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150 euros d’amende pour port de voile intégral dans l’espace public

Il en coûtera plus cher de revêtir le voile intégral dans la rue, que de stationner au mauvais endroit au mauvais moment ! Telle est la moralité qui ressort du fameux projet de loi, devenu la pierre angulaire du grand dessein républicain de l’ère Sarkozy, dont une version du texte a été publiée ce jour par le Figaro.

Conscient d’aller droit dans le mur constitutionnel, et de subir un retoquage, certes bien cherché, qui serait une très malencontreuse caisse de résonance amplifiant la parole marginale de la frange salafiste, le gouvernement en passera par une phase de médiation, un préalable avant la mise en application du texte, ayant vocation à dissuader les femmes concernées de porter le vêtement du scandale.

Une démarche pédagogique, qui se berce d’illusions, dédouanant l’Elysée à bon compte de sa marche forcée et à vive allure vers une loi perçue d’ores et déjà comme liberticide, dont on peut prédire, sans être grand clerc, qu’elle ne sera pas le meilleur rempart contre une soumission à l’homme présupposée, et infiniment délicate à évaluer.

Après ce doux bémol, s’ensuivra, il fallait s’y attendre, la phase plus répressive, qui alignera des PV de 150 euros pour flagrant délit de port de voile intégral dans la rue, assortie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende pénalisant le fait de l’imposer à une femme.

Le pays des droits de l’Homme n’y va pas avec le dos de la cuillère, et n’hésite pas à mettre un mouchoir sur ses grands principes sacralisés, ne reculant devant rien, pas même devant l’aberration d’un enfermement carcéral, mais il faut dire que le voile intégral le vaut bien !

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Parmi la palette de nouveaux articles qui viennent gonfler un arsenal juridique arrivé à saturation, l’article 1 apporte une nuance, histoire de prouver que les cerveaux de l’Elysée n’ont pas planché pour rien : « Nul ne peut dans l’espace public porter une tenue destinée à dissimuler son visage” sous peine d’encourir une amende de 150 euros ou “à titre de peine alternative ou complémentaire un stage de citoyenneté“, tandis que l’article 2 souligne : “la violence, la menace, l’abus de pouvoir ou d’autorité sera puni d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende“.

Ce projet porté par la ministre de la justice, Michèle Alliot-Marie, doit être transmis au Conseil d’Etat pour avis avant son examen en conseil des ministres le 19 mai, et sera selon toute vraisemblance débattu en juillet, le Figaro indiquant que la loi ne sera effective que six mois après sa promulgation.

Voilà donc une affaire rondement menée, déjà promue au rang des grandes victoires Sarkozystes. Les échecs patents de ce dernier, autrement plus vitaux pour la cohésion sociale et l’avenir de la France, peuvent toujours attendre avant de bénéficier de la même obsédante attention, extrême célérité et ardente détermination !

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