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Assez d’hypocrisies…

La tête de Fabius vaut-elle plus chère que celle d’une Femme, d’un Harki, d’un Musulman ou d’un joueur noir de l’équipe de France ?

Le site oumma.com a été l’un des premiers médias français à avoir dénoncé le racisme et le sexisme de Georges Frêche, y compris son antisémitisme inversé, notamment à travers les analyses des politologues Vincent Geisser et El Yamine Soum. Ces derniers ont d’ailleurs montré qu’il ne s’agissait pas simplement de dérapages circonstanciels et de maladresses verbales mais d’un véritable système de pensée racialiste propre à certains leaders politiques hexagonaux qui conduit à opposer invariablement les «  purs Français  » aux «  impurs  », les «  nationaux légitimes  » aux «  illégitimes  ».

Jusqu’à présent, les dirigeants du PS ont préféré fermer les yeux, se contentant de sanctions symboliques et homéopathiques à l’égard de Georges Frêche. Le choix de ne pas présenter de liste PS face à celle des «  Frêchiens  » aux prochaines élections régionales constitue bien une investiture déguisée. Renvoyer Laurent Fabius à sa supposée judéité (comme il l’avait fait quelques années plus tôt à propos de Nicolas Sarkozy en célébrant en lui «  le premier président juif de France  ») ne doit rien au hasard. Que l’on en juge. Oumma.com choisit de republier ces quelques extraits d’articles rédigés par V. Geisser et Y. Soum sur la pensée racialiste et sexiste de Georges Frêche.

Georges Frêche négrophobe et sélectionneur racial de l’équipe de France de football

G. Frêche n’a pas seulement des ambitions politiques mais aussi sportives  : devenir sélectionneur en titre de l’équipe de France. Son projet footballistique  ? Blanchir au karcher l’équipe de France de football qu’il trouve trop «  noire  » à son goût et pas assez «  gauloise  », oubliant au passage que la totalité des joueurs de l’équipe de France sont des citoyens français et que la très grande majorité d’entre eux sont même des Français de naissance. Il déclarait ainsi, en novembre 2006, au quotidien régional Le Midi Libre  :

«  Dans cette équipe, il y a neuf blacks sur onze. La normalité serait qu’il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société. Mais là, s’il y en a autant, c’est parce que les blancs sont nuls […] J’ai honte pour ce pays. Bientôt, il y aura onze blacks. Quand je vois certaines équipes de foot, ça me fait de la peine  ». (Le Midi Libre, 14 novembre 2006).

L’on aurait presque envie de consoler Georges Frêche, tout triste de constater impuissant que nos équipes de football sont envahies par les «  Blacks  », les «  Noirs  », les «  Renois  », les «  Nègres  », les «  Négros  »… Mais on peut aussi lui poser légitimement la question suivante  : ne trouve-t-il pas l’Assemblée nationale et le Sénat trop «  blancs  », lieux de pouvoir dans lesquels les petits hommes blancs bedonnants et grisonnants représentent plus de 75 % des membres élus  ? Apparemment, l’extrême blancheur et machisme des institutions françaises ne paraissent pas le gêner du moins du monde. Au contraire, pour le président socialiste de la Région Languedoc-Roussillon, cette «  blancheur masculine  » des institutions constitue la «  normalité raciale  » du pouvoir politique en France  : CQFD

Georges Frêche et le «  péril arabo-maghrébin  » dans nos banlieues

Georges Frêche ne veut pas simplement réformer la composition démographique de l’équipe de France de football (trop noire  !), il veut aussi s’attaquer à l’ensemble du pays (trop arabe  !), car selon lui, la Gaulle romaine serait aujourd’hui menacée par les nouvelles hordes arabo-maghrébines incapables de s’intégrer à la société française  :

«  Le plus grand échec politique français des quatre dernières années est certainement l’incapacité de notre pays à intégrer convenablement les millions de citoyens nés sur notre sol, de parents d’origine étrangère. C’est à la fois un échec et la plus grande menace intérieure pour notre avenir  ». (Georges Frêche, Les éléphants se trompent énormément, Paris, éditions Balland, 2003, p. 109).

Et pour ceux qui n’auraient pas bien compris qu’il vise explicitement les citoyens français issus de l’immigration postcoloniale (africaine et maghrébine) et non l’ensemble des enfants issus de l’immigration, Georges Frêche précise  :

«  Par exemple, cet élément nouveau, inconnu dans le passé  : la communauté française d’origine maghrébine devient si nombreuse qu’une partie d’entre-elle ne souhaite plus s’intégrer, tout simplement  ! Dans certains quartiers, ces fils de l’immigration ont même tendance à refouler les Français d’origine qui y vivent, pour délimiter ce qu’ils appellent leur territoire  ». (Georges Frêche, «  Osons changer les règles de l’immigration  », entretien dans La Gazette de Montpellier, 2 mai 2003).

Leader politique, sélectionneur de football, Georges Frêche se veut aussi fin sociologue et démographe, expliquant la formation des «  ghettos urbains  » par la pulsion quasi génétique des «  Maghrébins  » de France à vivre entre eux. C’est bien connu, Fadéla Amara nous l’a aussi expliqué, les mâles arabo-berbères aiment la loi de la tribu  :

«  Dans certains quartiers, ces fils de l’immigration ont même tendance à refouler les Français d’origine qui y vivent, pour délimiter ce qu’ils appellent leur territoire. C’est donc un problème nouveau et très important que d’avoir à intégrer des personnes souvent de nationalité française qui ne souhaitent pas véritablement appartenir à la communauté nationale  ». (Georges Frêche, Les éléphants se trompent énormément, Paris, Balland, 2003, p. 111-112.).

L’amour inné du ghetto  : un argument qui était brandi à l’égard des Juifs d’Europe dans l’entre deux guerres et qui a justifié la politique raciale. C’est bien dans cette perspective de «  gestion tribale  » des territoires urbains que Georges Frêche entend traiter et maintenir les filles et les fils de Harkis, transformés malgré eux en «  supplétifs à vie  ».

Georges Frêche, les enfants de Harkis des «  supplétifs à vie  »

Dans sa fameuse déclaration du 11 février 2006 qui, depuis, a fait couler beaucoup d’encre, l’on a souvent retenu uniquement le terme de «  sous-hommes  », oubliant au passage le paternalisme condescendant du président socialiste de la région Languedoc-Roussillon, qui exigeait des enfants de harkis qu’ils ferment leur gueule (sic), parce qu’il (lui Georges Frêche) les avait nourris, logés et employés. En deux mots  : les filles et les fils de Harkis n’ont pas le droit à la parole, car ils constituent des «  assistés de la République  », des «  sous-hommes  » qui doivent obéissance aveugle à leur maître nourricier  :

«  Vous êtes vraiment d’une incurie incroyable. Vous ne connaissez pas l’histoire. Moi qui vous ai donné votre boulot de pompier, gardez-le et fermez votre gueule  ! Je vous ai trouvé un toit et je suis bien remercié. Arrêtez-vous  ! Arrêtez-vous  ! Allez avec les gaullistes  ! Allez avec les gaullistes à Palavas. Vous y serez très bien  ! Ils ont massacré les vôtres en Algérie et vous allez leur lécher les bottes  ! Mais vous n’avez rien du tout  ! Vous êtes des sous-hommes  ! Rien du tout  ! Il faut que quelqu’un vous le dise  ! Vous êtes sans honneur. Vous n’êtes pas capables de défendre les vôtres  ! Voilà, voilà…Allez, dégagez  !  ». (Déclaration de Georges Frêche le samedi 11 février 2006 à Montpellier lors de la cérémonie en l’hommage de Jacques Roseau).

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Cette haine viscérale de Georges Frêche à l’égard des filles et des fils de France (ou du moins, d’une partie d’entre eux), s’explique d’autant plus que le leader socialiste du Sud la rattache à une matrice religieuse  : l’islam. Attendons-nous un jour à ce que Georges Frêche déclare, qu’il y a trop de joueurs musulmans dans l’équipe de France de football et que dans les vestiaires du Stade de France se cachent, en réalité, des «  mosquées clandestines  »  : ça ne saurait tarder  !

Georges Frêche, islamologue généticien  : les musulmans porteurs du gène du terrorisme  ?

Dans une lettre-réponse à l’association des Etudiants musulmans de France (EMF-section de Montpellier) qui, comme son nom l’indique, est animée majoritairement par des étudiants français de culture musulmane, Georges Frêche écrivait ainsi  : «  Vous connaissez le vieux proverbe paysan qui résume la sagesse universelle  : ‘dans un pays il faut suivre la mode ou quitter le pays’  ».

De même, lors de la campagne pour les élections législatives de 2002, le leader socialiste déclarait  : «  Ils [les musulmans] ne vont pas vouloir maintenant nous imposer leur religion  ! Ceux qui ne veulent pas respecter nos valeurs, qu’ils rentrent chez eux  !  ».

Par ailleurs, il avait traité certains jeunes responsables musulmans locaux de «  disciples d’Al Qaïda  », sous prétexte qu’ils critiquaient sa politique anti-laïque de gestion de l’islam montpelliérain.

En somme, selon le professeur Frêche, les citoyens français de culture musulmane doivent se taire ou faire leurs valises. Sa gestion autoritaire de l’islam sur le plan local (contrôle direct des lieux de culte) n’est pas en soi séparable de sa conception révisionniste de l’histoire coloniale  : les populations d’origine maghrébine et africaine, issus des anciennes colonies françaises, sont perçues comme non-intégrables, sinon difficilement intégrables, parce que «  musulmanes  » comme si se rejouaient sans cesse les débats contradictoires sur la compatibilité entre la «  citoyenneté française  » et le «  statut personnel  ».

Georges Frêche, illustration parfaite du «  complexe du Goy  »  : antisémite et pro-Israélien

Dans un article paru sur son blog, le journaliste et écrivain, Alain Gresh a remarquablement montré comment le soutien de Georges Frêche à l’Etat d’Israël s’inscrivait dans une vision racialisante de la «  communauté juive  » de France qui flirte parfois avec les clichés et les préjugés antisémites (Alain Gresh, «  Georges Frêche, Israël, les Juifs et l’antisémitisme  », Nouvelles d’Orient, 6 juillet 2007). En somme, cette forme de soutien «  très franchouillard  » à Israël conduit à faire des Juifs de France une «  tribu  » au sein de la Nation française, et renoue indirectement avec les vieux thèmes antisémites du siècle dernier.

Du coup, loin de normaliser l’Etat d’Israël en le considérant comme un «  Etat comme les autres  » – soumis aux mêmes règles du droit international que les Etats souverains – ce type de soutien verse dans une relation malsaine qui consiste à faire de l’Etat hébreu une sorte de «  monstre géopolitique  », que l’on s’interdit surtout de critiquer. Pire, elle en vient à assimiler totalement identité juive et nationalité israélienne, en venant à accréditer l’idée que les Juifs de France formeraient une sorte de «  tribu d’Israël  » au sein même de la Nation française. La principale conséquence d’une telle représentation communautarisante à l’excès du judaïsme, c’est finalement de dépolitiser toute lecture ou interprétation du conflit, en le réduisant en un affrontement religieux séculaire entre «  Juifs  » et «  Arabo-musulmans  ».

Loin de faire reculer l’antisémitisme franco-français, cette posture communautarisante participe à l’entretenir, en confortant l’idée que la France serait constituée d’une Majorité culturelle (catho-laïque) et de deux minorités, l’une juive (minorité majorée), l’autre musulmane (minorité minorée), que l’on continue à traiter comme des parties exogènes du corps national. On en arrive à cette figure paradoxale d’un sentiment pro-Israël, se greffant sur une attitude globalement antisémite qui, si elle ne se traduit pas dans les actes, est, malgré tout, fortement ancrée dans certains esprits français.

Pour trancher le «  cas Frêche  », les leaders du PS devraient lire et relire Jaurès

Réélu député, Jaurès avait décidé, en avril 1895, d’effectuer son premier voyage en terre d’Algérie qui comptait, à l’époque, l’une des plus importantes fédérations socialistes de France. «  Elle pesait  », comme on dirait aujourd’hui dans le langage militant. Le récit de ce «  voyage jaurésien  », magnifiquement conté par l’historien Charles-Robert Ageron[1], révèle un leader socialiste profondément septique  : «  surtout depuis le décret Crémieux, voulu par les colons algériens pour diviser la masse indigène et regretté par eux du jour où ils s’aperçurent que la masse des voix juives pouvait arbitrer leurs élections, l’antijudaïsme est, en Algérie, une plate-forme électorale  ». D’ailleurs Jaurès lui-même «  croyait alors, comme beaucoup de socialistes, que dans l’antisémitisme ‘soufflait un véritable esprit révolutionnaire’  ; il espérait aussi assister à la ‘réconciliation de l’Européen et de l’Arabe’ […]. La tâche des socialistes d’Algérie lui paraissait donc double  : ‘arracher à l’opportunisme juif le pouvoir qu’il monopolise’, et coordonner leurs efforts avec ceux du socialisme français  ».

Influencé par les multiples pressions de la fédération socialiste d’Algérie [française], Jaurès a cru, pour un temps du moins, que «  socialisme  » et «  antisémitisme  » étaient, d’une part, parfaitement conciliables et que, d’autre part, cette combinaison paradoxale pouvait être «  utile  » au triomphe du socialisme français. Mais heureusement, cet aveuglément jaurésien ne fut que de courte durée. Face aux excès de la propagande haineuse des leaders socialistes locaux (Saurin, Chaze et surtout Viviani), pour qui «  en Algérie, la meilleure forme de combat social c’est l’antisémitisme  », Jaurès compris très vite que l’idéologie coloniale («  diviser pour mieux régner  ») et que l’antisémitisme de ses camarades étaient non seulement méprisables mais qu’ils pouvaient aussi conduire la gauche à une faillite électorale et surtout morale.

Une «  leçon de Jaurès  » sur le «  cas Frêche  » que les leaders actuels du PS devrait certainement méditer…

Que Georges Frêche considère, en 2010, que Nicolas Sarkozy et Laurent Fabius soient d’éternels juifs n’a donc rien d’étonnant  : une telle lecture de la vie politique française procède d’une vision racialiste de notre corps social et de la composition socio-démographique de notre territoire national  : un Laurent Fabius, chef de fil socialiste en Normandie, apparaît sans aucun doute aux yeux de Georges Frêche comme une véritable anomalie culturelle et génétique.

[1] Charles-Robert AGERON, «  Jaurès et les socialistes français devant la question algérienne (de 1895 à 1914)  », dans Politiques coloniales au Maghreb, Paris, PUF, 1972.

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