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Algérie, Hadli Laïd : la plume d’un Juste

Lui, Laïd Hadli, écrivain algérien, comme des milliers d’Algériens, se sent menacé et persécuté à cause de sa plume, ses opinions et ses engagements. Ravagé par une Algérie meurtrie et endeuillée, dans ses publications (Fragments de coups d’Etat (2009), Trouble de coup d’Etat (2014)), l’écrivain remonte à l’origine du mal, à l’année zéro au moment où le virus destructeur s’est implanté dans le corps social : l’Armée des frontières et à sa tête, le fondateur des gangs : Houari Boumediene.

1962 et 1965 restent les dates fatidiques, contre lesquelles sa plume s’insurge pour dénoncer les crimes et les injustices commises à cette époque contre le Peuple algérien. En volant au Peuple algérien son indépendance en 1962, en s’intronisant chef suprême après le Putsch de 65, Boumediene et son armée n’avaient pour seul projet politique que le pouvoir et ses privilèges. Et pour atteindre ce but suprême, a commencé l’œuvre diabolique de l’Armée et de sa police politique :  la mise au pas de la société et son contrôle.

Originaire de Annaba, ville martyrisée en 1962 et 1965, il portait en lui cette blessure ouverte qui n’a pas cessé de s’élargir, car aux malheurs du passé s’est ajouté un nouveau mal par lequel on veut déposséder les Algériens de leur dignité : Hadli ne vivait plus dans sa ville Annaba mais à Gaidville.

De la mise au pas de la société à la main basse sur l’Algérie. Cette culture militaire, culture prédatrice érigée en stratégie de pouvoir visait l’affaissement total de l’Algérien. Le soulèvement du 22 février 2019 est un cri de tout un Peuple contre l’injustice, le déshonneur et l’humiliation. Le peuple algérien victime du pouvoir des Gangs.

L’écrivain HADLI, fidèle à ses engagements, a poursuivi son combat politique, comme l’ensemble de la diaspora algérienne, ici à Strasbourg, en France, usant pacifiquement de ses droits démocratiques pour bâtir une Nouvelle Algérie. Après avoir quitté l’Algérie, contraint et dans la douleur, la France lui a refusé le droit d’asile. La principale raison évoquée lors de sa comparution devant la commission  est : « l’Armée n’a pas tiré sur le peuple »

« L’Armée n’a pas tiré sur le peuple ». L’armée Algérienne, dans sa prise du pouvoir a marché sur l’Algérie en 62, a fait un coup d’état en 65, a liquidé ses opposants à l’intérieur comme à l’extérieur, a tiré sur le peuple en 1988, a arrêté le processus électoral en 1991 semant barbarie et terreur pendant toute une décennie. L’armée n’est soucieuse que de sa survie. N’ayant comme seule stratégie que de se maintenir au pouvoir. Cette stratégie, en cette année 2019, lui imposait de se donner le rôle d’accompagner le soulèvement pour l’étoffer afin de l’étouffer à la fin.

En le déboutant du droit d’asile en invoquant la raison « l’Armée n’a pas tiré sur le peuple », devenu le leitmotiv des défenseurs de la junte militaire pour la dédouaner et faire l’économie sur sa véritable nature prédatrice et destructrice de l’Algérie, la France, et avec elle l’Europe, sont leurs complices et leurs protecteurs.

Le slogan populaire, qui résume la scène politique « vous avez mangé le pays, Voleurs », porte aussi une autre vérité selon laquelle les Voleurs de l’intérieur ont bénéficié d’une complicité active à l’extérieur : les entreprises européennes. Les Voleurs blanchissent leur argent en achetant les biens immobiliers en Europe. Les forces de répressions sont entraînées par les Etats européens et les moyens de répressions sont livrés à cette junte militaire par ces Etats Européens.

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L’arbitraire de l’Etat des Gangs en Algérie continue à sévir, à intimider, à injurier, à menacer, à emprisonner, à torturer toute voix discordante et opposante à sa volonté.

Le désastre humain que vit la scène du monde à travers les réfugiés est un problème politique. L’Europe, et principalement la France, solidaires de l’Etat des Gangs en Algérie se rendent coupables de cette détresse humaine.

Cette stratégie de la détresse et de la terreur à l’échelle mondiale, signe d’un mal universel, pratiquée par les Puissants du Présent, en l’occurrence l’Occident et l’Oligarchie financière internationale, au détriment des peuples en souffrance mais en lutte, porte les prémices d’un nouvel ordre mondial basé principalement sur l’idée de la justice sociale et non celle de la puissance.

La révolution populaire du Peuple Algérien contre l’Etat des Gangs, soutenu par toutes les puissances du présent, annonce le crépuscule d’une civilisation basée sur la puissance dont la date fondatrice remonte à 1492 avec la naissance de l’Occident et l’esprit mercantile. La révolution populaire en Algérie est pleine de résistance contre l’ordre de la Puissance financière. En Algérie, ne se joue pas uniquement le destin du peuple algérien mais aussi le devenir mondial des Peuples en détresse.

Soutenir Laïd Hadli, c’est soutenir une voix juste, une cause juste. Soutenir Laïd Hadli, c’est défendre la grandeur de l’homme, la dignité de l’homme algérien, qui refuse de s’agenouiller et s’affaisser devant la force brute de ces gangs au pouvoir et cette oligarchie financière mondiale, responsable et coupable de cette stratégie de la terreur qui frappe les peuples en détresse.

La voix de Hadli, une voix de Juste parmi les justes, finira par triompher. Aux Justes, grandeur et reconnaissance ;  aux Criminels en galons et col blanc, mépris et déshonneur.

Mahmoud SENADJI

  1. Sa comparution devant la Cour nationale des Droits d’Asile (CNDA) a eu lieu le 31 janvier 2020. Cet avis qui s’apparente à un jugement a été présenté par le juge nommé par la haute commissaire des Nations Unies : « Gaid Salah a protégé le Hirak et l’Armée n’a pas tiré sur le peuple ». Ce jeudi 5 mars, Ahrar (les libres) se sont rassemblés à Strasbourg, devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme, pour dénoncer la décision de l’Etat Français contre l’écrivain Hadli.
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