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Le Crif appelle à ne pas réserver le même traitement à l’antisémitisme et à l’islamophobie

Dans ce bas monde où plus rien ne nous étonne, le Crif réussit encore à nous sidérer par sa nouvelle exhortation à hiérarchiser les racismes, alors que la République, par la voix de François Hollande, a accédé, le 1er novembre, à sa requête pressante en érigeant l’antisémitisme en cause nationale. Un redoutable honneur, que la lutte contre le racisme, sans distinction, aurait pourtant largement mérité de se voir décerner.

En ces temps troublés où l’indignation à géométrie variable s’est banalisée, comment concevoir toutefois que l’on nous impose une lecture sélective face à l’hydre du racisme qui frappe avec une violence inouïe, soufflant sur les braises de préjugés instrumentalisés, qui ont notamment fait endosser aux musulmans de France la responsabilité de tous les maux, de la laïcité en péril à la croissance en berne ?

A l’impensable le Crif n’est pas tenu, preuve en est l’éditorial de Richard Prasquier, son président, publié vendredi sur le site de l’association, qui appelle à ne pas mettre sur un même pied antisémitisme et islamophobie, estimant que les juifs couraient "des risques" de violences quand les musulmans souffrent de "discriminations". Sacré euphémisme !

Tout est dit, et cette différenciation atterrante, qui fait de l’antisémitisme un cas à part, méprisant souverainement la réalité des autres racismes, intervient après que le CFCM ait eu l’outrecuidance, aux yeux de Richard Prasquier, de demander la même prise de conscience républicaine envers l’islamophobie, un fléau en pleine recrudescence, qui n’a rien de l’illusion d’optique insinuée par le Crif.

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Mais réserver un traitement équitable aux agressions anti-musulmans  dépasse l’entendement de la tête pensante du Crif.

Bel exercice de style que celui qui consiste à jouer les indignés en écrivant : "Je hais l'antisémitisme et je hais l'islamophobie. Mais j'essaie de ne pas tout mélanger", avant d’enfoncer le clou en signant sans complexe : « Les juifs font l'objet de brimades et de violences dans certains "territoires perdus de la République". Mais "je n'ai pas entendu parler de brimades exercées contre des musulmans à l'école (…) ni de réseau de branquignols haineux effectuant des attentats contre des lieux liés à l'Islam."

L’antisémitisme et l’islamophobie, ce n’est pas le même combat, quant aux autres racismes, on n’en parle même pas, n'est-ce pas là la manifestation d'une discrimination flagrante qui nous conforte dans notre intime conviction : on ne vit pas dans la même France que Richard Prasquier.

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2 commentaires

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  1. Le sens des deux mots est complètement différent.
    Etre antisémite signifie que l’on déteste les sémites, donc un peuple, c’est du racisme.
    Etre islamophobe signifie que l’on craint et critique une religion, l’islam, pas un peuple.
    Aucune religion ne doit être à l’abri de la critique. La religion catholique a beaucoup été attaquée et on parlait alors d’anticléricalisme, pas trace de racisme.
    Le fait de critiquer l’islam qui vit une crise d’évolution à notre époque ne peut que lui être bénéfique.

    • Ce que vous écrivez est rigoureusement exact, et logique.
      Mais, dans la réalité des faits, la critique (légitime et éventuellement pertinente) d’une religion, l’islam, est utilisée pour dénigrer systématiquement ceux qui la pratiquent, et non pas à cause de leur religion mais à cause de leur origine géographique ou ethnique.
      Il s’agit donc bien de racisme, très souvent, et l’argument sémantique ne sert qu’à dissimuler cette réalité.

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