peine voilée, ont, en guise d’excuses, assuré qu’ils étaient prêts à se racheter en effectuant des travaux d’utilité publique pour des organisations musulmanes.
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