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Le CFCM dénonce l’ampleur «disproportionnée» de la nouvelle polémique sur l’abaya à l’école

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a réagi à la nouvelle polémique passionnelle qui agite, depuis quelques jours, le landerneau politico-médiatique. Elle s’est cristallisée autour du  port de l’abaya à l’école. Nous diffusons son communiqué.

Sur fond de dénonciation d’atteintes à la laïcité au sein du milieu scolaire, un débat sur ces atteintes s’est cristallisé sur le port des « abayas ». Ce terme est une translittération française de l’arabe (ʿabāyah), qui se traduit littéralement par robe ou manteau, est présenté à tort par certains comme un signe religieux musulman.

Sans vouloir minimiser certaines atteintes à la laïcité, nous craignons que l’écho médiatique qui leur est réservé soit disproportionné eu égard aux autres sujets plus graves, comme notamment le harcèlement scolaire qui ne cesse de provoquer détresses et suicides.

Au-delà d’un sentiment d’être face à un énième débat sur l’islam et les musulmans avec son lot de stigmatisations, nous sommes dans le droit de nous interroger sur l’autorité qui, dans notre République laïque, a décrété que l’Abaya est un signe religieux musulman. Or, pour nous, ce vêtement n’en est pas un.

Au sein du CFCM, nous tenons à réaffirmer que dans la tradition musulmane, que nous défendons, un vêtement quel qu’il soit n’est pas un signe religieux en soi. Il suffit de parcourir les pays à majorité musulmane pour se rendre compte que les citoyens de ces pays, de toutes confessions, ne sont pas distinguables par les vêtements qu’ils portent.

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Les musulmans de France n’ont cessé de rappeler que l’école est un lieu de savoir et de connaissance et non un lieu de prosélytisme, de quelque nature que ce soit. Leurs enfants se sont conformés scrupuleusement, sauf cas très rares, à la loi de mars 2004 qui règlemente le port des signes religieux.

À ces cas rares, nous rappelons que leur religiosité n’est pas un produit d’exposition ou un objet de publicité, ni un étendard ou un slogan de manifestations. Elle est un état d’esprit qui devrait les amener à une forme de sérénité et de paix intérieure loin de toute forme d’ostentation. Nous les appelons à ne pas donner une raison de plus pour stigmatiser l’islam et les musulmans.

Le Saint Coran, qui incite les fidèles à la modestie et l’absence de vanité, ne préconise pas le port d’un vêtement particulier. Chaque société a su trouver dans sa création vestimentaire ce qui peut répondre à cette attente.

Ainsi en matière vestimentaire, les musulmanes et les musulmans de France, respectant cet objectif de modestie, ne sont dans leur immense majorité guère différents de leurs concitoyens de toutes confessions ou convictions.

Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM)

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3 Comments

  1. Aucun parlement sur la planete n’a le droit de dire qu’une femme a le droit ou non de se couvrir.
    La biologie était , par le passé , le seul parlement qui legifère en matière moeurs, dans toutes les religions.

    “Le sexe est un choix de l’homme” reste la seule frontière qui sépare l’islam de l’athéisme politique.
    Les gens qui ont franchi cette frontière, n’ont pas le droit de diriger le monde.

  2. La France ne sait pas défendre la liberté de conscience .

    Statue religieuse ou rupture du ramadan.. les institutions Francaises s’attellent à traquer toutes les expressions religieuses afin de les déboulonner du socle républicain , estimant que ces dernières seraient une atteinte à la liberté de pensée .
    Mais arrêtons nous un instant , pour s’interroger sur ce qui représentent vraiment une atteinte à la liberté de pensée , ou pas.

    Un symbole religieux comme une statue , ou un foulard par exemple reste quelque chose de subjectif et sujet à différents interprétations . Une statue n’est pas que religieuse par exemple , car elle est aussi un objet d’art , une pièce de collection , un patrimoine , sa signification aussi est plurielle , il en est de même de la rupture du jeûne ou de la kippa qui ne représente rien d’autre que ce que l’on voit.

    Dans une religion, tout n’est donc pas sujet à influencer l’opinion et l’esprit de l’autre , il faut le souligner avec insistance.

    C’est le problème que rencontre la France qui a du mal à faire respecter la laïcité, le législateur devrait redéfinir ce qui est tolérable et inoffensif pour l’autre , afin de le distinguer de l’aspect purement prosélyte .

    Car une idéologie claire porté par des mots ou certaines valeurs porté par des actes , peuvent influencer l’esprit et le libre arbitre , tandis qu’un rituel , un vêtement , une spiritualité , ou même une statue relèvent de l’abstrait ou de l’interprétation personnelle. Ces derniers sont sûrement moins dangereux pour l’esprit qu’une publicité ou qu’une suggestion politique .

    C’est une distinction que les institutions françaises doivent intégrer afin de mieux faire respecter la laïcité et afin de ne pas s’enfermer dans ce rôle de chasse aux sorcières dans lequel elles sont en train de s’enfermer.

    Jonas djeser

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